En feuilletant la presse roumaine (20/06/2004)
On peut lire aussi des exemples positifs. Seulement, on en a une perception spéciale.
Le premier Roumain possesseur d'un visa OTAN, parce qu'il va travailler aux bases de Norfolk, Virginie. Un autre Roumain, participant à la mission spatiale Cassini-Huygens, la navette qui va explorer Saturne (en ce qui concerne ce dernier, on ne donne pas trop de détails, mais sûrement il est plutôt Américain que Roumain; on apprend de l'interview accordée qu'il pense à une collaboration avec l'Agence Spatiale Roumaine, dont il a trouvé le site sur Internet (sic!).
Les réactions ironiques des lecteurs sur le forum en ligne vont bon train: "Mais nous savions que les Roumains à l'étranger vendaient des pizzas et travaillaient à la plonge dans les restaurants, ou qu'ils faisaient la cuillette des fraises en Espagne!"
On nous présente des jeunes ayant obtenu des bourses de mérite pour étudier à l'étranger: "Très bien, mais ils vont y rester, qu'est-ce qu'ils peuvent faire en Roumanie?"
J'ai rencontré parmi les élèves français un qui est Russe -il est brillant, d'ailleurs. Je suis restée pensive lorsqu'il s'était présenté avec une telle fierté:"Vous savez, je suis Russe, moi!".
Jamais, même dans les moments les plus normaux de ma vie, quand j'étais moi-même, en train de préparer une thèse en France, la fierté d'être Roumaine ne m'avait effleurée. J'étais Roumaine et je voyais que je rencontrais des obstacles administratifs. Ou bien, je remarquais sur la mine de mon interlocuteur l'effort poli de cacher sa déception. Au début, j'en souffrais, après je m'étais endurcie et j'avais décidé de rester Roumaine.
Quelqu'un me dit l'autre jour:"Il paraît que ça bouge maintenant en Roumanie, n'est-ce pas?" Je lui demande d'être plus précis. "Enfin, c'est mieux qu'avant...?" Je lui réponds que cela dépend pour qui et de quel côté de la barrière on se situe. Si l'on est connecté "aux réseaux" ou si l'on est en dehors.
On sera membres de l'UE en 2007, c'est de plus en plus sûr, nos voisins bulgares doivent nous motiver. L'orgueil de nos dirigeants doit se plier à la clause de protection -une sorte de garde-fou que la CE nous impose à juste titre.
Sources: EVZ, la semaine du 18 Juin
Carmen Serghie Lopez
13:50 | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | | Imprimer