Le bonheur dans son contexte
23/05/2017
(Mes photos- La Promenade des Anglais, Nice)
Hier, dans la soirée, la barbarie s’est à nouveau manifestée, cette fois-ci à Manchester, lors d’un concert où étaient présents des enfants et des adolescents -un individu s’est fait exploser, il y a eu des morts et des blessés. La constante la plus importante peut-être, parmi les gestes et les réactions dont nous avons maintenant l’habitude (discours de condamnation, drapeaux en berne, hommages), est l’idée que le monde occidental doit défendre et préserver son mode de vie, sans céder à la peur. Le monde occidental poursuit son idéal de bonheur dans le monde réel, et cet idéal comporte quelques paramètres qui représentent le prix de plusieurs siècles d’efforts civilisateurs.
L’OCDE produit régulièrement des rapports sur l’indice mondial du bonheur, sur la mondialisation, réunis sous la catégorie « Better policies for better lives ». En 2015, j’écrivais une note sur le bonheur selon l’OCDE, en voici un extrait, surtout pour le lien envoyant à l’étude menée à Max Planck UCL:
"Oui, comme un nouvel Evangile, mais infiniment préférable..Le bonheur, le bien-être, le vivre mieux font l'objet, ces dernières années, d'études et de statistiques. L'indice mondial du bonheur, ou le bonheur national brut donnent la mesure du développement des pays, et si nous voulons nous faire une idée, nous n'avons qu'à consulter le site de l'OCDE. Un livre paru l'année dernière, "Heureux comme un Danois", dont l'auteur est une expatriée danoise en France, nous présente les paramètres de ce bonheur: la confiance, l'éducation, l'autonomie, l'égalité des chances, le réalisme, la solidarité, l'équilibre famille/travail, la relation avec l'argent, la modestie, l'égalité hommes-femmes. Dans cette infographie animée nous pouvons voir le rang qu'occupent les pays riches (34) selon l'indicateur du bien-être: l'Australie 1/34, le Canada 2/34, la Suède 3/34, la Norvège 5/35, le Danemark 6/34, les Etats-Unis 7/34..., mais aussi la République Tchèque 23/34, la Pologne 25/34, la Hongrie 29/34. Bien évidemment, la Roumanie et la Bulgarie n'entrent dans aucune statistique sur ce sujet.
Une récente étude menée à Max Planck University College London Centre for Computational Psychiatry and Ageing Research vient de mettre en équation mathématique la prédiction du bonheur. Les chercheurs sur le bien-être sont d'accord sur les différentes variables liées au bonheur, mais ils n'arrivent toujours pas à comprendre comment les événements quotidiens se combinent pour influencer notre état d'esprit à chaque instant. Affirmer que le bonheur c'est lorsque des bonnes choses nous arrivent, ce n'est pas tout à fait exact. D'où cette étude sur le lien entre les récompenses et le bonheur, et une conclusion: le bonheur ne dépend pas de la façon dont les choses se présentent, mais si elles sont meilleures ou pires que nous avons prévu. Donc, notre horizon d'attente, en quelque sorte…Voici l'équation, très chic.
Il existe de nombreux pays dans le monde où le problème du bonheur et du bien-être ne préoccupe pas spécialement les dirigeants ou la population, je veux dire en termes de stratégie nationale cohérente, d'objectifs politiques visant le développement sous ses formes fondamentales: éducation, santé, anticorruption. Il y a des sociétés où les religions et les traditions suffisent, et tiennent lieu de toute autre chose. Nous savons bien que nous rencontrons sur la même planète des modes de vie et de pensée figés dans des modèles très éloignés. Comme nous pouvons également rencontrer des sociétés hybrides, où ces modèles coexistent avec les constructions les plus mégalos. Pour ma part, si, par l'absurde, on m'offrait un voyage à Dubaï, par exemple, je refuserais, puisque je n'éprouve pas le moindre désir de voir en réalité des constructions et du luxe à vous couper le souffle, je serais terriblement angoissée par le contraste et la disharmonie de profondeur.."
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