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23/04/2017

Deux semaines en Roumanie

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(Photo -Les câbles, Roumanie)
Carmen Lopez feeling sad.
17 hrs ·
J'ai traversé beaucoup de frontières, en Europe et aux Etats-Unis, et le plus souvent, j'ai emporté mon petit ordinateur. Je le sortais, le déposais sur le plateau à bagages, il passait aux rayons X, je le récupérais sans problème. Comme tout le monde, j'imagine. Enfin, presque comme tout le monde..Car, sur l'aéroport Henri Coanda, à Bucarest, au contrôle, une employée l'a ouvert et a passé un chiffon ou quelque chose sur l'écran et le clavier, en disant ces mots mystérieux: "pour plus de sûreté". Ce matin, j'ai constaté que le petit ordinateur était malade: l'écran avait changé de couleur, il tremblait, l'image dansait et se superposait.. J'ignore quel procédé "de sécurité" ont employé les services de contrôle sur l'aéroport de Bucarest, mais ce geste, que je n'ai rencontré nulle part ailleurs, a dû endommager l'écran de mon ordinateur. Heureusement pour moi, j'ai un écran d'appoint que j'ai branché à l'ordinateur, mais je ne pourrais l'utiliser que sur place.. Il paraît qu'à l'aéroport de Bucarest il n'y a pas assez de personnel (il est facile de comprendre ce que cela entraîne..). Cet incident me confirme que moins on est compétent dans un domaine, plus on fait du zèle...

Quelques photos avec mes commentaires sur Facebook, plus loin. Je n'ai plus la force d'écrire une note.. C'est assez terrible, la Roumanie.. Cela dit, quoi qu'il soit difficile de se sentir bien quelque part.., je préfère vivre en France, en espérant ne pas me retrouver au mauvais endroit, au mauvais moment, lors d'un attentat..

https://m.facebook.com/story.php?story_fbid=1015463284140...

et sur le photoblog : http://myshots.hautetfort.com/archive/2017/04/index.html 

 

 

03/04/2017

Les ennemis..

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(Mes photos: Nice)

Un post sur Facebook rappelle que ce 3 avril est une date anniversaire que les Roumains ne devraient jamais oublier (« Aide-mémoire 3 avril 1950») et envoie à un article publié sur le site historia.ro (« L’utilisation de la législation comme instrument de répression dans la Roumanie communiste »).

Le 3 avril 1950 fut émis l’Ordre n°100 relatif à la lutte « contre l’ennemi de classe », Ordre qui définissait « les catégories de citoyens » susceptibles de faire l’objet de poursuites de la part de la Securitate afin d’être envoyés dans des unités de travail :

1) Tous ceux qui lancent ou répandent des rumeurs tendancieuses et ennemies, qui écoutent et partagent la propagande immorale des postes de radios impérialistes.

2) Tous ceux qui profèrent des injures à l’encontre du Parti des Travailleurs Roumains, de ses dirigeants, de son Gouvernement, de l’Union Soviétique et de ses dirigeants, et des pays démocratiques et populaires.

3) Tous les citoyens roumains qui entretiennent des relations d’amitié avec les légations impérialistes, qui ont fréquenté ou fréquentent les bibliothèques, les concerts, et en général, les manifestations de propagande des légations impérialistes, ainsi que tous ceux qui ont des relations avec les familles des fonctionnaires des ambassades impérialistes.

La Décision du Conseil des Ministres n°1554 de 1952 stipulait : « Art.1. Compte tenu de la résistance toujours plus active des éléments ennemis, et du fait que ceux-ci continuent à saboter de manière systématique les mesures du Gouvernement et du Parti prises en vue du renforcement de la dictature du prolétariat et de l’édification réussie du socialisme ; afin de faciliter la surveillance de l’activité de ces ennemis étrangers à la classe ouvrière, et afin de les attirer vers un travail d’utilité sociale tout en les éloignant des centres vitaux de la société, il a été décidé qu’une mesure exceptionnelle et provisoire sera prise consistant en l’internement administratif pour travail obligatoire. Elle concerne: 1) les colonies de travail ; 2) le domicile obligatoire ; 3) les bataillons de travail. »

Je n’étais pas née à l’époque de ces deux actes du gouvernement communiste, mais j’ai eu tout le temps pour connaître la suite, les effets qui ont perduré et qui ont détruit des vies. A la fin des années ’80, on fabriquait encore des listes de personnes suspectées d’entretenir, sous une forme ou sous une autre, des « relations » avec l’Occident. Dans le lycée où j'enseignais, la secrétaire du parti communiste m’avait chuchoté que mon nom figurait aussi: je fréquentais la Bibliothèque française de Bucarest..Parmi les plus de cinq cents notes que contient ce blog, j’ai dû en écrire plusieurs sur le sujet, puisque mon propre chemin a été marqué par les paroles d’un ancien agent de la Securitate, converti en conseil juridique au Rectorat, après ‘90: « Vous êtes un ennemi du peuple » (il n’avait pas utilisé le féminin..). C’était en 1995, et je revenais de Nice, titulaire d’un Doctorat français de littérature, erreur impardonnable..