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13/01/2020

Comment subir les grèves?

Un journal français en ligne titrait ce matin : « Grèves : l’énorme coupe de gueule d’une auditrice… »

J’ai distribué l’article et commenté sur ma page Facebook.

Elle a raison, l'auditrice, c'est du bon sens..(Enfin, personnellement, je ne pensais pas rencontrer une telle mainmise des syndicats sur la société, sur son fonctionnement. Des pratiques totalitaires, ça, je peux le dire...

"Dans le privé, il y a la concurrence, vous voyez les gens en grève dans le privé ? Les indépendants, vous les voyez en grève ? Les agriculteurs, vous les voyez en grève ?"

Oui, vive la concurrence ! Mais la vraie, car on sait bien qu'elle peut être fausse, pour ne pas citer d'exemples bien connus. Je m'arrête là, la liberté d'expression oblige... 

Pour un r-v fixé un mois à l'avance, à Marseille, je n'aurai pas de train, si la grève se poursuit, comme ils l'ont annoncé (ils ne se contentent pas du retrait de l'âge pivot, ils demandent le retrait de la réforme carrément, donc tout ça va continuer la semaine prochaine aussi), je vais aller avec le seul concurrent de la SNCF, le Thello, qui a d'autres horaires. Ce qui suppose de partir la veille, dormir à l'hôtel. Je ne suis rien, bien sûr, indépendante en activité, ayant déjà vu ma retraite française mirobolante. Mais je suis dégoûtée, vraiment, de beaucoup de choses. Et c'est dans de pareils moments que j'accepte mieux le fait que mon fils vit aux États-Unis, qu'il peut travailler normalement et s'épanouir dans le travail (comment serait-il possible en France ??!). Oui, d'aucuns pourront y opposer la fameuse protection sociale (les dispositifs qui vous enterrent vivant, le nivellement et la misère).

Bon, je respire quelques minutes avec méthode, je marche dans la fraîcheur de la matinée, en faisant l'exercice mental habituel, pour me calmer : l'inventaire des "billes blanches" accumulées sur mon parcours de vie (question d'angle de vue, bien sûr, c'est forcé..), et voilà le premier brin de mimosa en ce début d'année. Si j'ai pu le remarquer, éprouver de l'attendrissement, le prendre en photo, c'est que ça va, il faut bien. Vive le Thello italien !)DSC_0696 (1).JPG

 

 

 

 

 

 

Jeudi dernier, le 9 janvier, une autre journée terrible.  

A cause de (ou grâce à) la mobilisation générale d'hier, j'ai eu l'occasion d'apprécier le rôle de la concurrence (en règle générale, honnie par les camarades). Quand j'ai su que la journée "serait perturbée", j'ai cru, dans ma naïveté, qu'il y aurait au moins un tram toutes les heures, ou un bus vers l'aéroport, un service minimum...Eh bien, non, les camarades ont été radicaux, en ce trente-sixième jour de grève. Il me fallait bien trouver un moyen pour aller à l'aéroport, mais je refusais l'idée de payer un taxi 50 euros, et j'étais en colère, car je trouvais ça injuste et abusif.
Bref, j'ai téléchargé l'application Uber, j'ai créé un compte (j'ai accepté la localisation de mon mobile et fourni les données de ma carte bancaire), et j'ai mis un certain temps pour comprendre que je ne pouvais planifier la course pour quatre heures plus tard, mais en temps réel. Enfin, j'étais un peu stressée mais impatiente de voir comment cela fonctionnait, comme plateforme, comme services, etc. Cela a marché comme sur des roulettes, très bonne prestation. J'ai profité pour poser des questions au chauffeur, tout en ayant déjà lu les conditions d'utilisation Uber, et j'ai été rassurée. Vive la concurrence!

 

06/01/2020

Bonne Année 2020!

Aux lecteurs de ce blog, mes meilleurs vœux !

nouvel an, archives blog

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(Mes photos - Nice. Le jardin du Palais Masséna; Le miroir d'eau et la grande roue)

(Crédit photo Claudiu - La plus précieuse porte américaine décorée) 

 

Je pense qu’il n’est pas toujours nécessaire de faire des projets en début d’année. On contrôle si peu, qu’il vaut mieux se contenter d’être présent, disponible, attentif et ouvert devant la réalité, quelle qu’elle soit, afin de pouvoir l'affronter ou s'ajuster à elle. Ou bien, avoir des projets à court terme et des désirs raisonnables et surtout réalistes.

Je ne visite jamais ce blog sans ressentir tout un mélange d’émotions, dont le rôle est de me rappeler des désirs et des projets qui ont changé de forme. Le plus étonnant, c’est que le déroulement des événements me montre clairement que le scénario réel, et non celui souhaité ou imaginé, était le seul possible. Cela parce que j’ai une connaissance certainement plus lucide de la Roumanie, de la France, du monde (une connaissance que je n’avais pas il y a trente ans, il y a vingt ans, il y a seize ans, même il y a cinq ans…), et que je ne saurais dire à quel temps T j’aurais pu prendre une autre décision, ou agir différemment pour un résultat qui soit conforme au désir ou au projet de départ.

Il me semble que la plus grande souffrance que nous pourrions nous infliger est le déni de réalité - bien que ce soit un mécanisme de défense, souvent nous le payons assez cher. Entre l'illusion et la réalité, préférer toujours la réalité. C'est la vie-même.   

J’ai choisi ces trois notes dans les Archives : Fin d'année avec Shakespeare (2005)

Faire le deuil d'un projet en début d'année (2007)

Début d'année 2013 (2013) 

 

17/12/2019

JOYEUX NOËL !

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(Mes photos- Carte de voeux Bug Art)

Dans ma petite bibliothèque à Nice, j’ai gardé le numéro d’un mensuel consacré à la construction européenne, intitulé Une âme pour l’Europe. Un enjeu pour les chrétiens. C’était en 1999, l’époque où je réfléchissais à mon projet professionnel lié à l’élargissement (le projet, ou l’état d’esprit, dont ce blog témoignage depuis quinze ans). Le visage de l’Europe a bien changé en vingt ans, cette « âme » évoquée dans le titre s’étiolant de plus en plus.

Plus loin, un court texte que j’ai choisi pour les quelques faits historiques fondamentaux qu’il rappelle. Je l’ai choisi aussi en souvenir de mes travaux de thèse sur le Moyen Age européen, créateur de philosophie, de littérature, d’un idéal humain, d’une réflexion sur l’amour, sur l’éthique du cœur et sur la morale de la collectivité, à savoir sur le Sujet singulier et sur le Sujet social..

Moines et moniales, bâtisseurs de l’Europe

Saint Benoît fonde ses premiers monastères en 529. Il inspire un vaste mouvement d’évangélisation et de spiritualité en Europe, mouvement qui avait déjà commencé avant lui avec saint Martin de Tours, Jean Cassien… Les moines irlandais qui parviennent sur le continent au 6e siècle, évangélisent le milieu rural européen et, par leurs voyages, tissent des liens culturels entre les régions. Plus tard, Cluny, fondé en 910, rayonne sur toute l’Europe, tant par sa puissance économique que par sa contribution à la liturgie et à la culture européenne : rédaction de chroniques, de vies de saints, copie de grands textes religieux et philosophiques, mais aussi développement de l’art roman. Par leurs relations avec le pouvoir, les moines sont aussi des pacificateurs -souvenons-nous de la Trêve de Dieu- et de véritables « civilisateurs ».

Au 12 e siècle, l’ordre cistercien, par son activité de défrichage et de domestication de la nature, de création d’industries, va véritablement faire l’Europe. Les moines répandent partout leur savoir-faire et construisent en fait un véritable modèle économique et social. Par leurs relations institutionnelles se crée un maillage de l’Europe qui diffuse ainsi une culture commune, une architecture religieuse commune, une manière de vivre…

Les moines ont ainsi été les pères fondateurs de l’Europe de la culture ainsi que de l’économie agricole. Au 13 e siècle apparaissent de nouvelles formes de vie religieuses : les ordres mendiants (Dominicains et Franciscains surtout). C’est à eux que revient la responsabilité de faire l’Europe des villes et des universités.

(J.-C.L .) Fêtes & Saisons, Janvier, 1999

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25/11/2019

Une joie triste, l'oxymore de ce novembre

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(Mes photos- Le jardin Alsace-Lorraine)

C’est l’anniversaire de mon fils, 39 ans, ces derniers 15 ans aux Etats-Unis, ces derniers 12 ans dans une compagnie américaine leader mondial. Nous comptons parmi les 863.849 de la diaspora roumaine ayant voté pour le président sortant Klaus Iohannis, qui l’emporte donc grâce aux voix des 94% des Roumains de l’étranger et des 63% des électeurs sur le territoire. Une victoire assez triste, je dirais même amère, selon moi, puisque le Parti pourri, héritier du Parti communiste, l’actuel Parti social-démocrate obtient 34%, ce qui en dit malheureusement assez long sur l’état de santé de la Roumanie. J’aurais aimé qu’il soit balayé, au-dessous de 15%, et alors, j’aurais dit que le pays était en train de guérir, après trente ans. Mais non, ils vont se replier, la mafia ne meurt jamais, elle se réorganise. Cela veut dire qu’un tiers des Roumains ont voté pour le Parti pourri, soit 35 personnes sur 100…Beaucoup trop. Pour cette élection présidentielle, c’est la diaspora qui a sauvé la mise, c’est une évidence. Mais la tumeur est là, elle va grossir au moment des élections parlementaires prochaines. En gardant la tête froide, on peut se dire que oui, on a évité le pire (car un chef d’Etat comme la candidate du Parti pourri aurait été une calamité), mais c’est loin d’être gagné pour la Roumanie.

Certes, le président sortant et actuel a maintenu le pays sur la ligne euro-atlantique, et il va sûrement continuer, il faut le lui accorder, et ce n’est pas rien. Le slogan de sa campagne, « Pour une Roumanie normale », va rester juste une formulation optimiste, comme le slogan du candidat USR/Plus+, d’ailleurs, « Heureux en Roumanie ». Le problème, c’est que, voilà comment conçoit le bonheur et la normalité un tiers des Roumains, un tiers non négligeable, car il comprend, en définitive, l’appareil administratif et politique de base, le squelette de la bête, le tissu des fiefs locaux et des clans, auquel s’ajoute la masse des Gélatineux (je les appelle ainsi), plus ou moins anonymes… Ils sont malfaisants par l’indifférence, l’opportunisme, l’ignorance, la sottise..

En tout cas, ce n’est pas demain la veille que les millions de Roumains qui ont quitté le pays y retourneront. Je l’ai quitté il y a 27 ans, mon fils il y 21 ans. Je ne m’attendais pas (et là, je reconnais ma bonne foi, ou ma naïveté) que le Parti pourri et sa candidate, pitoyable mais agressive, fassent un score de 34%, avec le soutien des Gélatineux.. Je vais faire une pause de la Roumanie, comme j'ai fait une pause de la France après la dernière attaque islamiste en date (celle de la Préfecture de Paris, en octobre dernier). Quand vous ne pouvez changer une réalité, ni la quitter, vous êtes obligé de l'accepter, mais, pour votre santé émotionnelle et physique, vous devez vous en extraire, comme vous pouvez. N'ayant jamais été capable du déni de réalité, je pratique la mise à distance. C'est tout une stratégie, bien rodée par la force des choses. Et CEFRO est là pour m'aider.