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24/12/2015

Bonnes fêtes à tous!

Noël, fin d'année, voeux, archives (Photo: Décoration de Noël très personnalisée..)
 
La revue des Noëls du blog (souvent en chanson): "Métonymies"(2004); "Fin d'année avec Shakespeare" (2005); "Greetings"; "Bobby G" (2006);"Voeux" (2009); "Fin d'année, début d'année" (2011);"Silent Day" (2012); "Joyeuses Fêtes "(2013);"Joyeuses Fêtes!"(2014) 

 

10/12/2015

La modernité

DSC_1264.JPG(Mes photos -Ginkgo biloba à Nice)

La civilisation moderne, ou la modernité, est une conséquence de la civilisation chrétienne, explique Horia-Roman Patapievici, écrivain, essayiste, philosophe et physicien roumain, dans ses trois conférences données à l’Université de Cluj, à l’invitation de l’Association des Etudiants Edictum Dei, sur le thème du christianisme et de la modernité (l'article et la vidéo ICI) Dans une approche qui n’est pas théologique, mais méthodologique, l’auteur parle du « mécanisme mental et moral » créé par le christianisme, de la conception chrétienne du monde à l’origine des concepts modernes de liberté, des droits de l’homme, de tolérance, d’égalité, de justice, de démocratie, du règne de la loi, d’universalité  et de protection de l’environnement. Tout cela n’aurait pu exister sans « le mécanisme mental chrétien », qui a incorporé le judaïsme. Il y a deux formes de modernité : « celle qui nie les faits et se renie elle-même, en refusant de mentionner dans le préambule du Projet de Constitution Européenne l’héritage chrétien », et « celle qui accepte les faits et pour laquelle l’héritage chrétien ne pose aucun problème ». « Si nous comprenons comment la civilisation moderne est née de la civilisation chrétienne, et comment l’esprit moderne ne pourrait être compris et ne serait jamais apparu sans l’esprit chrétien, alors nous n’avons aucun problème pour ce qui est de la présence du christianisme dans toute l’Europe, dans tous les musées, dans toutes les rues.. Nous n’avons aucun problème avec le fait que le christianisme est constitutif de notre perception du monde ». La troisième conférence de M. Patapievici a eu lieu récemment à l’Université de Cluj avec le titre « La naissance de l’âme chrétienne. De l’esprit de Marc Aurèle à l’âme d’Augustin ».  

J’ai écouté l’enregistrement avec beaucoup de plaisir, d’autant plus que ma propre Thèse de 450 pages se trouvait à la croisée des chemins de plusieurs disciplines: la littérature médiévale en langue vulgaire (non seulement le roman, comme le suggérerait son titre, car des excursus vers d’autres genres apparaissent, par exemple la poésie), la philosophie et la spiritualité exprimées en Latin, à la lumière des développements récents de sciences modernes (linguistique, sémiotique, psychanalyse…). Le jury avait apprécié mon point de vue comme étant « peu habituel et enrichissant pour examiner la littérature et la pensée des XIIe et XIII e siècles ».

Je me rallie donc entièrement à ce sujet que l’on évite soigneusement de nos jours : la profonde filiation entre la civilisation moderne et la civilisation chrétienne. « La civilisation moderne n’a pas nié le christianisme, mais l’a incorporé ». Je crois que c’est parce que l’Europe est en train d’oublier son âme que nous assistons à une confusion totale et inquiétante. En 1997, le Parlement avait voté un tout petit budget pour un tout petit programme intitulé « Une âme pour l’Europe, éthique et spiritualité ». Le programme se fixait comme objectif de regrouper les traditions philosophiques humaniste, chrétienne, juive, musulmane et autres pour réfléchir aux implications éthiques et spirituelles de l’intégration européenne. C’était une bonne chose que les institutions européennes veuillent prendre en compte les questions de sens, mais il faut rappeler que le centre de gravité de la Commission reste économique et technocratique, et que les questions de sens restent marginales. Et pourtant, on se situe là sur le terrain de la citoyenneté, donc le débat européen devrait aussi se nourrir à partir des convictions de valeurs et de sens, et encore plus en ce moment qu’il y a vingt ans.

Des voix de l’intérieur se font entendre pour expliquer l’avancée de l’islamisme et les ressorts de l’islamisation de l’Europe. En voici deux : le livre "Décomposition française" de Malika Sorel-Sutter et l'enregistrement d'un entretien avec l'auteur, et le livre "Les soldats d'Allah à l'assaut de l'Occident"de Djemila Benhabib. 

30/11/2015

Le 1er Décembre

fête nationale, Roumanie, archives blog

(Mes photos- Castelul Peles) 

Pour la Fête nationale de la Roumanie, j'ai préféré choisir plusieurs notes dans les Archives.

2005

2007

"Identité nationale/Procès du communisme"

"La Roumanie culturelle"

"Voter, fêter"

"Identité/Origine"

"Anniversaire"

"Addictive music" 

 

14/11/2015

L'horreur frappe la France

terrorisme islamiste,attentats paris,discours,idéologie religieusePrier qui, pourquoi? Le Dieu des victimes tombées ce 13 novembre sous les balles des kamikazes islamistes est-il le même que celui au nom duquel les terroristes se sont fait exploser ? Ou bien, il y en a deux ? Prier pour la vie, ou pour la mort ? Pour les âmes, ou pour les consciences ? Oui, la culture occidentale a façonné, au cours des siècles, des gestes civilisés et symboliques qui se déclenchent après l’horreur, comme des réponses réflexes à la barbarie. Mais devant le terrorisme de masse et la culture de la mort, portés par une idéologie politique religieuse, le symbole civilisé ne fait pas le poids, quoi que puisse dire le discours fraternel qui n’attend pas pour débiter ses formules automatiques, presque incantatoires. 

Elles sont admirables et émouvantes, nécessaires sans doute, d’un point de vue psychologique, toutes les marques de compassion et de solidarité sur les réseaux sociaux. Je ne peux avoir cette réaction. Je n’ai pas pu prier, je n’ai pas pu allumer la bougie blanche que je garde sur une étagère. La révolte et le dégoût ont laissé la place à une profonde tristesse froide. Si au moins, cette fois-ci, on pouvait mettre en veilleuse les sempiternels clichés : «pas d’amalgame », « la population musulmane se sent stigmatisée », «le social dans les banlieues », et tout le reste. Si au moins, cette fois-ci, on pouvait arrêter de caresser l'islam dans le sens du poil, en s'abstenant de décider, en fonction de projections ou d'intérêts spécifiques, quelles en sont les branches « de paix et d'amour », et quelles en sont les branches mortifères.. Les marches blanches et les grands rassemblements d’union sont, bien sûr, incontournables, et si, après la tuerie chez Charlie Hebdo en janvier 2015, quatre millions de personnes sont descendues dans la rue, demain il y aura le double, ou le triple. Ce n’est pas ce qui va dissuader les terroristes. Quand une jambe est atteinte de gangrène, parfois on est obligé de couper au-dessus afin de ne pas laisser la progression entraîner la mort du corps entier. Essayons de pratiquer une coupure, ou du moins une certaine réserve, au niveau du discours diplomatique et sociétal habituel, et de ne pas tenir, à tout prix, à ménager la chèvre et le chou..Non seulement ce serait en pure perte, mais aucun gouvernement civilisé européen n’a le droit, en ce moment, de jouer ainsi. Il se doit d'être lucide et ferme, et surtout il se doit d'agir peut-être autrement, en faisant l’impasse sur les formules censées rassurer, mais qui risquent de paraître démagogiques, à force d'être renouvelées, sans effet, dans un contexte de guerre simplement barbare. 

Finalement, pourquoi mentons-nous quand nous faisons des erreurs? Pourquoi les justifions-nous? Parce que notre cerveau ne tolère pas la dissonance cognitive - la gêne ressentie quand deux croyances ou deux actions se contredisent - et qu’il travaille pour la diminuer en installant un mensonge, une justification. Lorsque nous sommes face à l’évidence d’avoir commis une erreur grave, nous avons le choix: admettre l’erreur et en apprendre quelque chose, ou la justifier et persévérer. C’est la deuxième attitude qui est la plus courante. Le mécanisme de réduction de la dissonance cognitive est inconscient, et il nous permet de nous mentir à nous-mêmes pour que nous puissions garder une estime de soi et une image de soi qui nous conviennent. Les implications de la théorie de la dissonance sont énormes, car elles montrent combien de problèmes surgissent, non seulement de la part des gens qui commettent des actes répréhensibles, mais aussi des gens bien qui justifient les mauvais actes qu’ils commettent ou qu’ils défendent, et cela afin de préserver leurs croyances. La réduction de la dissonance est peut-être programmée par notre mental, mais notre jugement sur nos erreurs ne l’est pas. Nous pouvons toujours apprendre à devenir moins bien-pensants, surtout quand l’enjeu est notre civilisation-même.