Premier rétrécissement
24/06/2016
(Mes photos -"Je souhaite ne compter que les heures heureuses", Lycée Masséna)
Le tremblement de terre s’est produit, le Brexit l’a emporté, événement historique dans la construction de l’Union Européenne dont nous avons vu les élargissements, mais jamais un rétrécissement. Je ne pensais pas que cela arriverait, tant la propagande pro-européenne occupait l’espace, mais secrètement, je le souhaitais. Non pas exactement pour les mêmes raisons qui ont amené la victoire du camp du OUT. Il est évident que la nécessité s’impose de refaire, de revoir et de reconstruire au niveau des institutions de l’UE et de l’attitude de ses dirigeants –commissaires, parlementaires, exécutifs -toujours plus éloignés de la réalité, et toujours plus incapables de la gérer de manière satisfaisante. L’écart s’est creusé, et les Eurocrates n’ont pas su déchiffrer correctement les signes avant-coureurs.
La Grande Bretagne n’est pas la Grèce, qui elle, était sur le point de quitter l’UE et a été sauvée in extremis par des rallonges et des prêts. Le plus douloureux pour l’UE, si elle voulait l’admettre, c’est le départ d’une puissance européenne. Ce ne serait pas du tout le même effet si l’un des pays de l’Est, entrés dans l’UE suite aux élargissements de 2004 et de 2007, faisait la même démarche. Hypothèse absurde, bien entendu, quand on sait ce que signifie l’appartenance à l’UE pour des pays pauvres et gangrenés par la corruption: la législation et les réglementations européennes représentent la seule garantie d’un Etat de droit après la dictature communiste, bien que cette garantie ne soit pas absolue, comme on a pu voir en Roumanie en 2012, lorsque l’intervention des instances européennes a empêché un véritable coup d’Etat. L’UE est l’unique rempart de ces pays-là, même si tous ne sont pas au même niveau (la Bulgarie et la Roumanie ne sont pas la Pologne ou la Slovénie).
La décision digne et courageuse de la Grande Bretagne est la chance qu’une vraie démocratie et une grande nation donne à la construction européenne, ou plutôt à l’idée de construction européenne, pour se repenser autrement. C’est le sens premier du mot « crise », qui comporte contrairement au terme « catastrophe » un versant constructif et salutaire. La question à un million d’euros, disons, est si l’UE saura en faire quelque chose.
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Extraits de l'article « La solution n’est pas que « tout s’en aille en poussière », dans l’attente d’un nouveau Reagan »
(http://inliniedreapta.net/brexit-solutia-nu-e-sa-se-aleaga-praful-sperand-sa-apara-un-nou-reagan/)
"Le Brexit n’est pas une bonne nouvelle pour la Roumanie, ni pour l’Europe de l’Est, ni pour l’Europe en général –mais, direz-vous, quelque part, les Occidentaux le méritent…). Nous resterons dorénavant avec une UE dominée par l’insolence mal masquée de l’Allemagne, par le délire idéologique gauchiste, par la haine à l’égard de l’Amérique et la béatitude devant la Russie. Tout cela existait déjà, car c’est pourquoi on est arrivé au Brexit. Mais la présence de la Grande Bretagne dans ce contexte équilibrait un peu les choses, les déraillements de l’UE, et nous avions, avec les Polonais, quelques alliés, et les Américains avaient eux aussi un interlocuteur. Il y avait au moins quelqu’un pour prendre un peu en dérision les Eurocrates. Merkel-Hollande-Juncker et Schultz et tous les autres sont imbus d’eux-mêmes, culottés au plus degré, mais admiratifs et serviables envers Poutine. (…) Les Occidentaux ne comprennent pas la Russie, ils ne comprennent pas qu’un pays en plein désastre -économique, social, démographique, moral- peut quand même agir efficacement, en tirant les ficelles dans les grandes capitales du monde, ou en gérant des crises, y compris le terrorisme, sur tous les méridiens de la planète. Autrement dit, la Russie n’est pas capable de faire le bien, mais peut faire beaucoup de mal –on l’appelait, d’ailleurs, l’Empire du Mal, et je ne vois pas pourquoi le nom ne lui irait pas aussi aujourd’hui (…) Même si, de manière objective, le Leave a parfaitement raison d’être fâché contre l’UE, nous ne pouvons pas soutenir les leaders non plus. Ce serait une perte de temps et d’énergie que de discuter qui a raison : Hollande et Le Pen/Sarkozy, ou Merkel /Steinmeier et Afd, ou Cameron et Farage. (…) On ne peut soutenir des individus comme Farage et Le Pen, tout comme en 2000 on ne pouvait pas soutenir CV Tudor contre Iliescu. Je ne vois aucune joie si des fromages comme Merkel, Hollande et Juncker, avec leur sympathie pour Poutine, dissimulée, comme parfois en amour.. , vont perdre et seront remplacés par Frau Petry, Marine Le Pen et Farage, eux, qui n’ont même pas honte à se déclarer « poutinistes » et à bénéficier de son argent [de Poutine]. Ces individus, Le Pen, Petry, Farage ne sont pas des solutions, mais des problèmes encore plus grands. Leurs victoires n’emmènent pas l’ordre et ne profitent pas à la civilisation, elles ne font pas diminuer l’entropie, mais l’augmentent. (…) Les erreurs des leaders actuels de l’UE ne pourraient être résolues par d’autres leaders plus délirants, plus idéologisés, plus effrontés, et sans scrupules. On ne résout pas un désastre par un désastre plus grand. "
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