Un authentique citoyen du monde
22/01/2007
L'Abbé Pierre vient de partir paisiblement, comme il l'avait souhaité. Il n'est pas mort, mais décédé - je me souviens qu'en latin decedere signifie: mort naturelle, céder la place à quelqu'un, s'éloigner, à la différence de morir : de faim, sous les coups, ou bien, mourir à ses fautes (sens chrétien). Incontestablement, l'Abbé Pierre est la personnalité contemporaine qui a gagné le respect et l'attachement non seulement de ses concitoyens français, mais des autres venus d'ailleurs, aussi. En ce qui me concerne, je l'aimais beaucoup, je le lisais ou je l'écoutais avec émotion et espoir. Il a su répondre à la seule exigence qui compte dans une vie humaine: être sensible à certaines valeurs et avoir de l'intérêt pour l'humanité. Je crois que sa mémoire ne pourrait accepter une devise telle que "les nôtres avant les autres", mais "les nôtres avec les autres", tout simplement.
2 commentaires
Il y a ceux qui se lèvent, regardent autour d'eux, et éructent une phrase de contentement : pourvu que ça dure...!
Il y a ceux qui se lèvent, regardent auour d'eux et crient : ça ne peut plus durer, il faut que ça change...
Ce regard va très loin et dépasse les horizons.
Il y a donc bien une question de perspective dans la dignité humaine...
L'abbé Pierre avait dit une phrase très puissante : Malheur aux gens heureux !
Quand le bonheur n'est que produit de la cécité et refus du réel, il s'agit bien d'un bonheur "triste"...
C'est ce qui faisait dire à Cioran : la vie n'est pas une solution....
Mais il y a aussi des regards qui franchissent les montagnes
et qui s'inscrivent dans le réel pour le modifier, là-bas comme ici...
Merci, Mikael, comme toujours, vous avez les mots justes!
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