03/11/2004
Sincérité ou duplicité?
Dans un récent article paru le 1er Novembre dans "Evenimentul Zilei", "C'est la sincérité, et non pas la duplicité qui assurera à la Roumanie son avenir européen", le commentateur britannique Tom Gallagher dresse le constat de l'actuelle Roumanie en voie d'intégration européenne. L'auteur prépare pour ce mois-ci aux Editions Humanitas un livre intitulé "Furtul unei natiuni -Romania de la comunism incoace" ("Une nation volée- La Roumanie depuis le communisme jusqu'à aujourd'hui").
J'ai choisi plus loin quelques extraits de son article, en observant dans la transcription un minimum de réserve.
"Les leaders du PSD croient que T.B. a fait une erreur en critiquant indirectement les dirigeants occidentaux pour avoir conclu avec la Roumanie des contrats qui n'ont pas fait l'objet d'une offre publique et qui s'avéreront être onéreux pour le contribuable roumain. Je prévois que dans les capitales européennes il y aura un soupir de soulagement au cas où B. gagnera la course présidentielle contre N. (...)Heureusement, le nombre des politiques occidentaux qui sont démocrates et ne sont pas corrompus dépasse celui des politiques aveuglés par le pouvoir. Ils préfèrent des interlocuteurs sincères aux hypocrites bien élevés, bien habillés, et qui par de beaux discours essaient de paraître autre chose que ce qu'ils ne sont. Certes, il y en a qui seront séduits par des invitations à des parties de chasse ou à des vacances superbes aux frais de l'Etat roumain, mais la majorité des figures politiques européennes trouvent ces méthodes gênantes. La Roumanie avait déjà acquis une certaine réputation internationale grâce à ses politiciens douteux et mensongers pendant le règne de Carol IIe. Les figures publiques d'un pays contribuent à l'image que ce pays donne, et jusqu'à la signature du Traité de Yalte en 1945, l'image de la Roumanie s'était profondément détériorée aux yeux des alliés occcidentaux. Ainsi, il a été plus facile pour Churchill et Roosevelt de conclure une alliance honteuse avec Staline et qui, deux générations durant a été tout aussi dévastatrice que les invasions mongoles au XIIIe. Ne croyez pas que la Roumanie ne puisse tomber dans un gouffre similaire dans l'Union Européenne. N. s'est allié avec les éléments les plus repoussants de cette entité régionale. Il a poursuivi son propre intérêt, en offrant des avantages économiques extraordinaires aux grandes compagnies qui jouissent d'une influence au sein des grands Etats de l'Union. Parfois, les partis au pouvoir se fondent sur les donations reçues de ces compagnies à une époque où le membres de partis ne constituent plus une majorité. Ces compagnies ont fait un lobby puissant pour le PSD, en recommandant l'adhésion de la Roumanie dans des termes flexibles, en suggérant l'idée que les vraies réformes pourraient attendre une autre occasion(...) La Roumanie a besoin d'amis et de partenaires européens qui voient dans son intégration dans l'UE un retour à la maison. Cela a été la réaction pour des pays comme la Pologne, la Hongrie, l'Espagne. Ceux qui respectent la lettre de la loi sont un peu gênés par le désir de la Roumanie actuelle d'accéder au club exclusiviste de Bruxelles. Comment est-il possible que les autres membres soient aveugles jusqu'à accepter un arriviste qui jette de l'argent à gauche et à droite et qui affirme connaître mieux que quiconque les règles de l'Union Européenne?(...) Si les politiciens roumains traitent l'UE comme un grand paravent sous lequel on peut faire du trafic d'influence, alors la place de la Roumanie dans l'UE sera toujours incertaine. Elle restera en marge et risquera d'être rejetée quand l'Europe sera confrontée à des difficultés économiques qui pourraient diminuer sa taille et son pouvoir. Il existe un secret connu par tout le monde à Bruxelles, à savoir que N. et ses acolytes ont négocié l'adhésion de la Roumanie en termes désavantageux, en dessous de ceux négociés par la Pologne et la Hongrie. Ces désavantages au niveau du commerce, de l'industrie et surtout de l'agriculture feront que l'économie sera dans un état précaire pour longtemps. Dans des discussions privées, beaucoup d'officiels européens avouent être étonnés par l'indolence manifestée par le PSD dans la protection des intérêts économiques de la Roumanie. Ils sont désagréablement surpris par le zèle dont ce même PSD défend ses propres intérêts dans le cadre de ses accords avec Bruxelles.(...)En vérité, le choix que feront les Roumains aux élections de 28 Novembre (le fait qu'elles seront libres ou non), aura une signification au-delà des frontières de leur pays."
serghie_carmen@yahoo.com
www.hautetfort.com/elargissement-ro
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