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11/09/2006

9/11

Today, I think of all that people whom I never knew personally, but who are so close. 
 The impression this event made on me is as strong as it was five years ago. When that happend, at 14:46, I was at my work, to the Center of the Bishopric of Nice, and at 17:00, I heard on the radio the news announcing the tragedy. I was upset, I called on my mobile phone my father in Romania and there too, they just heard the terrifying news. Claudiu arrived for the first time in the States on August, 22, only three weeks before...I remember how I was trembling and how I was impatient to be at home to see the TV news. I was deeply shocked by the images, I cried, and cried...My mother did not stop telling me on phone that the TV news had showed people in Palestina being delighted about... I was stunned. 
Today, I realize that time is nothing, my emotion is effectively alike. 
I put on a blue dress, the one I wore when I registered Claudiu for the College, and when I went in Romania to bring him in France. I have around my neck the small blue crystal, a gift from Ketric.
Especially at these moments, I want to be in a symbolic way with that country - and this not only because now my children live there... I simply belong to one of the nations which dreamed too long of America, and hurt dreams need solidarity to heal.

07/09/2006

Notre bagne quotidien ou pour une relecture

 
"Pour comprendre l'homme et ses besoins, pour le connaître dans ce qu'il a d'essentiel, il ne faut pas opposer l'une à l'autre l'évidence de vos vérités. Oui, vous avez raison, la logique démontre tout. (...)On peut ranger les hommes en hommes de gauche et en hommes de droite, en bossus et en non bossus, en fascistes et en démocrates, et ces distinctions sont inattaquables. Mais la vérité est ce qui simplifie le monde et non ce qui crée le chaos; la vérité, c'est le langage qui dégage l'universel (...) ce n'est point ce qui se démontre, c'est ce qui simplifie. (...)A quoi bon discuter toutes ces idéologies? Si toutes se démontrent, toutes aussi s'opposent, et de telles discussions font désespérer du salut de l'homme. Alors que l'homme partout autour de nous expose les mêmes besoins. Nous voulons être délivrés. Celui qui donne un coup de pioche veut connaître un sens à son coup de pioche (...) Le bagne ne réside point là où les coups de pioche sont donnés. Il n'est pas d'horreur matérielle. Le bagne réside là où les coups de pioche sont donnés qui n'ont point de sens, qui ne relient pas celui qui les donne à la communauté des hommes. Et nous voulons nous évader du bagne."
 
"(...) Et ce n'est point la charité ici qui me tourmente. Il ne s'agit pas de s'attendrir sur une plaie éternellement ouverte. Ceux qui la portent ne la sentent pas.C'est quelque chose comme l'espèce humaine et non l'individu qui est blessé ici, qui est lésé. Je ne crois guère à la pitié. Ce qui me tourmente, c'est le point de vue du jardinier. Ce qui me tourmente, ce n'est pas cette misère, dans laquelle après tout on s'installe aussi bien que dans la paresse. Des générations d'Orientaux vivent dans la crasse et s'y plaisent. Ce qui me tourmente, les soupes populaires ne le guérissent point. C'est un peu, dans chacun des hommes Mozart assasiné. Seul l'esprit, s'il souffle sur la glaise, peut créer l'homme."
(Antoine de Saint-Exupéry, Terre des Hommes