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05/07/2006

"Dance with me"

Il est sorti aujourd'hui. Avec Antonio Banderas dans le rôle d'un prof aux origines franco-espagnoles (donc, plutôt chaleureux que sec,  mais aussi ferme), qui prend le pari d'enseigner la danse de salon dans une école publique new yorkaise. Un petit bijou: de la bonne musique, de la psycho-pédagogie sur un fond de french courtoisie. J'ai adoré! Ce sera sans doute, mon film de l'été.

Romania

Lorsque j'arrive de France en Roumanie, je me sens dépaysée pour ce qui est de la qualité des produits: alimentaires, cosmétiques, etc. (des services aussi, bien que des améliorations existent). Pour ce qui est du système de santé, c'est un roman en soi. En revanche, je ne me sens pas dépaysée lorsque je peux suivre en direct la  politique roumaine, puisque je retrouve certains schémas communs dans le relationnel, le clientélisme, les luttes intestines du pouvoir. C'est le faire qui est quelque peu autre, la petite soeur latine ayant l'air plus proche de l'univers des films de Kusturica.
Par exemple, nous avons, nous aussi, une affaire de frégates. Des bruits couraient (et des quotidiens britanniques soutenaient) que des commissions (ahurissantes) avaient été versées pour leur acquisition, mais le démenti officiel (en direct, toute la journée, à la télé) comme quoi rien n'a été versé (comme si cela était concevable...) a définitivement clos le sujet.
La mésentente entre le Palais de la présidence et le Palais de l'exécutif a atteint de nouvelles côtes. Notre Président et notre Premier se sont rendus dans les régions sinistrées après les récentes inondations, le même jour et apparemment sans être au courant l'un de l'autre, ils se sont rencontrés sur un pont, se sont salués et ont continué leur chemin, chacun de son côté. Séquence cinématographique, unique dans son genre. Cela prouve bien qu'ils ont les mêmes intérêts, a expliqué le Premier ministre. 
Le moment le plus intéressant a concerné le retrait de nos troupes d'Irak. Je suis restée collée devant le petit écran, la télévision transmettait en direct les déclarations officielles contradictoires des deux institutions de l'Etat. Le CSAT (Conseil Suprême pour la Défense Nationale) réuni en urgence a décidé que "la Roumanie ne pouvait pas du jour au lendemain changer la ligne de sa politique extérieure et laisser tomber ses partenaires de la Coalition qui sont déjà en difficulté, la Roumanie ayant besoin d'une forte relation transatlantique, aussi bien que d'une forte relation européenne." On parle de groupes d'intérêts et d'intérêt national, deux choses distinctes, à la veille du rapport de Septembre sur l'adhésion à l'UE.
Pour le reste, un pays dans lequel vous voyez affichée sur les portes du Bureau pour l'Evidence de la population (la Police, donc) une note comme la suivante, ne peut être que dans la bonne voie:
"Vous pouvez dénoncer les actes de corruption du personnel du Ministère de l'Administration et de l'Intérieur au No. 0800 806 806, la ligne téléphonique gratuite de la Direction Générale Anti-Corruption."

Cher AZERTY (le coming back)

J'ai failli rater l'avion. Non pas parce que j'ai mal calculé mon temps, mais parce qu'à l'aéroport Otopeni, où je suis arrivée sous la pluie battante qui avait commencé à tomber sur Bucarest en quelques minutes, des files interminables m'attendaient. Au check in (l'un des tapis roulants était tombé en panne), au contrôle des passeports, à la douane. Beaucoup de monde, toutes destinations confondues, l'Espagne à l'honneur (por el trabajo!). Aucune annonce, aucune indication, aucun rappel, sauf un clignotant discret: last call ! A quoi s'ajoute le facteur local: la lenteur quasi orientale (si ce n'est l'indifférence) de tout agent en uniforme. Une fois dans l'avion, j'ai eu juste le temps pour un sms et un bref appel rassurant avant d'éteindre mon portable. Je comptais dormir, mais mon voisin français m'a entraînée dans une conversation sur la Roumanie durant tout le vol jusqu'à Zürich. J'adore les avions et les aéroports. Celui de Zürich est, pour ainsi dire, hautement aseptisé. A Nice on m'a demandé de remplir la petite fiche jaune, que j'avais oubliée depuis longtemps. C'est vrai, la Suisse n'est pas dans l'UE. Mais l'air très peu amène du policier qui n'arrêtait pas de retourner mon passeport (roumain, avec le domicile en France...) et la carte de résident m'a rappelé l'anxiété désagréable  que j'ai éprouvée pendant des années, lorsque je traversais les frontières. Au moins, si la Roumanie "fait son entrée" en Janvier prochain, fini définitivement mon trauma d'intégration. Une amie me conseille (amicalement...) de faire finalement la démarche de naturalisation, afin de "ne plus avoir d'ennuis avec l'administration". Mais, enfin, voyons,  je n'en ai pas !
J'ai retrouvé mon F1 et mes plantes en bon état, j'ai rangé mes bagages et laissé les lettres pour plus tard, pour le bouquet...Comme je le savais, la sarabande infernale des relances vient tout juste de recommencer. Mais j'ai opté pour le lâcher prise, qu'est-ce qu'on peut  me faire de pire? J'ai regardé le match, et j'ai trouvé que les Brésiliens ont moins bien joué...