26/02/2004
Adhésion UE
La presse roumaine ("Evenimentul Zilei", "Romania Libera") se fait l'écho du dernier rapport du Parlement Européen sur les chances de la Roumanie à l'adhésion en 2007 et sur la réussite des négociations en 2004. On parle ouvertement de "découpler" la Roumanie de la Bulgarie. Les représentants roumains multiplient promesses et voyages à Bruxelles, les interviews et les euphémismes diplomatiques abondent.
Le danger est réel, "Euronews"dans son édition du matin du 26 février a fait une radiographie exacte des deux derniers des 27 pays qui frappent à la porte de l'UE, la Roumanie et la Bulgarie. Les Bulgares, eux, conscients du décalage refusent d'être assimilés au même groupe que leurs voisins du nord du Danube, ils ont même réalisé des T-shirts pro-européens "I am proud to be Bulgarian".
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21/02/2004
Le film de Mel Gibson
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NEWSWEEK consacre son dernier numéro du 16 Février à une présentation de la "Passion de Jésus Christ", avec en couverture la photo de James Caviezel dans le rôle principal et la question "Who really killed Jesus?", anticipant une polémique qui vient nourrir le contexte politique actuel. J'ai lu, j'ai regardé la bande annonce, j'ai écouté les prises de position dont les médias commencent à se faire l'écho. Certes, pour me faire une image plus complète sur cet événement (car c'en est un, placé naturellement, sous le signe de la contradiction), il faudrait que je voie le film, ce qui ne sera pas possible dans l'immédiat, puisque je me trouve en France. Le sujet m'intéresse aussi pour lui avoir consacré ma thèse de Doctorat "La Rhétorique de la Passion dans le Roman Médiéval". J'ai obtenu la mention "Très Honorable à la Majorité", l'un des membres du jury n'ayant pas apprécié particulièrement ce qu'il croyait voir transparaître comme subjectivité. En plaçant ma recherche au niveau du discours, j'ai regardé la Passion en tant que macro-figure rhétorique qui communique un message d'amour exemplaire et qui fonctionne comme modèle intériorisé pour une certaine rhétorique de l'amour médiéval. J'ai voulu montrer comment la Passion -parabole existentielle par excellence -se reflétait dans la psyché médiévale, et donc dans le discours de ce XIIe siècle dominé par l'Imitatio Christi. J'ai trouvé que c'était autour du Service, essence de la Passion et emblème de la société courtoise que se construisait l'éthique amoureuse, en fonction de laquelle le Sujet pouvait s'édifier, car l'amour crée des comportements civilisateurs, et j'ai ainsi été heureuse de proposer une grille de lecture inédite pour les romans de Chrétien de Troyes. D'un point de vue sémiotique, tout produit artistique a droit à un degré d'ambiguïté et de là son ouverture (je ne fais que rappeler Umberto Eco et son "Opera aperta"). Les choses vues sous cet angle,je ne saurais prendre parti pour ou contre le film de Mel Gibson. Il apparaît qu'en mettant en scène une "Passion" excessivement violente, le film fait forcément ressortir la question de la culpabilité, laquelle, en dépit des périodes de mise en veilleuse, n'a rien perdu de sa force. Au cours de l'histoire, en matière de torture l'imagination humaine a trouvé des solutions non moins terribles que la crucifixion il y a deux mille ans, lorsqu'on pense qu'au Moyen Age les supplices de rigueur consistaient à écarteler ou à empaler. Alors, pourquoi ne pas accepter une évidence bien plus simple à partager et imperméable aux réactions identitaires, en reconnaissant que dans la violence que l'on reproche au film il peut exister une charge accumulée, qui est en dehors d'un temps précis, tout en étant de tous les temps? La trahison aussi bien que l'indifférence appartiennent au présent éternel, dans le rapport Parole-Action elles font partie de l'histoire en tant qu'événement vécu, avant de faire partie du récit de l'événement, c'est-à-dire qu'elles relèvent de l'énonciation avant de passer dans l'énoncé, elles se situent sur l'axe Je-Ici-Maintenant. Si l'on pouvait regarder ce qui fait l'être humain dans son ensemble, plutôt que ce qui le définit comme appartenance, toute tentative de récupération, de quelque bord qu'elle vienne échouerait et ce serait là peut-être la seule victoire à remporter. |
18:40 Publié dans Evénement, Film, Loisirs, Presse | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : film, gibson, la passion | Facebook | | Imprimer
11/02/2004
Correspondance
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A Monsieur Mircea Dan GEOANA Ministre Pour les Affaires Etrangères Bucarest, Roumanie Monsieur le Ministre, Le proverbe dit qu'il ne faut pas parler de corde dans la maison du pendu, mais je prends la liberté de transgresser cet interdit et de m'adresser à vous, dans le contexte si difficile pour la Roumanie, qui voit disparaître ses chances d'intégration européenne -et pour cause. En lisant hier la presse, je me disais que le nouveau président géorgian Saakasvili, qui vient de s'attaquer à la corruption sans faire semblant réussirait à amener son pays devant les portes de l'UE peut-être avant la Roumanie. Je n'ai pas la qualité qui me permettrait de dénoncer concrètement des actes de corruption, d'injustice, de restriction de la liberté d'expression, des atteintes aux droits de l'homme, en général. Toutefois, je n'en suis pas moins témoin, aussi bien par mon vécu de citoyenne roumaine (rentrée de France avec un Doctorat, j'ai été évincée et j'ai dû repartir), que par les observations et les investigations des officiels et des organismes internationaux qui ont le rôle de suivre la marche des réformes en Roumanie. Donc, je viens évoquer mon cas particulier, celui du projet que ma société SC TORR Galati Romania s'efforce de concrétiser entre la France et la Roumanie, et pour lequel j'essaie depuis plus de trois ans de trouver un modeste financement, quand en Roumanie des millions d'euros de subventions partent en fumée. J'ai de bonnes raisons de croire que mes recherches tenaces, au sujet desquelles je me suis exprimée dans des lettres aux officiels roumains et internationaux et à la presse ne vous sont pas inconnues. Le but dans lequel j'ai créé cette PME est celui de réaliser des projets motivés par l'intégration de la Roumanie dans l'UE et dans l'OTAN, en mettant en place des programmes liés à la formation, aussi bien dans le Management et les NTIC, que dans le domaine de la psychothérapie des enfants abusés ou dans d'autres champs où peut se manifester le savoir-faire français. Je suis intéressée surtout à participer avec ma société aux programmes initiés par l'OLAF Anti Fraud Training Team, mais comme je l'ai précisé dans ma réponse au message reçu de la part de cet organisme (l'e-mail "OLAF Anti Fraud Training Grant Programme/12/01/04), je dois arriver à obtenir les fonds d'installation pour le Centre de formation au bénéfice des cadres roumains (succursale de SC TORR) et que je souhaite ouvrir en France. Je viens ainsi faire une nouvelle tentative auprès des instances gouvernementales roumaines pour demander un support financier. J'ai pris connaissance des derniers avertissements sévères par lesquels les officiels européens entendent sanctionner des aspects d'une gravité exceptionnelle en Roumanie. En tant que femme et mère, j'ai été horrifiée par le degré de corruption révélé dans l'affaire des adoptions internationales et par ce que cela laisse à supposer. En tant que citoyenne roumaine tout simplement, je me sens toujours blessée par tout ce qui entrave et retarde l'intégration, car il n'est pas facile d'être Roumaine, ni dans son pays, ni à l'extérieur. Il paraît que tout à coup et à l'unanimité presque, les instances internationales viennent de réaliser l'étendue du désastre en Roumanie. J'ai le vertige quand je lis des révélations sur les malversations financières, les rachats d'entreprises, les mécanismes corrupteurs si bien agencés. Pour celui qui se trouve en dehors de ces mécanismes, le sentiment est celui d'une impuissance totale. Je comprends très bien que les officiels roumains sont pris de panique et qu'ils s'empressent de rassurer par tous les moyens que des mesures fermes seront mises en places. Permettez-moi de dire, Monsieur le Ministre, que mon imagination s'arrête devant cette formule globale et qu'il m'est impossible de me représenter comment va être stoppée pratiquement la corruption dans notre pays -et pourtant je suis professeur de littérature. En revanche, je souhaite participer avec ma société à des programmes anti-corruption. D'ailleurs, j'ai quelques atouts qui, par les temps qui courent sont plutôt rares: je ne fais pas partie du système, j'ai un passé clair comme l'eau de roche, je n'ai pas de biens, je n'ai pas d'appétit pour le luxe ou pour la démesure, je ne suis pas corruptible, et cela pour des raisons qui sont davantage philosophiques qu'idéologiques -ce qui est une valeur plus sure. Vous reconnaîtrez qu'il y a ici tout ce qui garantit l'authenticité d'un engagement. Je crois qu'il vous sera extrêmement facile d'accorder à ma société une subvention d'installation si vous daignez examiner ma demande et vous rappeler qu'elle ne date ni d'aujourd'hui, ni d'hier, mais de bien avant, et qu'elle est d'autant plus urgente que ma PME représente ma seule source de travail. En restant parfaitement disponible pour tout renseignement complémentaire, Je vous assure, Monsieur le Ministre, de mon entière considération. Carmen Serghie Lopez |
17:53 | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | | Imprimer
Correspondance
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Chère Madame, Nous avons bien reçu copie de votre abondante correspondance relative à votre projet de créer Centre de formation entre la France et la Roumanie. Je me permets d'attirer votre attention sur quelques point essentiels du programme annuel de subvention en matière de formation géré par l'Office européen de lutte anti-fraude (OLAF). Ce programme vise à soutenir des actions de formation (ateliers de travail, séminaires, conférences,…) qui contribuent à lutter contre la fraude au détriment des intérêts financiers de l’Union européenne en encourageant l’échange d’expériences et la diffusion des connaissances générales et opérationnelles dans les domaines concernés. Il vise également à faire connaître l’OLAF et ses méthodes de travail. Il s'adresse aux administrations nationales ou régionales des Etats membres et des pays candidats intervenant dans la lutte contre la fraude, ainsi qu'aux organismes du secteur privé (instituts de recherche et d’enseignement). Les subventions sont octroyées pour des projets et/ou des actions ponctuels. Ce programme ne prévoit pas l'octroi de subvention de fonctionnement. De plus, l'octroi d'une subvention ne peut en aucun cas donner lieu à un profit et être utilisé à des fins commerciales. L'appel à proposition pour l'année 2004 sera publié dans le courant du premier semestre. Si vous êtes intéressés et pensez pouvoir remplir les conditions d'éligibilité au programme, nous pouvons vous inclure dans notre mailing list, afin de vous avertir dès la publication de l'appel à propositions. En vous souhaitant une excellente année 2004 e en vous priant de bien vouloir nous excuser pour cette réponse tardive. OLAF training team |
17:49 | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | | Imprimer