Correspondance MAE Roumanie
17/08/2004
Wed, 11 Aug 2004 06:35:23 -0700 (PDT)
From: "Carmen Lopez"
Subject: Lettre MAE Roumanie/Séjour /Elargissement-ro
To: mae@mae.ro, gabrieltoader@mimmc.ro, olaf-anti-fraud-training@cec.eu.int, Catherine.RENARD@cec.eu.int, Guenter.Verheugen@cec.eu.int, Fabrizio.Barbaso@cec.eu.int, Matthias.Ruete@cec.eu.int, Timo.Summa@cec.eu.int, Wenceslas.De-Lobkowicz@cec.eu.int, newsreport@europarl.eu.int, epparis@europarl.eu.int, jrebbitt@usaid.gov, recruitment.a@hq.nato.int, press@hq.nato.int, premier-ministre@cab.pm.gouv.fr, beatriz.pont@oecd.org, pcoxmep@eircom.net, cp@interpol.int, pierre.lellouche@wanadoo.fr, dante@expres.ro, drp@mi.ro, cabinet.gabrieloprea@gov.ro, adae@adae.pm.gouv.fr
CC: dg.interventions@anpe.fr
Monsieur le Ministre Mircea GEOANA
Ministère des Affaires Etrangères
Cabinet du Ministre
Bucarest, Roumanie
Monsieur le Ministre,
Mon court séjour en Roumanie vient de prendre fin et
il a été porteur. En plus de l'observation directe de
la réalité, il a eu pour effet de me réconforter dans
ma décision d'installer un point de travail
(succursale) de la société roumaine SC TORR en France,
en ouvrant le Centre de formation au bénéfice des
cadres roumains.
Permettez-moi de vous en offrir un bref aperçu.
A l'Administration Financière de Galati, où j'ai
présenté la déclaration de bilan de la SC TORR pour
2003(la société n'a pas eu d'activité jusqu'à
présent), j'ai pu éviter de justesse une amende (délai
dépassé) en montrant la lettre que j'avais reçue de
votre part en Février dernier et dans laquelle vous
spécifiez avoir transmis ma demande de soutien à
M.Eugen Ovidiu Chirovici, Président de l'Agence
Nationale pour les Petites et Moyennes Entreprises et
la Coopération.
Je me suis vue obligée d'expliquer que j'avais relancé
ma demande auprès des instances roumaines et que
j'espérais toujours un résultat positif, afin de
pouvoir installer la succursale de la SC TORR en
France. Finalement, la fonctionnaire a mis le tampon
sur le formulaire, en ajoutant avec un fin sourire:
"Simplement,vous n'avez pas trouvé la bonne
personne..."
Donc, je vous sais gré de cette jolie lettre
diplomatique qui a servi à quelque chose de concret.
Durant les vingt jours passés en Roumanie, hormis la
joie partagée de revoir les proches qui me restent,
j'ai essayé, sans trop de difficulté, de décoder et de
lire entre les lignes. J'ai repris et ensuite posté
sur ma page web quelques informations concernant
Internet et les produits de beauté en Roumanie.
J'ai eu l'occasion de m'entretenir avec quelques
entrepreneurs et de comprendre leurs déboires
administratifs et juridiques. L'un d'entre eux, un
ancien élève de mes premières promotions au Lycée
commercial de Galati, m'a raconté le roman ou plutôt
le film de son combat pour conserver des droits sur
une location commerciale convoitée par des personnages
locaux haut placés. En l'écoutant, je pensais à ce
type de phrase toute faite désignant la lutte
anti-corruption et qui ne parle plus à personne,
d'ailleurs elle est couramment perçue comme telle,
quand on ne la tourne pas en dérision. Il faut
entendre des témoignages pour réaliser ce qui se passe
vraiment.
J'ai aussi assisté à l'un de ces interminables procès
entre des créditeurs abusés et des sociétés de crédit
en faillite du jour au lendemain et en parlant avec
les gens, j'ai voulu comprendre, sans toujours
réussir, quelques uns des rouages de la justice.
J'ai beaucoup lu la presse, et j'ai aussi beaucoup
regardé la télévision, sans m'ennuyer une seule
seconde, car en Roumanie j'ai le câble, comme tout le
monde et une quarantaine de chaînes: les
présentatrices et les correspondants sont jeunes, dans
les émissions de divertissement les filles sont belles
et sommairement vêtues, selon le modèle italien, les
informations ne négligent aucun fait divers, drame ou
catastrophe, trois bandes d'infos supplémentaires et
diverses, internationales et nationales défilent en
bas de l'écran pendant le journal, selon le modèle
américain, les films sont tous en VO (j'avoue que les
films en VO et les fromages roumains m'ont toujours
manqué en France), les "telenovelas" de production
argentine ou mexicaine sont en abondance, la publicité
en grande quantité interromp les films toutes les
vingt minutes.
Comme atmosphère, la Roumanie semble vibrer à l'heure
espagnole et au rythme de la salsa (en alternance avec
la musique "ethno"), pour les touristes roumains la
destination préférée est maintenant la Costa Brava et
pour les ouvriers saisonniers, le Sud de l'Espagne.
L'influence française est discrète. Certes, il existe
la BRD et la Société Générale, TV5 et surtout le
Village Français -un endroit de luxe dont on parle
beaucoup dernièrement, très délimité, conçu pour
l'élite diplomatique, financière ou autre.
Vous vous souvenez, sans doute, qu'au début des
années'90, le Président roumain cherchait un modèle
pour la Roumanie et faisait souvent référence au
système suédois. On ne saura jamais ce que cela aurait
donné en pratique ou même en théorie.
En tout cas, comme observait quelqu'un autour de moi,
les Roumains se sentent et se comportent comme s'ils
étaient déjà entrés dans l'UE. Tant mieux pour l'état
d'esprit, mais il reste encore quelques détails.
L'avantage de ne pas vivre quotidiennement en Roumanie
est que l'on peut avoir la distance et juger de ce qui
est possible ou non. Par exemple, je peux affirmer
sans hésitation aujourd'hui qu'entre le caractère
complexe, disons ainsi, de l'administration française
que je connais suffisamment bien et le stade actuel de
l'administration roumaine, les meilleures chances de
réussite pour le projet que je mène sont en France, et
cela en parlant très objectivement.
C'est pourquoi je fais autant d'efforts pour parvenir
à installer le Centre de formation de la SC TORR ici.
Dans ce sens, je me permettrais de rappeler qu'il y a
deux ans, le Cabinet du Premier Ministre français
avait adressé ma demande au Ministère français pour
les Affaires Etrangères, au Cabinet du Ministre
délégué pour les Affaires Européennes. Un Chargé de
mission qui s'occupait aussi de la Roumanie avait
compris que je n'avais aucune chance de monter un tel
projet toute seule, sans un soutien institutionnel et
avait tenté de contacter, même si c'était
formellement, les services roumains homologues. Il m'a
écrit après que "pour Bucarest, le projet n'est pas
une priorité".
J'y avais reconnu le style roumain, mais je n'avais
pas abandonné pour autant.
La preuve est que je compte toujours sur votre
soutien dans la concrétisation de ce projet qui
répond parfaitement, vous êtes d'accord, à l'une des
priorités de l'intégration: l'éducation et la
formation professionnelle.
En restant disponible pour toute autre information,
je vous assure, Monsieur le Ministre, de mon entière
considération.
Carmen Serghie Lopez
7, av. Thiers, appt. 406
06000 Nice France
tél:+33 6 12 19 16 98
e-mail:serghie_carmen@yahoo.com
www.hautetfort.com/elargissement-ro
=====
Carmen Lopez
Managing Director SC TORR SRL J17/673/93 Galati Romania
Les commentaires sont fermés.