Ainsi va le monde (et l'Europe) (19/06/2009)

Mes choix dans l'actu de la semaine

1) L'ancien directeur de la SNCF roumaine entre 2000-2004, qui vient d'être arrêté aux US, pourrait dévoiler les complices et les bénéficiaires de ses actions frauduleuses. Il avait quitté la Roumanie en 2005, et il est accusé d'avoir causé des préjudices de plusieurs millions d'euros. L'affaire est compliquée et a de nombreuses ramifications, comme toutes les affaires en Roumanie, mais on peut retenir, en gros, que le personnage détenait plusieurs appartements aux US, plusieurs centaines de millions d'euros, qu'il avait habité un certain temps à côté, à Vienne, qu'il avait été recherché de façon à ne pas être trouvé, et qu'il a été arrêté en raison de son visa (touristique) américain...Enfin...(Pe cine ar putea baga la apa Necolaiciuc).

2) Libération: 5 motive pentru a nu-l mai alege pe Barroso (Cinq raisons de ne pas reconduire Barroso ). Je préfère surtout cette phrase qui condense tout: "Barroso estime que la défiance des citoyens ne le concerne pas puisqu'il n'a de compte à rendre qu'aux chefs d'Etats et de gouvernements".C'est logique. Les citoyens, c'est de la matière informe, et de toute manière tout se noue et se dénoue par-dessus leurs têtes, dans les coulisses de Bruxelles et dans les chancelleries occidentales. Parfois, on arrive à en avoir la preuve (d'où ce blog), à son bien humble niveau de citoyen européen.

3) La bureaucratie institutionnelle, les longs délais d'évaluation, le retard dans l'élaboration des documents, l'absence d'une stratégie de gestion et d'utilisation bloquent l'absorption des fonds UE, qui pourraient, dans la crise financière actuelle, permettre à l'économie de mieux résister. Depuis son entrée dans l'UE, la Roumanie a touché 9% des fonds, la moyenne étant de 11% pour les autres pays d'Europe centrale et orientale. Les pays mieux placés sont la Hongrie, la République Tchèque, la Slovénie, mais il y a aussi la Pologne (3%) et la Lituanie (0%). C'est, en résumé, ce qu'écrit le quotidien Evenimentul zilei, dans l'article "La paresse tient à distance les fonds UE" - Lenea ne ţine la distanţă de fondurile europene. Je trouve que ce titre fausse le contenu, car à mon avis, ce n'est pas une question de paresse. Bien au contraire, il s'agit d'un style précis, imprégné à tous les niveaux, sans exception, et qui consiste, grosso modo, à tirer le maximum d'avantages personnels, et cela sous des formes sûres et rapides - ce qui est, après tout, le contraire de l'élaboration de projets, programmes de développement, etc. Par exemple, on sait que les 20 milliards récemment empruntés au FMI sont principalement absorbés dans les banques (pour la plupart étrangères) existantes en Roumanie, et que pratiquement, les citoyens se retrouvent endettés sur plusieurs générations, sans savoir ni pourquoi, ni comment, et surtout sans voir quelque amélioration que ce soit. La croissance artificielle de l'économie roumaine pendant ces dernières années est dûe aux fortes spéculations, en tout genre, immobilières, en premier lieu, et pas le moins du monde à une stratégie de développement. Un château de cartes, et qui ne tient que par la force de la démagogie politique, pas trop nuancée en Roumanie.

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