Points de vue (01/10/2015)
(Mes photos -Septembre)
Alors que je commençais à désespérer devant le matraquage quotidien pro-migrants, poussé à cette une de Libération « Hongrie, la honte de l’Europe », j'entends un son plutôt rare. Sur France Culture, "Quel est l’avenir de Schengen face au défi de la crise…" (un entretien repris sur www.hu-lala.org), Monsieur H.Védrine, l’ancien ministre français des Affaires étrangères du gouvernement Jospin de 1997 à 2002 s’est refusé à critiquer l’action du gouvernement hongrois dans la crise des migrants : « Les sociétés d’Europe de l’ouest sont favorables aux sociétés multiculturelles, ou s’y sont adaptées, ou s’y sont résignées, appelons-ça comme on veut. En Europe de l’Est pas du tout. Ils pensent que les sociétés multiculturelles sont un échec flagrant, spectaculaire, ils n’en veulent pas. Donc ils ne veulent pas, sous couvert de la nécessité de donner l’asile à des gens vraiment persécutés, entrer dans cet engrenage. Ce n’est pas de la xénophobie dans le sens où ils sont contre un groupe ethnique en particulier, ils ne veulent pas de l’évolution multiculturelle. Il ne faut pas s’en prendre qu’à la Hongrie. Il y a six, sept ou huit pays qui pensent comme ça. Il ne faut pas avoir peur d’en parler ».
L’idéologie du multiculturalisme, avec d’autres nouvelles constructions qui contestent l’ordre social et économique du monde et qui ont pris la place des idéologies du siècle dernier, est l’un des visages du communisme protéiforme, ou du néo marxisme, avec lequel elle a bien des choses en commun: la distorsion du raisonnement, l’égalitarisme, l’humanitarisme, le nivellement des valeurs, la pensée unique forcément correcte. La crise des migrants en est un révélateur. J’ai adapté plus loin des extraits d'articles lus sur le site roumain In Linie Dreapta.
« Les idéologues de la nouvelle Europe, ouverte à n’importe qui et n’importe quand, disponible à tout, toujours en changement afin de ne pas être dérangée dans son sommeil obèse et confortable, ces idéologues donc ne voient pas la différence entre les murs. Et puisque l’idéologie simplifie l’esprit, là où ils voient un mur, ils vont sortir les tirades habituelles : il faut démolir. Leur esprit est tellement simplifié par l’idéologie, qu’ils arrivent à exiger de ceux qui fonctionnent naturellement de supprimer les instincts les plus humains, auxquels notre espèce doit sa survie depuis des millénaires, et de se reprogrammer d’après le manuel de l’homme nouveau, européen. Celui-ci, quand il a peur, ne doit pas se protéger. Il doit consulter dans un cabinet de psychothérapie sociale-démocrate bruxelloise, pour apprendre qu’il ne doit pas avoir peur, mais qu’il doit se sentir coupable. Apprendre que son instinct d’autodéfense est anti-européen et honteux, qu’il doit ressentir au plus profond de soi une culpabilité lourde pour tout le mal dans le monde, et qu’il doit, quelque part, expier les péchés de nombreux autres. Apprendre qu'être Européen signifie reculer pour laisser entrer, être flexible pour renoncer à tout, suffisamment changeant pour assumer n’importe quoi, sans conditions.» (Sever Voinescu, Lasati gardurile sa se ridice…)
« J’aimerais que l’on m’explique à moi, citoyen européen retardé par l’expérience communiste et insuffisamment émancipé, le mode pragmatique des mécanismes d’intégration. Combien vont coûter l’hébergement et les repas pour des millions de migrants attendus en 2015-2016, mais aussi la supposée éducation au travers de l’intégration enthousiaste ? Combien de temps durera la crise ? Qui l’arrêtera ? Quel rôle ont encore les frontières ? Et les armées ? Et les ministères de la Défense ? (…) Si le multiculturalisme occidental a échoué, comme reconnaissent David Cameron et Angela Merkel, alors quelle recette allons-nous essayer, nous les Européens de l’Est inexpérimentés ? Qui garantit la compatibilité entre les valeurs de nos sociétés et les aspirations hétérogènes des nouveau-venus ? (…) Les idéologues du politiquement correct présentent le radicalisme islamiste comme étant un phénomène isolé, marginal, pas du tout représentatif. Néanmoins, durant des journées entières, les actions des djihadistes ont paralysé les capitales de quelques pays prospères. Concentrés sur l’effet de la crise au Moyen Orient, l’Occident sous-estime les causes du collapse social et politique dans la proximité de l’Europe. Ces jours-ci, l’Occident exporte non seulement des immigrés, mais aussi le sentiment de culpabilité. Pour les mainstream media, les réactions des dirigeants des pays de l’Est trahissent une réelle étroitesse d'esprit. Nous sommes mesquins. Nous sommes ingrats. Nous n’avons pas d’argent, mais plus grave encore, nous n’avons pas de cœur…(…) Je comprends les Occidentaux, d’une certaine façon. Si Kant avait vécu dans les Balkans, il n’aurait jamais rêvé de la paix éternelle. Si Jean-Claude Juncker avait fait l’expérience du communisme réel, il aurait saisi que imposer des quotas était une ancienne pratique de Moscou à l’égard des pays satellites du bloc soviétique. » (Mihai Neamtu, Colhozul estic si cooperativa UE)
« La confusion est totale : les religions sont à peu près pareilles, l’égalitarisme utopique est la seule règle, les traditions culturelles ont une valeur égale et peuvent s’adapter l’une à l’autre, en enrichissant le monde d'éléments exotiques…Un communisme à part entière qui a finalement trouvé sa place dans l’esprit de l’Européen nouveau. Personne ne semble intéressé par le fait que la civilisation de l’Islam n’a produit jusqu’à l’époque actuelle pas un seul régime politique qui ne soit primitif, immoral, absurde et hostile à des larges catégories de gens. Très peu semblent intéressés par le génocide dont sont victimes les chrétiens d’Orient de la part de musulmans de toutes nuances, et dans presque tous les pays islamiques. Et aucun intellectuel de la nouvelle gauche ne semble savoir que l’Islam est fondamentalement incompatible aussi bien avec l’esprit chrétien qu’avec le droit romain. » (Pr. Alexandru Coman, Mister Orban, Tear down this wall !)
« L’esprit communiste ne fonctionne pas conformément aux canons habituels de la psychologie, mais suit sa logique propre, où se mêlent, à doses indécelables, l’habileté dialectique, l’auto-illusion, et le mensonge psychopathe. Par « communisme » nous entendons le régime communiste et le système de propriété, mais ils ne sont pas la même chose que le mouvement communiste, en tant que réseau d’organisations. Le « communisme » n’est absolument pas viable, et c’est justement pour cela que le mouvement peut croître indéfiniment, sans être obligé de le réaliser, en se limitant, en échange, à récolter les bénéfices de ce qu’il vole, usurpe, prostitue et détruit dans son chemin. (…) Le communisme comme régime, comme système économique n’existe pas et n’existera jamais. Le communisme peut exister seulement comme mouvement politique qui se nourrit en parasitant le capitalisme, et donc il croît avec celui-ci. (…) D’une part, les économies communistes survivent uniquement avec l’aide capitaliste de l’extérieur, d’autre part, dans chaque nation, la croissance de l’économie capitaliste alimente toujours plus la culture communiste. Et c’est justement parce que l’économie communiste n’est absolument pas viable et qu’elle ne peut être construite, que le communisme militant remporte des victoires dans son effort de jeter le capitalisme à la casse. Finalement, toute la logique du communisme dérive de l’idée d’Hegel de la négation ou de la destruction créatrice. Or, celle-ci est une figure de style. La destruction de quelque chose peut amener à la croissance d’une autre chose à condition que cette dernière possède à l’intérieur une force créatrice propre, qui ne doit rien à la destruction. Attendre que la destruction seule arrive à créer quelque chose, c’est comme vouloir qu’un poulet sorte d’un œuf cuit. « (Olavo de Carvalho –Oul si puiul)
« Vous serez scandalisés, et beaucoup de socialistes parmi vous vont me détester, mais je crois que ce que nous appelons capitalisme est un admirable mécanisme de réglage de l’esprit économique, cet esprit qui essaye de déduire la valeur des biens de manière à ce qu’ils fassent l’objet des échanges entre les individus. Non entre n’importe quels individus, non entre les esclaves, mais entre les individus qui sont souverains, indépendants et propriétaires. (…) Le capitalisme signifie la propriété privée, la liberté des échanges et la souveraineté des individus qui interagissent. (…) Le communisme n’a pas été vaincu par l’Occident. Celui-ci a vaincu le nazisme, mais le communisme s’est effondré seul. (…) Le fait qu’il se soit effondré en silence a permis à tous les gauchistes bien placés dans les universités occidentales de n’en tirer aucune leçon, au contraire de combattre, sous l'accusation de crypto-fascisme, tous ceux qui essaient de retenir les conséquences de cet énorme échec humain, matériel et civilisationnel qu’est le communisme. L’esprit actuel de l’Europe n’est pas celui qui a vaincu le nazisme, car cette Europe-là qui a vaincu le nazisme est une Europe qui croyait au bien absolu, à la vérité absolue et qui était capable de juger très fermement la déviance nazie. (…) Le communisme s’est effondré d’une manière qui a permis à tous ses sympathisants de se replier sur des positions qui, en fait, après maximum 5-6-7 ou 10 ans d’hésitation, sont très agressives. Je crois que l’université américaine peut être facilement définie comme étant de gauche néo marxiste. » (H.R. Patapievici, Occidentul nu a invins comunismul, simpatizantii acestuia s-au repliat agresiv)
« Deux choses sont à la base d’une société libre, ouverte: l’Etat de droit, c’est-à-dire le règne de la loi, et la liberté d’expression. Si vous ne les avez pas, vous ne vivez pas dans un pays libre » (Salman Rushdie). La Loi de Liviu Dragnea –appelée cyniquement et hypocritement « la loi contre la diffamation et pour la tolérance et la dignité humaine » est un scandale national et un danger public extrêmement important. Cet individu, après avoir été le bras exécutif d’une tentative de coup d’Etat (2012), est en train de récidiver, en instrumentalisant probablement la plus grave menace contre la liberté d’expression après 1989 dans ce pays, compte tenu des circonstances nationales et internationales. Remarquez, s’il vous plaît, que les vauriens et les « politruk » de la même espèce ont compris comment fonctionnait le politiquement correct et quelle était sa logique qui permettait d’en retirer des avantages, de l’immunité, de la légitimité et des bénéfices. Suivez comment un maraîcher du sud du pays, semi-illettré, vient de découvrir la roue de la politique progressiste occidentale, et comment il cherche à s’offrir la protection des grands du politiquement correct en Occident, afin de s’assurer la légitimité et l’immunité. Regardez à l’œuvre les mécanismes purement intéressés, opportunistes et immoraux, grâce auxquels le politiquement correct s’étend partout dans le monde, et par lesquels les « élites » intéressées à s’assurer des avantages et le contrôle social, ferment la bouche aux citoyens. Remarquez aussi comment, ici comme en Occident, une récente catégorie de potentiels avantagés matériellement voit le jour suite aux mesures nouvellement prises: de nouvelles opportunités d’emploi, de redistribution de ressources, de nouvelles positions d’autorité et de contrôle dans l’appareil d’Etat. Tous de type parasitaire. Méditez à la manière dont l’idéologie du politiquement correct, implémentée à travers la législation et les institutions, nous étouffe et confisque peu à peu, sous nos yeux, notre liberté d’expression, dans les applaudissements des intellectuels, des semi-intellectuels, des tiers-intellectuels et des idiots utiles, qui sont convaincus que c’est comme ça que les choses doivent aller, puisque, n’est-ce pas, l’Occident va dans cette direction..» (Dragos Paul Aligica-Legea lui Dragnea, un scandal national si un pericol public).
07:25 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : migrants, idéologie, europe de l'est, multiculturalisme, communisme, neo marxisme, presse, nouvelle europe, politiquement correct, islam, intégration, extraits articles roumains | Facebook | | Imprimer
Commentaires
" J'appelle discours de pouvoir tout discours qui engendre la faute et partant, la culpabilité de qui le reçoit". Roland Barthes, sur le pouvoir dans la langue, les forces de la littérature.., dans sa célèbre leçon au Collège de France.
C'est le cadeau que je me suis fait à écouter cet enregistrement: https://www.youtube.com/watch?v=dQUIwoik8vY
Écrit par : Carmen | 01/10/2015