Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

11/07/2013

Le goût des livres ou "Your place to be...the library!"

Bibliothèque, Greenville, éducation, lecture, roumanie, Rowen

Update 12. Hier soir, au NJF, pour réécouter Maceo Parker. Son show était à 22:30, j'ai pris quelques images en arrivant, car mon Smart ne travaille que de jour..003.mp4

                                   *

Entre lire un livre et voir un film, il y a une différence. Lire permet de développer  l'imagination,  la sensibilité,  l'affectivité, grâce aux représentations que les mots peuvent véhiculer, et à l'effort individuel que cela implique, alors que l'image, qui est percutante, n'offre pas de distance, ni de délai de traitement, elle s'impose telle quelle. Bien sûr, votre cerveau en fait toujours quelque chose, car l'image a forcément un impact sur vous (même si vous la refusez, et que vous détournez les yeux, la fraction de seconde a rempli sa tâche). Dans la civilisation actuelle, le pouvoir de l'image est  fondamental, et c'est lui qui mène le monde. Consommer les images toutes faites est en corrélation avec la perception du temps qui, en plus de passer (communément parlant..), presse. Mais c'est aussi corrélé avec l'effet immédiat. Lire demande du temps, un retrait en soi-même, un certain isolement du brouhaha extérieur afin de pouvoir plonger dans un univers, de partir en voyage, de rencontrer des personnes, d'être témoin de destins et d'actions..J'aime toujours cette phrase de Wellek et Warren dans leur Théorie de la littérature: on ne peut dire que Hamlet ait existé, et on ne peut dire qu'il n'ait pas existé. L'invitation de Flaubert: "ne lisez pas comme les enfants lisent, pour vous amuser, ni comme les ambitieux lisent, pour vous instruire. A non, lisez pour vivre", rejoint la réflexion de Bernard de Clairvaux, quelques siècles plus tôt, à propos de ces clercs dont certains étudient pour vendre leurs connaissances ("commerce honteux"), d'autres pour instruire leur prochain ("charité"), mais aussi, plus rares ceux-là, pour s'édifier eux-mêmes ("prudence"). Tout compte fait,  j'ai davantage confiance en ceux qui aiment lire, et qui lisent, car ils sont plus à même de comprendre ce qu'il leur arrive, et ce qu'il arrive aux autres. Lire m'apparaît comme un gage d'humanité (enfin, plutôt savoir lire), de capacité de concentration, prometteuse d'une nécessaire rigueur de l'esprit. Je crois aussi que notre temps s'est indubitablement accéléré, et qu'il est précieux (pensez au temps chez Kafka, chez Tchekhov...), et que, bien l'investir, c'est important. C'est pourquoi, il faut choisir soigneusement les livres, les films, les programmes..Il y en a qui volent votre temps,  ou qui vous sont carrément  nuisibles, à moins que vous ne soyez extrêmement ouvert, par générosité, snobisme ou intérêt (pour en rester là..) à l'égard des multiples expériences esthétiques qui viennent se proposer à vous, et dont le seul mérite serait celui d'avoir été financées. C'est un peu comme penser que le fait d'être né plus tard soit un mérite personnel..

Je me souviens qu'à une époque, à l'Est, on n'avait que deux heures de programme à la télévision, et celui-ci consistait en Journal d'informations (soi-disant..) et en chants patriotiques (ça doit être valable encore pour les Nord-Coréens). Faute d'autre option, tout le monde lisait (de la vraie littérature, philosophie, je vous assure). Aujourd'hui, il vous faut beaucoup de vigilance pour éviter de vous faire voler. Si vous êtes un adulte responsable et doué de discernement, vous vous en sortez, mais le jeune public, il faudra en prendre grand soin. Je peux me considérer heureuse de l'avoir bien fait en Roumanie pour mon fils, qui le fait à son tour, là où il vit. C'est ce qui me console de la trop grande distance dans l'espace. La petite Rowen Valentina, six ans,  vient de recevoir de la part de la Bibliothèque municipale de Greenville sa première carte de lectrice. Mais, en dehors de la dimension personnelle de l'événement, j'ai apprécié objectivement la manière dont cela pouvait se présenter là-bas. 

J'ai demandé la permission de  reproduire ici la lettre que Rowen avait reçue, juste pour vous inviter à visiter cette belle bibliothèque (où j'ai eu l'occasion d'aller aussi), et la section pour enfants. On peut accéder au joli site, comme c'est indiqué, mais voici le lien des photos (Rowen est le numéro 14, elle a un serre-tête bleu et elle est toute souriante). http://www.flickr.com//photos/gclskidspics/show/ 

"Dear Rowen,

We just wanted to tell you how happy we are here at the Hughes Main Library that you decided to get your first library card. Your card will make it possible for you to borrow books, movies, music, and much more.

 To see your photo, please go to our website at www.greenvillelibrary.org. Click on Kids (at the top of the page). Click on Events. Click on Check out our Flickr page! Here you will see First Library Card photos, including yours, and other pictures from the Greenville County Library System’s children’s programs.

 Thanks for visiting your library, and we hope to see you again soon.

 Sincerely,

Miss G.,Youth Services Specialist, Greenville County Library System, 25 Heritage Green Place, Greenville, SC  29601-2034", 864-527-9280, www.greenvillelibrary.org

Your place to be...the library! "

P.-S. Rowen adore Pippi Longstocking, ses parents lui lisent des chapitres, mais souvent elle lit elle-même  http://en.wikipedia.org/wiki/Pippi_Longstocking

15/05/2013

Hackers et autres

Un article dans le journal EVZ nous explique le langage imagé des voleurs/falsificateurs de cartes bancaires: "les chèvres qui ont donné du lait" sont les cartes avec lesquelles ils ont pu faire des opérations, "l'essence" représente les fonds existant sur les comptes (il y a des comptes "à court d'essence", malheureusement ou heureusement...). C'est ce que révèlent des conversations téléphoniques interceptées sur un groupe de 25 hackers bucarestois. Les charmants prénoms féminins -Alina, Mariana, Vasilica - sont les non moins charmantes American Express, Mastercard, Visa. Les réseaux en Europe et dans le monde, bien structurés et fonctionnant avec la précision d'une montre suisse, note l'article, qui choisit ce cliché ambigü pour le contexte, sont toujours plus difficile à démanteler. La dernière action frauduleuse de grandes proportions (45 millions de dollars retirés en même temps en 27 pays, dont, bien sûr, la Roumanie) s'est soldée avec l'arrestation de sept hommes qui dirigeaient le réseau depuis New York, et avec la mort d'un huitième, le chef du réseau, en République Dominicaine. En dix heures, ils avaient effectué 36.000 retraits. Les procureurs américains ont collaboré avec des organismes anti-fraude au Japon, au Canada, en Allemagne, aux Emirats arabes unis, en République Dominicaine, au Mexique, en Italie, en France, en Espagne, en Belgique, en Grande Bretagne, en Estonie, en Lettonie, en Malaisie, et en Roumanie, afin de découvrir les membres du réseau et leurs projets. Car, les hackers ont, eux aussi, des projets. Par exemple, les récentes attaques coordonnées ciblant Apple, Facebook et Twitter, et qui seraient, selon les services américains, l'oeuvre d'un groupe basé en Europe de l'Est, visaient des informations sur des projets de recherche, des données protégées par le droit de propriété intellectuelle, et d'autres éléments susceptibles d'être commercialisés sur des marchés parallèles. 

Un hacker roumain résume: "Plutôt mourir, qu'être réduit à vivre sur mon salaire, ou sur ma retraite!" Comme on le comprend! Mais encore faut-il avoir les compétences techniques pour ne pas être réduit à vivre sur sa retraite ou sur son salaire. Sans compter que d'aucuns pourraient s'encombrer de quelques petites considérations d'ordre moral. Depuis un bon moment, je me triture les méninges en cherchant une source vitale pour ma (French) micro-entreprise, et je ne trouve rien, mais rien. Et l'Avocat du Diable, qui est toujours lucide et triste (je ne sais pas si vous l'avez remarqué), n'a pas raté l'occasion: "Et alors, les fraudes légales, honorables, celles qui ne demandent pas de compétences techniques et des heures de travail sur des logiciels sophistiqués, mais juste une signature, une promesse glissée le temps d'un cocktail, un coup de fil, une décision discrète, du donnant-donnant diplomatique? Celles-là ne sont pas visibles en 48 heures. Avec un coup de pouce du hasard, disons, certaines peuvent ressortir après de longues années, et on les appelle "des révélations" (comme quoi...)". Oui, d'accord.. C'est pour ça que je ne compatis pas aux malheurs juridiques et médiatiques du ministre Untel, ou de l'ex-ministre Untel, ou de tant d'autres responsables ou ex, ici, comme ailleurs, aujourd'hui, comme hier. Bien au contraire: je m'en réjouis! Des endorphines. Regarder parfois ces gens-là s'expliquer gênés et chercher avec soin les euphémismes et les litotes, c'est comme si je savourais un carré de chocolat noir à 80%. Pour le monde au col blanc, posé et présupposé comme respectable, il n'y a pas non plus de frontières: mêmes dossiers, mêmes affaires, mêmes banques..

01/09/2011

Littérature/Update

Valérie Jourdan, "Le Dossier roumain", Balland, 2011 (thriller, 438p, 22,90E)
 
C'est le mot "roumain" dans le titre qui a attiré mon attention, ensuite le genre "thriller". D'abord, je me souviens que je suis Roumaine ("poursuivis par nos origines, nous le sommes tous"), ensuite je lis assez de thrillers -bien que jamais français. D'ailleurs, ce ne sont pas les thrillers qui abondent dans la littérature française contemporaine, mais plutôt l'autofiction (pourquoi? en voilà une question), que je ne préfère pas. Je pense qu'il s'agit, en ce qui me concerne, d'un lien subtil entre la qualité de mon exil (choisi) en France, et une certaine perception de l'écriture française, dont la spécificité n'avait aucun impact négatif sur moi auparavant, quand je vivais ailleurs et que je l'enseignais. Mais cet espace-ci n'est pas vraiment le lieu pour développer de telles nuances.. C'est juste pour dire que, en matière de littérature française (après tout, ma spécialité de base), je suis restée à un point "t" sur l'axe de ma vie: je me tiens informée, sans consommer, je vis en France et je lis d'autres littératures (petite confidence: il en est de même pour les films..). En général, c'est dans les bibliothèques que je choisis mes lectures, en même temps, je lis aussi volontiers chez "Virgin", quelques heures, assise sur le canapé (ils ont enlevé les fauteuils et ont laissé le strict minimum, le canapé rond, rapé - un beau jour, il disparaîtra aussi, et finie la lecture découverte..). Bien sûr, il m'arrive d'acheter des livres dans les librairies, mais ce sont des achats bien réfléchis..
 
Le sujet du roman en question, dont l'action se passe en Roumanie, rappelle le scandale réel des adoptions internationales. En effet, il y a quelques années, le rapporteur pour la Roumanie au parlement européen, Madame Emma Nicholson of Winterbourne, avait parlé de l'existence des divers trafics (organes, prostitution) derrière ces adoptions. Cela a représenté la pomme de discorde entre l'UE et les US, et la Roumanie, membre de fraîche date de l'OTAN, mais pas encore de l'UE, avait maintenu l'arrêt des adoptions. Par la suite, les choses se sont avérées plus complexes: des premiers-ministres européens, des lobbies/des ong sont intervenus... J'ignore où en sont les choses aujourd'hui (remarquez, il suffirait de lancer un simple search), mais je suis presque certaine que l'on est assis, comme toujours, entre deux chaises, c'est le propre de la Roumanie, elle ne peut se permettre d'opter pour une chaise (en théorie, oui, en pratique, c'est différent...).
Sans lire effectivement le livre, j'ai saisi son courant. Voici les quelques lignes sur la quatrième de couverture:
Un homme décide de faire échouer le prochain vote au parlement roumain qui condamne les orphelins du pays à leur triste sort. Dévoué à la cause de ces milliers d'enfants, il ne se doute pas qu'il touche à de nombreux enjeux politiques et financiers dans la Roumanie post-Ceausescu. Une chasse à l'homme s'engage dans ce pays encore entre les mains de la Securitate, où s'affrontent les politiques de l'ancienne garde et de jeunes roumains rêvant d'un autre avenir pour leur pays. Kidnapping, chantage et meurtre dans un thriller haletant qui commence dans les couloirs du parlement européen pour se terminer au coeur du Palais de Ceausescu.
Valérie Jourdan réalise des reportages pour la télévision. Grâce à une documentation minutieuse sur la situation des enfants abandonnés en Roumanie et l'entrée du pays dans l'UE, elle offre un thriller inspiré de faits historiques réels.
Bonne lecture!
 
Update (7 Septembre). Le lendemain du match FR-RO sur le méga stade inauguré à Bucarest, à propos de la pelouse surréaliste: on connaissait bien l'état de la pelouse, la municipalité de Bucarest décline toute responsabilité, celle-ci appartient entièrement au constructeur, qui, lui, a conclu le contrat avec une compagnie d'Italie, laquelle a conclu le contrat avec une autre compagnie de ...Roumanie. C'est aussi ça l'Europe. Le méga stade National Arena a coûté 234 millions d'euros (il paraît que le constructeur a encore quelques millions à récupérer). P.S. J'ai bien regardé le match sur la 6, ai envoyé des sms aux US pour le décrire à Claudiu, qui ne pouvait le regarder et me demandait quel était le score...(??).

18/06/2008

Groupe C

J'en ai suivi tous les matchs, bien sûr. Maintenant, j'ai ma petite satisfaction, qui n'est pas politiquement correcte: la Roumanie et la France viennent de quitter l'Euro '08. Je suis Roumaine (une mauvaise Roumaine, sans doute...), et je vis (je rame) chez les Français, et cette double appartenance n'est pas du beurre, même pas de la margarine enrichie en Vitamine E ...Alors, pourquoi mimer la sympathie?