De cause(s) à effet
14/05/2009
( Ce n'est pas nouveau, c'est sans doute, déjà écrit quelque part, sur ce blog...).
Il arrive un moment, après un nombre d’années d’expériences concrètes, où vous constatez avec lucidité que dans les deux pays qui font partie de votre destin, la Roumanie et la France, trouver des portes qui s’ouvrent suppose quelque chose qu’il faut obligatoirement détenir. La Roumanie corrompue, la France élitiste – le résultat peut être presque le même. Tout s’achète en Roumanie: une autorisation, des soins, un emploi, un simple job, un vrai poste, une position politique, une paroisse...Les Roumains connaissent les prix, lesquels évoluent, bien entendu, et sont en fonction de facteurs précis (profession, région, établissement, etc.). Le fait est qu’ils en parlent le plus normalement du monde, sans révolte, « c’ est comme ça », comme si les pots-de-vin pour occuper n’importe quel emploi étaient un devoir, et ils sont toujours prêts à vous citer des exemples: 5000 lei/Ron (un peu plus de 1000 Euros) pour une place d’infirmière, 10000 lei/Ron pour une place d’assistante médicale.. Mais, c'est surtout le raisonnement accompagnant cette attitude, qui en dit long: « de toute façon, on les récupérera après… ». Lorsque vous entendez cela, vous comprenez que toute stratégie institutionnelle, aussi bien nationale qu’européenne contre la corruption vous apparaît comme une gesticulation inutile. C’est ethnique, c‘est historique.
En France, ce qui fonctionne vraiment bien, c’est l’administration de base, au service du citoyen qui a des droits et des devoirs (absolument vital, lorsque vous n’avez rien et personne d’autre que vous-même). D'accord, c'est déjà beaucoup, comparé à d'autres horizons. A part cela, vous ne parvenez quasiment à rien, vous pouvez ne jamais dépasser le niveau correct de votre inscription dans le social, si vous n’appartenez pas à une classe, à une catégorie, si vous n’êtes pas recommandé. Ici, l’argent peut ne pas tout faire, comme en Roumanie, et surtout le relationnel est d’une autre nature. Dans les deux cas, c’est la philosophie qui gagne.
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