Et comment va la Roumanie?
18/01/2006
Même si je sais comment elle va, je fais régulièrement un tour du côté des principaux quotidiens roumains en ligne pour voir ce que disent les derniers bulletins de santé.
Je lis ainsi dans le EVZ du 17 Janvier (www.evz.ro) que d'après une étude de PricewaterhouseCoopers (on envoie vers le site www.amberlamb.com), la Roumanie serait la région la plus rentable en matière d'investissements immobiliers, mais que les analystes sont sceptiques. La loi roumaine ne permet pas aux étrangers d'acheter des terrains en Roumanie, ainsi ceux qui souhaitent le faire devraient contourner la loi en créant une fondation (là, on comprend mieux la prolifération des fondations et des ONG). Les étrangers qui veulent faire des affaires dans notre pays devraient aussi choisir un avocat roumain, de préférence un professionnel qui sache se débrouiller avec la bureaucratie autochtone, et qui soit fiable ( je dirais que pour ce qui est de la première qualité, c'est plutôt un don ethnique, mais la deuxième est illusoire, complètement irréaliste...).
Jusque-là, rien de nouveau, c'est stationnaire. Toujours d'après ce rapport Pwc, il paraît que les prix de l'immobilier vont quadrupler dans les dix prochaines années, à condition que l'intégration européenne ait lieu comme prévu.
La presse roumaine d'investigation est un intéressant exercice de collecte d'informations, bien qu'il laisse inévitablement un goût amer (bien sûr que c'est un euphémisme, mais comme j'ai de l'expérience à surmonter le dégoût, d'où qu'il vienne, je continue de parcourir sagement les articles).
EVZ cite les propos de l'Ambassadeur britannique à Bucarest qui ironise "le modèle roumain selon lequel les dignitaires s'enrichissent par le biais de leurs proches". Pour ceux qui ne savent plus ce que le mot "proches" veut dire, je rappelle qu'il s'agit du clan familial, propre aux sociétés traditionnelles, formé de beaux-parents, oncles, tantes, etc, mais également de liens de coutume et de religion, tels que parrains, filleuls, témoins de mariage, et qui en l'occurrence fonctionnent comme des prête-noms... "Comment est-il possible que les hommes politiques soient intègres, mais que leurs proches deviennent très riches, sans aucune explication?", s'interroge Monsieur l'Ambassadeur, qui est simplement Anglais, et qui ne comprend pas "our roots and our modus vivendi".
Dans www.kappa.ro du même jour, je trouve un entretien avec le Procureur général du Parquet (repris dans le quotidien Adevarul) sur les domaines de prédilection de la criminalité économique et financière en Roumanie: le pétrole, l'alcool, le tabac. Des centaines de dossiers qui concernent des préjudices de milliers de milliards de lei (?). L'argent sale provenant des transactions illicites arrive sur des comptes en Suisse, en Chypre, à Monaco. Néanmoins, les enquêteurs sont loin de contrôler le phénomène profond de la corruption qui a engendré la Mafia des cols blancs. Et les investigations entreprises jusqu'à présent n'ont pu découvrir que des sommes infimes (par exemple, 10 millions d'euros) sur les comptes à l'étranger des personnes mises en accusation. Le Procureur parle des pressions politiques que subissent les enquêteurs, sous la forme des discours politiques. Il explique que la méthodologie d'investigation est toujours la même: cerner l'ingénierie financière ou les mécanismes de fraude, en collaborant avec les équipes des pays où sont domiciliés les comptes, suivre les transactions entre les sociétés des personnes en accusation et ces pays-là. Bien évidement, toute la difficulté consiste à voir sur quelle base on peut ouvrir une enquête. Et le Procureur n'oublie pas de préciser que les informations fournies par l'UE aident à recouper d'autres informations...
Je lis ainsi dans le EVZ du 17 Janvier (www.evz.ro) que d'après une étude de PricewaterhouseCoopers (on envoie vers le site www.amberlamb.com), la Roumanie serait la région la plus rentable en matière d'investissements immobiliers, mais que les analystes sont sceptiques. La loi roumaine ne permet pas aux étrangers d'acheter des terrains en Roumanie, ainsi ceux qui souhaitent le faire devraient contourner la loi en créant une fondation (là, on comprend mieux la prolifération des fondations et des ONG). Les étrangers qui veulent faire des affaires dans notre pays devraient aussi choisir un avocat roumain, de préférence un professionnel qui sache se débrouiller avec la bureaucratie autochtone, et qui soit fiable ( je dirais que pour ce qui est de la première qualité, c'est plutôt un don ethnique, mais la deuxième est illusoire, complètement irréaliste...).
Jusque-là, rien de nouveau, c'est stationnaire. Toujours d'après ce rapport Pwc, il paraît que les prix de l'immobilier vont quadrupler dans les dix prochaines années, à condition que l'intégration européenne ait lieu comme prévu.
La presse roumaine d'investigation est un intéressant exercice de collecte d'informations, bien qu'il laisse inévitablement un goût amer (bien sûr que c'est un euphémisme, mais comme j'ai de l'expérience à surmonter le dégoût, d'où qu'il vienne, je continue de parcourir sagement les articles).
EVZ cite les propos de l'Ambassadeur britannique à Bucarest qui ironise "le modèle roumain selon lequel les dignitaires s'enrichissent par le biais de leurs proches". Pour ceux qui ne savent plus ce que le mot "proches" veut dire, je rappelle qu'il s'agit du clan familial, propre aux sociétés traditionnelles, formé de beaux-parents, oncles, tantes, etc, mais également de liens de coutume et de religion, tels que parrains, filleuls, témoins de mariage, et qui en l'occurrence fonctionnent comme des prête-noms... "Comment est-il possible que les hommes politiques soient intègres, mais que leurs proches deviennent très riches, sans aucune explication?", s'interroge Monsieur l'Ambassadeur, qui est simplement Anglais, et qui ne comprend pas "our roots and our modus vivendi".
Dans www.kappa.ro du même jour, je trouve un entretien avec le Procureur général du Parquet (repris dans le quotidien Adevarul) sur les domaines de prédilection de la criminalité économique et financière en Roumanie: le pétrole, l'alcool, le tabac. Des centaines de dossiers qui concernent des préjudices de milliers de milliards de lei (?). L'argent sale provenant des transactions illicites arrive sur des comptes en Suisse, en Chypre, à Monaco. Néanmoins, les enquêteurs sont loin de contrôler le phénomène profond de la corruption qui a engendré la Mafia des cols blancs. Et les investigations entreprises jusqu'à présent n'ont pu découvrir que des sommes infimes (par exemple, 10 millions d'euros) sur les comptes à l'étranger des personnes mises en accusation. Le Procureur parle des pressions politiques que subissent les enquêteurs, sous la forme des discours politiques. Il explique que la méthodologie d'investigation est toujours la même: cerner l'ingénierie financière ou les mécanismes de fraude, en collaborant avec les équipes des pays où sont domiciliés les comptes, suivre les transactions entre les sociétés des personnes en accusation et ces pays-là. Bien évidement, toute la difficulté consiste à voir sur quelle base on peut ouvrir une enquête. Et le Procureur n'oublie pas de préciser que les informations fournies par l'UE aident à recouper d'autres informations...
Mais je viens de tomber sur quelque chose dont j'ignorais l'existence et les proportions: le nationalisme roumain, organisé en mouvement européen, avec des dirigeants suffisamment scolarisés, entre 25-30 ans, avec un site en plusieurs langues (www.nouadreapta.org). La devise qui figure en haut, à gauche est:"Pour Dieu, pour la nation, pour la patrie!" J'ai parcouru le site et j'ai eu froid, très froid dans le dos..Je me demande quelles sont les attitudes des instances roumaines et des instances européennes face à ce phénomène contemporain, que l'on manipule avec des gants ou que l'on veut ignorer.
Tout d'un coup, j'ai envie de quelque chose de plus digeste sur la Roumanie. Alors, je me souviens du film français qui vient de sortir, "Je vous trouve très beau", avec un comédien que j'apprécie. C'est l'histoire d'un agriculteur français veuf, qui va se chercher une épouse en Roumanie. Il paraît que les dialogues sont drôles et qu'il y a de beaux sentiments. J'hésite d'aller le voir, et finalement je n'y vais pas. Le sujet me rappelle quelque chose (et pas vaguement), avec les beaux sentiments en moins...(juste par précision, c'est plus bas, dans les Archives, Janvier 2005, "Lettres d'un exilé pour un autre").
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