Et surtout, pas les Américains.. (02/05/2016)


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Hier, le 1er mai, fête du travail et du muguet. Les manifestations contre la Loi travail en France (une loi qui propose quelques réformes censées débloquer ce qui semble figé sur ce marché) ont continué à Paris, avec les aléas de la démocratie: du vandalisme et des casseurs cagoulés, des ripostes violentes contre les forces de l’ordre. Quant au phénomène « Nuit debout », ce rassemblement qui se prolonge depuis un mois en plein centre de la capitale française, et qui se voulait un think tank de masse, il paraît que la police même vient de demander sa dissolution..

Entreprendre en France représente un véritable acte de courage (je le sais bien, en tant que condamnée à… la CIPAV). Tout comme être hospitalisé en Roumanie peut représenter un risque vital (voir le récent scandale sanitaire concernant les produits désinfectants dans les hôpitaux, dilués 10 et 70 fois). Toujours en Roumanie, l’Etat commence à s’apercevoir que la démographie est en chute libre, que les gens qualifiés s’expatrient mais qu’ils envoient beaucoup moins d’argent, et que les compétences professionnelles manquent de façon inquiétante. Bientôt, ils vont rester entre eux, les politiciens populistes et démagogues et pleins aux as.

Pendant ce temps, un épouvantail est agité avec conviction surtout en Europe (et Greenpeace vient juste d’être de la partie): le traité entre l’UE et les US (le TTIP/le Tafta) 

Pendant ce temps, la Nasa travaille avec conviction sur un prochain modèle d’avion supersonique . Aux Etats-Unis, pas de grèves, pas de manifestations, pas de chômage au-dessus de 5%. L’esprit entrepreneurial se caractérise par l’innovation et la prise de risque, et il représente la partie essentielle de la capacité d’une nation à réussir sur un marché global compétitif et en perpétuel changement - nous explique le dictionnaire du business. Le concept de créativité n’est plus associé exclusivement aux professions artistiques, le besoin de réflexion créative est passé des arts vers le business quotidien. Qu’est-ce que la créativité? Un processus mental et social qui génère des idées, des concepts et des connexions aboutissant à l’exploitation de nouvelles idées. Autrement dit, de l’innovation. Un environnement propice à la créativité en est la condition essentielle.

Je lis un article dans ILD qui explique assez bien comment finit le mariage entre l’idéologie et l’économie de marché (en voici quelques extraits).

"Qui se souvient encore des BRICS ? Il y a 10 ans, c’était le nouveau modèle de développement matérialisé dans ces cinq Etats: de grandes économies, en dehors du monde occidental, réussissaient à être performantes sur la base d’un scénario novateur dans lequel la démocratie politique était facultative. Bien des admirateurs des BRICS soutenaient également le tiers monde et se voyaient vengés: voilà que le travail des sociétés défavorisées portait ses fruits, et que le temps des économies réglées sur des principes classiques était révolu. Le mainstream media et les grands journaux spécialisés ont célébré la nouvelle force économique du monde: le système des BRICS. Seulement, ce système ne s’est jamais trop soucié de détails. Le succès était quantifié en fonction de la croissance, et personne ne s’est empressé à expliquer d’après quelle formule. Ces 5 Etats avaient, il y a 10-15 ans, une croissance solide, débordante même, et cela suffisait. Les nouvelles stars s’étaient prises au sérieux réciproquement et avaient commencé à organiser des réunions de coordination. Parallèlement, les économies occidentales semblaient confirmer, par leur stagnation, que la solution des BRICS était viable. Et rapidement, la mode des BRICS est devenue une manière de contester les fondements économiques du monde occidental. Si l’Inde, la Chine, le Brésil, l’Afrique du Sud et la Russie croissent pendant que les économies occidentales stagnent, c’est que la voie est là. Et petit à petit, l'idée a commencé à germer et à faire son chemin: une économie de succès n’a pas besoin de liberté politique, bien au contraire, les exigences de la démocratie pourraient la gêner.

La Chine est devenue un repère important, et nombre de théoriciens ont commencé à voir que le modèle chinois limitait peut être les libertés, mais il offrait un modèle de vie plus que décent à une population énorme. Des analystes, des politologues et des sociologues ont migré vers la conclusion que, dans le fond, un régime qui assurait le bien-être de sa population aura rempli sa mission, le reste comptait beaucoup moins. L’époque où la philosophie des BRICS était à la mode est dépassée. A présent, ces stars du modèle non-occidental sont en panne, sinon pire. Et les anciens partisans de l’insurrection des BRICS ne souhaitent plus s’exprimer. Une seule exception: l’Inde, seul exemple de démocratie constante et de capitalisme classique - un capitalisme primaire, combatif et plus agressif que sa version occidentale. Pour les autres, rien que des histoires sans happy-end.

La Chine: les années de croissance spectaculaires ont pris fin, le pays a rencontré inévitablement la contradiction qui oppose la liberté économique à l’absence de liberté politique (…). L’Afrique du Sud est un cas dérisoire: comptant parmi les prochaines puissances économiques seulement par sympathie politique à l’égard des administrations de couleur, elle a succombé définitivement à l’économie réelle. (…) La Russie est tombée du système des BRICS sans trop de complications. La tyrannie des exportations de matières premières a eu l’effet classique. L’augmentation des prix sur le marché a permis la croissance. La baisse des prix a assuré la baisse de l’économie. Le Brésil constitue l’exemple le plus spectaculaire. Presque 20 ans d’illusions et de bonne presse s’achèvent dans le dérisoire, avec une économie en régression massive, une crise politique totale, et une chasse aux leaders politiques. Les deux apôtres de la nouvelle économie brésilienne ont été descendus du piédestal, l’ex-président Lula da Silva fait l’objet d’une enquête, et la présidente Rousseff est sur le point d’être suspendue. (…) La corruption sous la houlette de l’Etat a augmenté et a créé un fabuleux réseau de fonctionnaires-protégés. Les investissements ont été sacrifiés, l’exportation de matières premières est devenue la seule source de revenus. L’économie a refusé d’obéir à la réputation des BRICS et s'est effondrée. La leçon finale n’est pas vraiment nouvelle et elle nous rappelle toujours ceci: il n’existe pas d’économie docile et obligée de suivre l’idéologie ou les désirs des médias. L’économie suppose de l’argent, du travail et des idées. C'est la productivité et la capacité à mettre sur le marché des produits désirés qui restent finalement le critère décisif. " 

 
 

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