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01/09/2015

La Fallaci

islam, migrants, UE, Oriana Fallaci, livre, extraits
(Mes photos -La Prom', Nice)
 
On pourrait ranger les opinions concernant l'afflux massif de migrants (ou réfugiés, selon une récente correction sémantique) en trois catégories, grosso modo: "pour", "contre", et "il faudrait réfléchir". Lisez les commentaires laissés aux articles de presse, aux images, peu importe s'ils appartiennent à des personnes de bonne foi, ou à des trolls. Il est évident qu'il faudrait réfléchir aux solutions, mais on n'a plus le temps, les tragédies s'enchaînent, les réseaux de trafiquants semblent indestructibles et ils se mettent rapidement en place par là où passe la route des centaines de milliers de gens souhaitant arriver dans l'UE, plus exactement, dans quelques-uns de ses pays. Personne ne peut rester insensible à tant de détresse, et, d'ailleurs, lorsqu'ils nous informent, les médias ciblent en premier le niveau émotionnel. C'est au niveau immédiatement supérieur - l'intégration- que ça se complique.
On a dit que la chute du Mur en '89 avait marqué la mort des idéologies. Néanmoins, une autre les a remplacées, celle du politiquement correct, qui se renforce et qui commence à présenter les symptômes reconnaissables de toute dictature: le mécanisme réflexe de l'auto-censure, la langue de bois, le consensus implicite par lâcheté ou par peur, et, bien entendu, le terrorisme intellectuel. C'est ce qui me fait dire "bonjour" avec le sourire automatique au voile intégral que je croise dans l'ascenseur, ou ce qui me fait raser les murs dans cet immeuble d'habitation, où on deale dans les escaliers le soir et on met le feu aux poubelles- "J'ai  la rage", j'avais entendu une voix "éduquée", et le lendemain la porte de l'ascenseur était cassée pour la énième fois. Quand on est assis dans un fauteuil parlementaire, ministériel ou autre de la même catégorie, ou quand on est un activiste militant, on doit probablement se sentir un peu frustré de ne pas pouvoir vivre le multiculturalisme au quotidien, le vrai. Toujours est-il que, depuis quelques années, plusieurs grands pays européens ont reconnu qu'il avait été un échec. Carrément et officiellement. 
 
J'ai lu sur un site culturel roumain sérieux -"In linie dreapta"-qui publie des auteurs internationaux, des extraits de "La Rage et l'Orgueil", paru aux Editions Corint, en 2011. Je me suis souvenue d'avoir feuilleté l'un des livres de la journaliste italienne et d'avoir noté une brève impression sur mon blog, c'était en 2005. Dix ans après, je constate que je peux très bien lire jusqu'au bout, et, comme "La Rage et l'Orgueil" n'a pas été réédité, je me suis livrée à une recherche en ligne pour trouver des extraits en français ou en anglais. Voici le fruit de ma sélection: une présentation du livre sur ce site, très actuelle, bien qu'écrite en 2002, et surtout honnête, une description complète et des extraits sur cette page, une traduction complète en anglais, et une Anthologie d'islamophobie sur laquelle je suis tombée à cause du champ  lexical.. 

21/01/2015

Mises au point

actualités, l'après-Charlie, Houellebecq, livre, US, projet, Cefro, transatlantique(Mes photos: Premier mimosa)
 
J'en ai retenu quelques unes sur les quinze derniers jours. Dans la vidéo des 4 vérités du Télématin du 16/01, le Directeur de l'Observatoire des pays arabes explique qu'il existe depuis des années une métastase du phénomène djihadiste, un projet mené par des mouvances qui veulent s'installer en Europe en créant une extraterritorialité, à savoir des émirats au sein des villes européennes où il y a une masse partisane, et faire appliquer la loi islamique par des oulémas. Déjà, cela me semble un peu plus clair. Ensuite une analyse dans EuObserver sur l'après-Charlie en France, et surtout la chronique culturelle autour du récent livre de Michel Houellebecq, "Soumission", faite par Adam Gopnik -on voit toujours mieux de loin. J'ai aussi lu ce que dit le rapport du président américain sur l'état de la nation, et je me suis réjouie que tout cela ait, dans l'ensemble, l'air positif et optimiste, ce qui est plutôt normal de leur part.
C'est pourquoi, m'accrochant à un fil invisible mais légitime (une partie de moi est aux States), je vais mettre en place, à travers CEFRO, une prestation de conseil en courtage agréé en douane. J'ai formulé la proposition, mais dans ce projet, je suis pareille aux responsables politiques qui ne font que porter les idées dont vont se charger ensuite les vrais professionnels, les techniciens. Car le vrai professionnel se trouve de l'autre côté de l'Océan, et tout ce que je souhaite, c'est qu'il accepte avec enthousiasme de poser une petite pierre au pont transatlantique..

 

14/12/2014

Cocaïne & Company

novembre 2014 091.JPG"Le Petit Poucet: pas plus grand qu'un pouce, il doit s'en sortir sans l'aide de personne ni aucun pouvoir magique, et il n'a d'autre ressource que son pouvoir éveillé. C'est lui qui représente le mieux le déséquilibre des forces entre le trafic mondial de la cocaïne et ceux qui le combattent. Depuis des années, c'est ainsi que je me sens moi aussi et je suis donc fidèlement son exemple" -écrit Roberto Saviano dans son tout récent livre Zero zero zero, paru en français aux Editions Gallimard sous le titre Extra pure. Il y raconte le narcotrafic d'un continent à l'autre, retrace des témoignages, fait parler le policier et le dealer, les chiffres, les documents, et les résultats des enquêtes internationales. Il se plonge dans les histoires de drogue et raconte le pouvoir criminel, en démontant le mécanisme invisible du narcocapitalisme dont les nouveaux visages -entreprises, banques, circuits légaux -sont l'expression de la loi de base du capitalisme: tant qu'il y a une demande, qui continue même à augmenter, il serait absurde de supprimer l'offre ou de la réduire radicalement. L'erreur principale des efforts américains consiste à croire qu'il suffirait que le mal soit extirpé à la racine, c'est-à-dire en Colombie. "On peut arracher une plante, mais pas le besoin de bien-être qui crée la dépendance et moins encore l'avidité des hommes. La cocaïne n'est pas le fruit de la terre, elle est celui des hommes".  
Tous les continents sont touchés, l'Australie est colonisée par la 'ndrangheta,  l'Afrique est blanche, les Calabrais craignent que les Mexicains envisagent de débarquer en Europe et d'envahir leurs places. Le marché de la drogue se situe entre 25-50 milliards de dollars par an rien qu'au Mexique. L'économie fonctionne comme un élastique: il est extensible tant que les lois et les règles de la concurrence sont respectées, mais au delà d'une limite, il va craquer. Aujourd'hui, l'économie est arrivée à un point de rupture, car toutes les niches sont occupées, tous les besoins satisfaits. "A la limite, tu peux te délocaliser à l'est ou essayer de travailler au noir pour ne pas payer d'impôts. Tu essaies de tirer le plus possible sur l'élastique. Pas facile, la vie d'entrepreneur. Des Mark Zuckerberg, il en naît un par siècle. Très peu sont capables de créer de la richesse uniquement à partir d'une idée, et même gagnante, cette idée ne génère pas toujours des revenus stables. Les autres sont contraints à une guerre de tranchée pour vendre des biens et des services qui ne dureront peut-être que le temps d'un battement d'ailes. Tous les biens doivent se soumettre à la règle de l'élastique. Tous, sauf un. La cocaïne. Il n'est nul marché au monde qui rapporte plus que celui de la coke. Nul investissement qui rapporte autant que la cocaïne. Même les dividendes record ne peuvent rivaliser avec les "intérêts"que produit la coke."
 
60% de la cocaïne saisie ces dix dernières années l'a été en mer et dans les ports. Le marché transatlantique de la cocaïne essaie de trouver de nouveaux moyens de transports (les sous-marins, les voiliers), de nouvelles routes. Les cartels peuvent même avoir leur propre flotte. Entre la corruption, le blanchiment et le terrorisme il y a un lien. Saviano dit avoir voulu comprendre à quel point "le monde des affaires et lié à celui de la criminalité, comprendre comment les crimes les plus violents -  extorsions, homicides, trafic d'armes et de drogues, proxénétisme -se marient à la perfection avec ceux que commettent les entrepreneurs, les hommes politiques, les financiers. (...) Un monde où toutes les énergies criminelles se rejoignent en dernière instance, pour converger vers un but unique: la maximisation des profits". Il considère que la seule solution possible, "peut-être horrible, atroce, angoissante", "si l'on veut tout arrêter", consiste en la légalisation complète des drogues, arrêtant ainsi les chiffres d'affaires qui gonflent, arrêtant la guerre.
Après avoir lu le livre, je me dis que sans doute, on ne veut pas tout arrêter..Et je pense à ces quartiers où le chômage dépasse largement les 40%, et où la police connaît parfaitement les trafics qui ont lieu, mais y va doucement, symboliquement parfois, car les gens doivent vivre, d'une manière ou d'une autre (l'autre manière étant l'emploi quasi inexistant, ou les aides sociales, ce qui est loin de faire le poids..). 
 
J'ai acheté le livre de Saviano le mois dernier, mais il a attendu patiemment son tour dans ma petite bibliothèque. Je viens de le lire d'une seule traite, captivée, révoltée et résignée, le crayon à la main pour sélectionner quelques extraits et les partager aux autres. Cela, parce que je pars du principe que le discours de l'amour est  toujours plus puissant que le discours sur l'amour, et qu'il faut entendre la voix de l'auteur. Mais également parce qu'il m'a semblé que ces informations devraient arriver, même sous cette forme, au plus grand nombre de lecteurs. Et comme à chaque fois que je m'aperçois de la naïveté de mes propres démarches devant l'énormité de quelques vérités en béton, j'ai simplement ri en me souvenant de "ma dernière folie" (on le dit à propos de sacs à main, etc., ce n'est pas mon cas) : la lettre que j'ai adressée à Monsieur Mario Draghi à la BEI, afin d'obtenir un minimum pour ma micro-entreprise CEFRO et ses projets..La réponse sèche du comité machin, après des mois d'attente me fait comprendre qu'il y a d'autres projets à soutenir. Je n'en doute pas.
D'ailleurs, la voici: "Dear Mrs Serghie Lopez, Thank you for your letter of 01.08.2013, in which you enquired about the possibility of a financial contribution from the European Investment Bank Institute for the continous research activities of new theories and methods to be applied to management in Europe. We regret to inform you that the Committee for the subsidies were not in a position to give a favourable answer to your requests. Your sincerely, European Investment Bank Institute".

 

01/12/2013

La justesse, la justice

justice sociale,livre,pauvreté,étude,éducation,imposture financièreJe viens d'écrire dans une lettre que je suis révoltée parce qu'il n'y a pas de justice sociale, mais que la solidarité dans la misère me révolte encore davantage. Au lieu d'avoir des moyens dignes pour faire quelque chose de leur unique et précieuse vie, les gens sont obligés de se contenter d'une boîte de conserve, d'une soupe, d'un sourire (ah, le cliché de "de la chaleur humaine" cher aux associations d'entraide), d'un dispositif de quatre sous, tout cela les tuant à petit feu...Car, entre réussir et rester au bord de la route, il y a des degrés, quoi qu'en pense Monsieur Boris Johnson. En plus, ce QI-là n'aura aucune chance d'évoluer si la tradition remplace l'éducation authentique, par exemple..

Il y a plus pervers, comme effet: l'organisation de la misère et de la pauvreté à échelle mondiale, en tant que business. On fabrique de la pauvreté, tout comme, dans le marketing pharmaceutique, on fabrique des maladies pour vendre des médicaments en mettant trop l'accent sur la médecine préventive et le traitement, quand il est évident que la violence et la pauvreté sont les premiers facteurs qui détériorent la santé. L'industrie pharmaceutique est à l’heure actuelle l’une des plus performantes et des plus profitables de la planète, avec une valeur boursière globale estimée à 1600 milliards dollars en 2012  (Big Pharma). 

On peut toujours opposer que la pauvreté /la précarité préoccupent les consciences des dirigeants, des organisations. Je ne suis pas sûre que la bonne solution soit envisagée, puisque celle que l'on voit consiste, en définitive, dans la gestion du bétail (désolée pour le terme, mais il est douloureusement approprié, et les exemples abondent..). Le contraire? Au moins deux aspects, que l'on a l'habitude de noyer dans des discours fleuve démagogiques: le premier, ce serait l'éducation, la vraie, sous toutes ses formes (scolarisation, formation). Le deuxième, ce serait  la fin de l'imposture financière, sous toutes ses formes (salaires ahurissants de dizaines de millions de dollars par an, aucune limite à ce que les actionnaires d'une société anonyme peuvent gagner.., l'évasion et la fraude que l'on doit faire endosser à d'autres). On peut toujours élaborer des rapports, des études, des statistiques sur la question et en arriver à des évaluations correctes et parlantes. Sauf que ces rapports, études, etc., qui nous informent représentent un travail théorique (souvent confortable et bien loin de la réalité du vécu), au mieux, un constat. Ils n'impliquent pas un remède, et encore moins une décision pour le changement. Ils font fonctionner le monde (parfois feutré) des idées, et nourrissent les politiques.