Les marchés qui rapportent/Justice
08/06/2008
Les transactions immobilières illégales en Roumanie ont atteint des cotes sans précédent, Bucarest se situant en première position. Les réseaux de fraudeurs font des profits de millions d'euros. Ils s'achètent, contre des sommes pouvant aller jusqu'à 10.000 euros, les services de certains fonctionnaires publics (à la mairie, au cadastre) qui leur fournissent les originaux des actes de propriété des immeubles. Les faussaires professionnels de documents (autre marché florissant) font le reste. Les représentants de l'Union des notaires publics affirment que les transactions immobilières illégales sont devenues un phénomène difficile à stopper. "Il existe en circulation de faux actes d'identité et de propriété que la police ne peut détecter, c'est pourquoi les offices des notaires sont en train de s'équiper d'appareils détecteurs. Parfois, les notaires eux-mêmes sont victimes des infracteurs qui falsifient les tampons".(Explozie de fraude imobiliare).
L' actuel (et récent) ministre roumain de la justice vient de déclarer que les parlementaires européens manifestent leur inquiétude au sujet des dossiers de corruption des ministres parlementaires roumains. En résumé: le problème n'est pas que politique, il est aussi technique, puisqu'il n'existe pas de procédure permettant au Parlement roumain de donner une solution, et donc la justice ne disposerait pas du levier nécessaire... etc, etc. (Dosarele de mare coruptie tergiversate in Parlament, motiv de ingrijorare la Bruxelles / "Les dossiers de haute corruption tergiversés au Parlement, ...").
A l'occasion de la visite de son homologue finlandais, le Président roumain reconnaît que la Roumanie a encore des obligations a remplir en ce qui concerne la lutte contre la corruption à haut niveau, et ce par rapport à l'UE (on se demande pourquoi pas par rapport à elle-même, d'abord??). On suppose dans cette logique que pour la petite et la moyenne corruption, c'est réglé...Comme observait bien quelqu'un, si vous voulez faire immatriculer votre voiture, et que vous voulez glisser 200 euros au policier derrière le guichet, celui-ci refuse et vous dit d'aller voir plutôt le commandant...Ou si vous voulez que l'opération de votre proche se passe bien, vous ne glissez plus la petite enveloppe dans la poche du médecin, mais vous voyez directement avec le ministre de la santé... (Băsescu: Mai avem de rezolvat corupţia la nivel înalt ). En tout cas, c'est de pire en pire en Roumanie.
Les commentaires sont fermés.