Peur sur le pays ?
03/12/2012
Update 10. La formation politique qui vient d'emporter largement les législatives roumaines est l'USL -l'Union socialiste-libérale ou "coalition de centre gauche", appellation qui, dans un pays comme la Roumanie, ne veut strictement rien dire. Donc, l'animal fabuleux autruche-chameau, en place depuis l'été dernier. En face, l'ARD, l'Alliance pour la Roumanie droite, une sorte de plateforme, composée de deux partis et d'une force civique, bricolage politique rapide, opéré également l'été dernier. Bon, tant pis pour l'Europe...
Update 9. J'ai voté à Nice, ce matin. A 11h, j'étais la 13e personne (dans le bureau de vote nr.67), à 18h la présence au vote (pays et diaspora) était estimée dans les infos en ligne à 36,54%..On vote pour les députés au parlement et au sénat, pour les quatre prochaines années, autrement dit, pour le maintien de la Roumanie dans le partenariat euro-atlantique, ou non..306 centres de vote, dans 95 pays, j'ignorais que nous avions émigré dans tous les coins du monde (il paraît qu'en haut lieu on nous surnomme "les rats" -les Roumains ont au moins le sens de la métaphore, et comme le navire fait naufrage...).
"Frankfurter Allgemeine Zeitung, despre Frica ce Domneste in Romania si Linsajul de dinainte de alegerile parlamentare" -c'est ce que titrent aujourd'hui les quotidiens roumains, en publiant la version de l'article paru hier, lundi, dans le journal allemand. L'article en original est "Hatz auf Korruptionsermittler, Rufmord auf Rumänisch". J'ai posté les liens sur Fb -celui du quotidien allemand et celui du quotidien roumain, mais seul le premier est apparu. En résumé, le journal allemand publie un commentaire sur la campagne pour les législatives du 9 Décembre prochain, en soulignant le lynchage médiatique pratiqué par le Trust Intact, ainsi que la peur qui domine en Roumanie. L'auteur de l'article observe que d'une part, c'est la terreur psychique, d'autre part, c'est la démagogie sociale et les promesses populistes qui ne ratent pas leur cible dans un pays où 60% de la population vit de l'argent public. Karl Peter Schwarz a déjà publié plusieurs articles sur la Roumanie, des articles critiques à l'adresse de l'USL (rappel: ce nouveau parti, animal fabuleux autruche et chameau, dont les agissements démocratiques intempestifs ont mobilisé l'été dernier les instances européennes - et non seulement). Dans ce contexte, l'actuel premier ministre Victor Ponta (USL) a réagi sur la chaîne Antena 3 (le Trust Intact), en accusant le journaliste allemand d'être un agent de l'ancienne Securitate (roumaine, bien entendu).
1 commentaire
L'observation du journaliste allemand est exacte. Je confirme, parce que chez des proches, ou des collègues, ou des amis roumains de longue date, je ressens la même réticence prudente que je reconnais parfaitement. La politique roumaine et son impact sur la vie de tous les jours est un sujet sensible, on n'échange pas là-dessus, ni au téléphone, ni sur Fb..
Et lorsqu'un commentaire à un lien a l'intention de dire quelque chose, il est anonyme, bien sûr.. Les gens se taisent, se terrent, se débrouillent surtout.. Bon, c'est notre histoire, pas très courageuse, toujours résister en payant, en s'arrangeant, depuis la vassalité à la Porte Ottomane, quand les princes roumains achetaient leur trône, et finissaient par tomber victimes des complots des nobles, jusqu'aux coups d'Etat plus modernes.. Intrigues, manigances, trahisons, pour des intérêts personnels de pouvoir et d'influence. Le canevas est presque intact, le fil des siècles n'a changé que la broderie. Alors, difficile d'avoir les deux: la résistance et la conscience sociale.
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