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27/09/2005

Formation professionnelle et transparence européenne

On lit dans le quotidien roumain EVZ du 26 Septembre, sous le titre "Les cancres de l'Europe en formation professionnelle":
Seul un Roumain sur 100 suit des cours de formation professionnelle après la fin de ses études. La moyenne en Europe est de 9, au Danemark elle est de 50. Afin que la gestion de la main d'oeuvre soit plus dynamique, moins bureaucratique et plus compétitive, le Ministère Roumain du Travail vient d'élaborer, avec l'aide d'un financement PHARE d'un million d'euros une stratégie visant la formation professionnelle continue pour la période 2005-2010. Conformément à la Stratégie de Lisbonne, la moyenne dans l'UE pour 2010 devrait être de 12. "Compte tenu du niveau actuel de la Roumanie, une dispense a été obtenue de la part des instances européennes pour qu'un objectif plus réaliste soit fixé à 7, jusqu'en 2010" , a déclaré le Ministre du Travail.

Excellente initiative, comme tant d'autres, sur le papier et dans les déclarations.
Je rappelle que le programme européen pour la formation professionnelle Leonardo da Vinci n'a rien donné de notable ni en Roumanie, ni ailleurs. En revanche, un intéressant réseau de petites entreprises sous-traitantes fonctionnait bien avec les financements du programme. On se souvient, si l'on veut, que son responsable européen (français) d'il y a quelques années avait déterminé le retrait en bloc de la Commission Européenne. Evidemment, les enquêtes ultérieures ont eu comme d'habitude, l'effet bizarre de blanchir le responsable.

Pareil en Roumanie. Cet été, j'ai vu que l'on venait de réouvrir le dossier de l'ancien Ministre de l'Intégration européenne qui avait été soupçonné/accusé d'avoir détourné des financements européens (toujours Phare) dans une douteuse affaire de formation professionnelle. Mais est-ce qu'on peut faire confiance à la justice roumaine, surtout lorsqu'elle semble cibler un personnage politique, même si celui-ci n'est plus sur la scène? A l'époque (2002), Madame le Ministre avait bien reçu le projet que j'avançais, elle a dû penser que l'idée était bonne (et comment ne serait-elle pas bonne, quand la formation professionnelle en Roumanie devrait être une priorité?), et puisqu'elle avait la position qu'il fallait, voilà que par hasard, ce fut l'une de ses sociétés familiales (je n'ai rien contre les sociétés familiales, j'en ai une) qui a essayé de mettre en place ce type de formation-échange (avec l'Allemagne). Mais, vraisemblablement, le but n'étant que financier, le projet de formation est devenu quelque chose de caricatural -et la presse en avait parlé-, rien d'autre que des voyages et des séjours entre les proches. Un prétexte avec l'argent de l'Europe. Je rentre à peine de Roumanie et j'ai vu de près d'autres cas intéressants: les gens voyagent beaucoup à travers l'Europe -en été surtout- grâce aux divers programmes européens de formation ou d'échange. J'ai voulu savoir s'ils apprenaient quelque chose, s'ils avaient acquis autre chose que la différence entre les vins espagnols et les vins français...Difficile, j'ai failli me faire des ennemis (et déjà, je n'ai pas beaucoup d'amis).


Donc, comment pourrais-je croire que cela serait différent aujourd'hui? Qu'est-ce qui aurait changé? Les responsables roumains seraient-ils devenus brusquement honnêtes? Les responsables européens seraient-ils devenus brusquement vigilants et attentifs, et auraient-ils abandonné l'indifférence correcte du fonctionnaire qui exige des rapports en bonne et due forme et garde sa conscience de fonctionnaire tranquille? Mais aujourd'hui, tout le monde peut rédiger de telles candidatures pour la soumission d'un projet, les formulaires techniques alambiqués, à outrer parfois toute logique normale et qui sont censés endiguer la fraude ne représentent plus un casse-tête, les Roumains se sont spécialisés comme les autres, comme les Polonais, les Bulgares, ou mieux, comme leurs collègues plus expérimentés des Etats membres.

Je croirai à un semblant de justice et d'honnêteté le jour où moi-même, j'aurai le soutien de l'un de ces nombreux responsables (avec ou sans visage, et que je contacte inlassablement par courrier depuis une éternité) pour réaliser en France d'abord, le Centre de formation au bénéfice des cadres roumains. Bien entendu, quelque chose de solide, qui puisse apporter du vrai savoir-faire, qui ait des résultats concrets, visibles, et susceptibles d'améliorer certains domaines en Roumanie, et il y en a plein, de ces domaines-là.
En attendant, voici, je souhaite plein succès aux observateurs roumains qui viennent de prendre leur rôle à Bruxelles. Je ne m'avance pas sur leurs compétences, ni sur leur efficacité. Ce qui doit compter, c'est qu'ils bénéficieront du même forfait journalier que les élus...(il m'a semblé entendre une information comme quoi Monsieur Josep Borrell, le Président du Parlement européen s'inquiétait à propos des finances européennes...). A propos, j'ai essayé d'envoyer cette note également à une adresse du Président, mais aucun des multiples collaborateurs composant son Cabinet n'a de point de contact en ligne. Un formulaire-type, celui du Parlement.

Je crois que les institutions européennes pourraient faire mieux en matière de transparence (d'ailleurs, elles se sont fixé aussi cet objectif). Pourquoi ne pas prendre exemple chez les officiels américains, que tout citoyen lambda peut avoir l'impression de contacter vraiment, puisque derrière une adresse électronique il y a un nom et peut-être un visage? Autrement, nos institutions européennes vont finir par ressembler de plus en en plus à l'ONU, le même engourdissement, proche de la sclérose administrative.

Carmen Serghie Lopez

23/09/2005

Les ouragans qui frappent les US

Je dois avouer un sentiment bizarre. L'avalanche des informations sur la progression d'heure en heure des ouragans, sur les préparatifs de départ des milliers de gens évacués, les nombreux correspondants dépêchés sur place, les gros plans sur les interventions d'un Président américain normalement inquiet et normalement rassurant -tout cela me donne l'impression du spectacle d'une tragédie que l'on déplore non sans une secrète satisfaction se logeant quelque part, à la périphérie des sentiments dignes, ceux qui ont droit à la parole. La puissance américaine se retrouve diminuée devant les éléments déchaînés. Toute la planète y est sensible, Fidel Castro envoie des médecins...A chacun sa manière d'exprimer son empathie.
Et pourtant, il y a bel et bien une faille dans les médias -dans le trop plein ou dans le trop à coeur?- et c'est là que se glisse le doute sur l'authenticité de la sincérité.
Etrangement, il me vient à l'esprit le motto d'un roman des années '80, "Le plus aimé des mortels", d'un écrivain roumain "suicidé":" Là où l'amour n'existe pas, rien n'existe." On aime vraiment les US, ou on aime leur détresse?

19/09/2005

Lecture

Je viens de lire "Sacrés Français, le roman! Un Américain en Picardie", de Ted Stanger, publié aux edititons Michalon, comme les autres "Sacrés..."
C'est une satire qui cible la culture d'entreprise en Fance, les lourdeurs, les inerties, les bureaucraties, (car il y a des administrations...), les mentalités, les clichés -et elle le fait par les yeux innocents d'un cadre dynamique américain dont la mission consiste à réformer une petite entreprise en Picardie, dans le but de la revente.
Il est possible que l'esprit critique d'un lecteur 100% français cède le pas à l'amour-propre quelque peu froissé. Seulement, il ne reconnaîtra pour rien au monde, il lui fera dire probablement, du bout des lèvres: "C'est amusant!" Oui, sans doute. C'est une satire qui, en mettant en rapport deux visions économiques et sociales, semble nous inviter à juger laquelle se porte le mieux.
A mon humble avis, aucune, bien que l'une soit nettement plus efficace. Comme j'ai l'avantage(!) de n'être ni Française, ni Américaine, mais Roumaine, je ne peux avoir, hélas, nul orgueil sur des a priori de ce genre. Bien au contraire, je reste ouverte à l'utopie, et le livre m'a fait rêver d'un système qui réunisse les meilleurs éléments  de ces deux mondes que tout oppose. A la fin, le héros, Jonathan Bradley, choisit de rester en France. Mais ce n'est là que le clin d'oeil habituel de l'auteur, sa touche affective, puisque l'amour n'a jamais été un argument d'ordre économique...

06/09/2005

Deux semaines en Roumanie

(et un petit album avec des photos, en bas des Archives, colonne de droite)

Une fois de plus, j'ai donné raison à Bergson: le temps des horloges et la durée intérieure sont deux choses différentes. 14 jours délimités par un vol aller-retour Nice-Münich-Bucarest, cela peut se dilater ou se rétrécir, c'est votre temps subjectif qui décide.
J'ai réalisé mon micro-projet d'été, pas de vacances au sens courant du terme, disons des vacances travailleuses. Chaque fois que je vais en Roumanie, je redoute l'appréhension de me retrouver dans un pays étranger dont je ne parle que la langue. Je me suis fait accompagner partout, afin d'être sûre de bien me débrouiller (alors qu'en France je me bats absolument seule). Je devais mettre à jour la société SC TORR. La codification des activités économiques ayant à nouveau changé, il fallait obtenir un autre certificat d'immatriculation avec l'activité principale.
Je me suis souvenue avec effroi que la dernière fois quand j'avais eu à faire à la Chambre de Commerce, tout m'avait semblé surréaliste: on se marchait sur les pieds dans quelques pièces minuscules, on n'arrivait pas à avoir une réponse claire, quant aux formulaires, c'était du chinois...Eh bien, cette fois-ci tout était différent: un grand immeuble dans le port, un espace très large et ouvert, aux couleurs européennes jaune et bleu, les services au même niveau, entièrement informatisés. Ma petite société en sommeil depuis des années figure sagement dans la base de données, parfaitement en règle, elle n'attend que le feu vert pour passer dans la vie active. Je crois qu'elle devrait plutôt faire un mariage de raison si elle trouvait un prétendant disposant d'un K suffisant, puisqu'elle ne possède que sa chemise... Ceci est du marketing de circonstance, à visée internationale. Donc, l'activité principale de la S.C. TORR est la 5190, "Commerce, import-export inclus", et parmi les diverses activités secondaires, celle qui m'intéresse particulièrement est la 8042, "Autres formes d'enseignement", à savoir formation.
Il y a quelque temps, remplir toutes ces formalités aurait pris un mois minimum, maintenant ce fut l'affaire de trois jours, parce que les juges qui signent les actes additionnels passent une fois par semaine. Je n'ai pas eu à courir à droite et à gauche, ni à rédiger moi-même quoi que ce soit. Un consultant m'a mis sous les yeux plusieurs formulaires et m'a indiqué les cases qu'il fallait cocher. Après chaque signature, il me disait aimablement: "Passez d'abord à la caisse et revenez avec la quittance". Car toute cette soudaine organisation a un prix: on vous facture la moindre information qui vous est fournie. Vous cochez, vous signez et vous payez. C'est sur place que l'on comprend mieux la politique fiscale de la Roumanie. Certes, vous gagnez du temps et vous préservez vos nerfs, quant à l'arrosage traditionnel, vous pouvez choisir d'ignorer les éventuels signaux. Toutefois, il faut dire que malgrè le zèle, tous les fonctionnaires ne réussissent pas à tenir le pas avec les changements législatifs et administratifs, ce qui fait que parfois les formalités se contredisent d'un service à l'autre; il faut être vigilant et poser les bonnes questions et vérifier avant de signer, sinon vous êtes facturé pour rien. Bien sûr, mes infimes ressources consacrées à ce court séjour y étant passées, je n'ai pas vraiment profité des petites terrasses sympathiques qui longent la falaise-promenade; je me suis contentée de contempler les eaux enflées et troubles du fleuve (le Danube bleu n'a jamais été autre chose qu'une belle valse...), en grignotant du pop corn et des roasted sunflower seeds. J'ai aussi pris des photos avec mon nouveau mobile, un Motorola 3G à 299 euros, que j'ai payé 9 euros, grâce à mes 30.000 points carré rouge, fruit de mon obligation de fidélité envers SFR et de mes grosses factures.
Naturellement, je me suis plongée dans l'actualité roumaine -journaux, télévison-, autrement que via Internet: les inondations catastrophiques emportant des villages entiers, la nouvelle loi contre l'évasion fiscale, la limitation des crédits accordés en devises, les scandales politiques de l'été -les sténogrammes du PSD, les accusations que se lancent les anciens dirigeants et les nouveaux. Je me suis régalée amèrement (c'est un oxymore personnel) en regardant sur une chaîne deux ou trois personnages importants faire l'inventaire de leurs propriétés et de leurs biens devant un journaliste incisif ( les personnages ne sont plus actuellement sur l'avant-scène). Des sommes indécentes, même si tous s'empressent d'invoquer les estimations successives, dûes à l'appréciation/dépréciation de la monnaie nationale. Je trouve que, pour un pays comme la Roumanie, de telles fortunes (le top des milliardaires en compte 300) sont aberrantes, d'autant plus qu'elles ne sont pas le résultat d'une économie saine, mais d'une économie qui se cherche encore. Après tout, il existe plein de dirigeants africains qui ont des résidences sur la Côte d'Azur, tandis que leurs peuples nourrissent le journalisme sur la misère... C'est à quoi me faisaient penser les images des habitations moins que modestes, charriées par les flots. Il y a des contrastes qui en disent plus long que les rapports amidonnés.
A propos de rapports... Prochainement, il y aura un dont l'importance est capitale pour l'intégration de la Roumanie dans l'UE. J'ai pu suivre l'intervention du Premier-Ministre devant le Corps diplomatique. Il a précisé que l'objectif principal des diplomates roumains devrait être la ratification du Traité d'adhésion, qu'il faudrait promouvoir les intérêts de la Roumanie devant les 25 Etats membres, transmettre les signaux négatifs en provenance de l'UE, renoncer à la langue de bois, éliminer la corruption dans les consulats, soutenir les Roumains se trouvant à l'étranger. Tous les ambassadeurs roumains seront remplacés jusqu'à la moitié de l'année prochaine.
En voilà une très bonne initiative, peut-être que les services consulaires roumains communiqueront mieux avec leurs citoyens (ils en ont l'évidence et sont au courant de leurs mouvements, tout comme nos prêtres envoyés en mission à l'étranger...).
Je suis d'accord qu'"ils ne font pas suffisamment pour le pays", et il m'arrive de me dire que moi, avec ce blog et ma persévérance pour mettre en place un projet de Centre de formation, je dois faire probablement davantage, à mon niveau et avec mes moyens. Vous ne croyez pas, Monsieur le Premier-Ministre?
J'ai regardé à la télévision la cérémonie d'investiture des quatre nouveaux ministres, dont le (la)ministre de l'intégration européenne, à la suite du récent remaniement. A la fin des quelques phrases rituelles, trois des nouveaux nommés se sont fait le signe de croix. C'est, sans doute une attitude "In God We Trust" ou, si l'on préfère, "Nihil Sine Deo". Mais peu importe, l'essentiel, c'est de réussir l'adhésion en Janvier 2007!
Deux autres petites choses. J'ai vu aussi la nouvelle Dacia Logan (by Renault), mais j'ai été loin de craquer, d'ailleurs il y a une blague qui circule à Bucarest sur son coffre...
Je me suis rendue compte que la compétitivité de nos Roumaines était reconnue dans le monde, lorsque j'ai vu que Mike Tyson, qui avoue en avoir entendu parler s'était décidé de faire un détour avec son yacht et de s'arrêter dans le port de Constantza, pour se convaincre de visu... Toutes les chaînes s'arrachaient l'événement, nos belles apparaissant dans toute la splendeur de leur art de séduire (là, j'ai mieux compris la prolifération de certains réseaux). A part cela, il paraît que le littoral bulgare est beaucoup plus propre que le nôtre, qu'il offre des services de meilleure qualité et beaucoup moins chers, même s'il n'a pas les mêmes beautés féminines...
Carmen Serghie Lopez
Et voici, grâce à mon nouveau mobile (je me perfectionnerai, à la longue...):
Ici, je suis sur la Promenade des Anglais (Nice, Août 2005)
Ici, je suis dans ma ville, sur la falaise du Danube, à côté d'un albatros (Roumanie, Août, 2005)
Ce sont des péniches qui traversent le Danube à Galati (Roumanie, Août, 2005)