Le TTIP
19/02/2015
Il est impossible de rester en dehors du monde globalisé, il existe trop de forces politiques, économiques, sociales et technologiques qui poussent les nations dans cette direction. Bien qu'il soit possible pour un individu de refuser de coopérer, à l'échelle du monde cela est impossible, les sociétés ne peuvent pas s'opposer à coopérer, et s'attendre en même temps à prospérer. J'en suis profondément convaincue, surtout que j'ai connu le système de la Guerre Froide de l'intérieur, pour ainsi dire. En ce moment, CEFRO est en train de préparer pour un projet Erasmus+ une intervention ayant pour sujet le commerce international et la communication interculturelle, et forcément, je suis amenée à réfléchir et à me documenter sur la question.
Dans son livre The Lexus and the Olive Tree, paru il y a quinze ans, Friedman explique que la globalisation n'est en aucun cas un phénomène de mode passager, mais simplement le système international qui a remplacé le système de la Guerre Froide. La globalisation signifie l'intégration du capital, de la technologie, de l'information à travers les frontières nationales, sous une forme qui a créé un marché global unique, et à un certain degré, un village planétaire. Nous ne pouvons pas saisir les informations que nous lisons ou entendons, tout comme nous ne pouvons pas saisir où va le monde, si nous refusons de comprendre ce nouveau système qui influence les politiques nationales et les relations internationales, et qui concerne tout pays aujourd'hui. Le conflit entre la Lexus (la modernité, le système de la globalisation) et l'olivier (la tradition, les anciennes forces culturelles, géographiques, traditionnelles, communautaires) crée une tension. Ce sera l'équilibre entre le progrès et la préservation des traditions qui pourra assurer un meilleur avenir pour tous.
Il n'est pas étonnant que l'Accord pour le partenariat transatlantique (le TTIP) soit très controversé. L'article publié dans The Guardian m'a fait penser au livre de Friedman, en ce qu'il résume bien pourquoi il faudra saisir l'opportunité qu'offre le plus grand marché au monde, celui des US et de l'UE réunis. Les deux priorités de l'UE sont la croissance et l'emploi, et il est évident qu'une augmentation des échanges commerciaux (biens et services) des deux côtés de l'Atlantique pourra y contribuer. La condition, c'est d'enlever les barrières, en permettant ainsi aux compagnies de trouver de nouveaux marchés pour l'exportation, et de baisser les prix pour les consommateurs. Les petites et moyennes entreprises en seront les premières bénéficiaires. Bien entendu, le TTIP ne fera pas que dynamiser l'économie. Il va renforcer des valeurs atlantiques communes, à commencer par les fondamentaux de la démocratie et de la loi, jusqu'aux standards environnementaux et sociaux. L'article souligne que dans dix ans, compte tenu des économies émergentes, les US et l'UE risquent de ne plus être en position de leader, comme aujourd'hui, quand ils représentent ensemble 40% de l'économie mondiale. Les négociations pour le TTIP se poursuivent, des textes sont rendus publics et expliqués, des rencontres ont lieu régulièrement avec des représentants des deux côtés. Ensuite, ce sera aux 28 gouvernements européens et au PE de décider. Une chose est sûre, conclut l'article: le TTIP va apporter de la prospérité de part et d'autre de l'Atlantique, et nous donnera la chance de mettre en place de hauts standards pour le commerce international.
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