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De l'éthique

 éthique,wittgenstein,littérature,philosophie,politique,affaires,freudienUpdate 31. Joyeuses Pâques! Happy Easter! Le 5 mai, je re-fêterai Pâques avec le monde oriental.


Premier jour du printemps astronomique, mais il pleut et il fait frais (même sur la Côte d'Azur). Je me plonge dans une lecture plutôt adéquate, la Conférence sur l'éthique que Wittgenstein avait présentée devant un public de non-philosophes. Selon lui, l'éthique se pense toujours dans un contexte et dans des pratiques déterminées, elle ne saurait être une théorie, mais aurait un caractère intrinsèquement personnel. L'analyse détaillée des aspects physiques et psychologiques de nos actions ne nous révélera jamais ce qui les lie à l'éthique, mais c'est notre attitude vis-à-vis de ces actions qui les rend éthiques, plus exactement la manière dont nous arrivons à nous extraire des faits pour les contempler comme d'un point de vue extérieur. Il dit, par exemple, que lorsque quelqu'un face à une décision importante se demande "Que dois-je faire?", le sérieux de cette question est "éthique" parce qu'il se distingue d'autres types de choix. Donc, l'éthique est dans  l'attitude du sujet qui expérimente et qui éprouve. Le monde de l'homme heureux n'est pas le même que le monde de l'homme malheureux, bien que les faits qui le constituent soient identiques, c'est le regard qui change, la volonté à l'égard de ce monde qui est différente, mais pas le monde lui-même. En voulant exprimer l'inexprimable (tout comme la religion ou l'esthétique), l'éthique se confronte aux limites du langage, elle ne peut pas s'énoncer sous la forme de propositions douées de sens, mais elle peut se montrer à travers des expériences qui la révèlent dans son authenticité.

Encore une fois, c'est une histoire de sujet (je dirais de sujet singulier). Bon, nous avons quelques normes, quand même.. La lecture de Wittgenstein vient de me procurer la bonne humeur dont j'avais besoin. Surtout que lui, il ne méprise pas cette littérature "mineure" (les polars), où il dit trouver des exemples d'expériences éthiques souvent plus profondes que celles présentes dans les ouvrages de philosophie. D'ailleurs, c'est bien le dernier polar intelligent que je viens de finir, qui m'a fait faire un détour du côté de chez Wittgenstein...Pure coïncidence avec les derniers événements économico-politiques (soit Chypre, paradis fiscaux, Suisse, affaires, ministres, etc.). 

P-S. Je n'ai vu qu'un quart d'heure du documentaire diffusé sur France3, DSK, l'homme qui voulait tout, réalisé par un psychanalyste très médiatique, dont l'intention affirmée était de proposer un regard freudien. Pour moi, un regard freudien signifie quelque chose d'implacable et de sentencieux, et qui rend triste, invariablement. Donc, je ne m'attendais pas que le documentaire soit joyeux, en plus, la démarche allait subtilement dans le sens d'une justification finalement logique (et que j'ai trouvée assez politique). C'est toujours Wittgenstein qui écrit, à une époque où il n'admirait plus la psychanalyse, que "les pseudo-explications fantastiques de Freud (justement parce qu'elles sont pleines d'esprit) ont rendu un mauvais service, n'importe quel âne disposant maintenant de ces images freudiennes pour "expliquer" avec leur aide des symptômes pathologiques" (dans Remarques mêlées).

P.P-S. Dans la colonne de gauche, on peut utiliser la rubrique Rechercher pour tomber sur des notes bien antérieures, en tapant des mots-clés (je l'ai fait avec "States", "entreprendre", corruption", fonds"). Il faudra peut-être relier certaines notes au site de Cefro, et donc refaire ce site-là qui ne correspond plus vraiment (je suis en train de voir cela). Parce que, inutile de le dire, je m'accroche à CEFRO (qui aurait besoin d'un contrat, d'une collaboration, d'un projet retenu, d'une subvention). Bien sûr, je pourrais tout laisser tomber, mais impossible, ma petite vie ne l'entend pas de cette oreille.. Elle est au stade éthique, sans jamais être passée par le stade esthétique. Alors, même si j'agis toujours, j'attends Godot.. 

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20/03/2013 | Lien permanent

Ma retraite

L’unique chose que je puisse faire, c’est d’écrire cette note sur mon blog, sans la partager inutilement sur Facebook, le lieu de la sociabilité joyeuse. Un monsieur fait une tentative de suicide parce que des trimestres ne lui ont pas été reconnus pour sa retraite. Cela ne risque pas de m’arriver, tout simplement parce que ce sont la colère, la révolte et le dégoût qui, paradoxalement, me protègent. Néanmoins, je ne vais pas non plus me battre inutilement pour faire valoir mes droits, car je suis épuisée. Je l’ai fait pendant des années, je ne crois plus à la justice, même si, comme tout un chacun, j’en ai besoin comme de l’air.

Après de magnifiques années de survie dans le monde du travail français, me voici arrivée au moment où je dois faire ma demande de retraite auprès de plusieurs caisses. Et mon cauchemar récurrent, qui s’appelle la CIPAV, la caisse pour les indépendants, est plus effrayant que jamais. J’ai déjà écrit plusieurs notes à ce sujet: je vais me contenter de reproduire plus loin quelques extraits et des liens vers les notes archivées. Bref, la CIPAV vient de calculer d’une manière incompréhensible pour moi le nombre de mes trimestres. Bien que j’aie toujours réglé mes cotisations (au régime général, car la complémentaire dépassant mon entendement, j’ai été obligée d’y renoncer), je constate des années pour lesquelles on m'a accordé un ou deux trimestres, au lieu de quatre, ou bien des années qui sont complètement annulées de ma vie, aucun trimestre..

Pour 2018, la caisse m’a envoyé un chèque de remboursement: "Madame, Votre compte présente un excédent de...euros. Vous trouverez sous ce pli un chèque numéro..., correspondant au remboursement de cette somme". J’en ai profité pour acheter une nouvelle cuisinière. Mais voilà, la caisse prétend ensuite que je n’ai pas assez cotisé, et donc que je n’ai pas les trois trimestres auxquels j’avais droit. C’est dire qu’ils préfèrent rembourser des cotisations, pour invoquer ensuite que vous n’avez pas cotisé suffisamment, au lieu de vous accorder les trimestres. C’est pervers ou vicieux, en plus d’être injuste. Il y a quelques années, quand j’avais davantage d’énergie et qu'il me restait encore un brin de confiance, j’avais saisi le Médiateur de la République pour des montants aberrants qui m’étaient demandés comme cotisations. Ils avaient recalculé, ils avaient réduit quelque chose de l’ordre de mille euros, une bricole, vu que depuis 2008, j’ai réglé quelques milliers d’euros, pour avoir 10 euros de retraite de leur part. Vous appelez cela une forme de justice ? Je ne retrouve pas, sur le nouveau site de la CIPAV, trop bien réalisé, la trace de tous les versements depuis 2008, comme sur le site précédent. De toute manière, je me suis résignée à en rester là, avec cette histoire. Je reviens à l'affirmation d'origine: "Il n'y a pas de destin qui ne puisse être surmonté par le mépris". En 1992, je l'avais adaptée: "Il n'y a pas de destin qui ne puisse être surmonté par l'espoir fou". Mais c'est Camus qui a raison. 

Pour le moment, je souhaite poursuivre mon activité en tant que CEFRO, ne serait-ce que pour l’aspect psychologique, pour ne pas me flinguer, comme on dit en bon français, et je continuerai à payer des cotisations à fonds perdu. Ce sera pour l’action sociale, m’explique-t-on. Bien sûr.

"Entreprendre en France représente un véritable acte de courage (je le sais bien, en tant que condamnée à… la CIPAV).

http://elargissement-ro.hautetfort.com/archive/2016/05/02/tout-sauf-les-americains-5796484.html

http://elargissement-ro.hautetfort.com/archive/2014/11/25...

http://elargissement-ro.hautetfort.com/archive/2012/02/03...

http://elargissement-ro.hautetfort.com/archive/2015/03/13...

http://elargissement-ro.hautetfort.com/archive/2016/05/26...

 

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Notre problème est éthique

roumanie, nouveau gouvernement, éthique, UE vitesse 3

(Mes photos- Promenade des Anglais, Nice)

 

Dans une conversation informelle, un expatrié russe aurait répondu : « Nous n’avons pas de problèmes. Nous avons un seul problème, il est éthique. »  Une réponse qui s’applique également à la Roumanie. Ce n’est pas un hasard ni une malédiction du destin si en Roumanie le communisme, exporté par une poignée d’idéologues, a été assimilé rapidement et naturellement, et qu’après ’89 on ne retrouve pas les traces d’une dissidence comme en Hongrie, en République Tchèque, en Pologne.

Peut-être qu'il faudrait une explication phylogénétique pour renforcer l'analyse du contexte, de l'environnement historique, culturel, religieux... Bien sûr, il existe toujours un certain nombre de "mutants" au fil du temps, mais ils ne vont pas changer grand-chose au caractère d'un peuple. Après trois décennies de la chute officielle du communisme, la Russie accepte toujours d’avoir à sa tête un ex-agent du KGB entouré d’oligarques multimilliardaires. La Roumanie accepte toujours des dirigeants issus du moule des années ’50, mais avec des prétentions d’Occident. A cette époque-là, l’imposture et l’incompétence étaient inhérentes au programme, de nos jours normalement elles n’ont pas d’excuse. 

Ce nouveau gouvernement-catastrophe, le troisième depuis fin 2016, celui dont la composition ahurissante touche le fond, vient de recevoir l’investiture. En bas du journal de la chaîne internationale défilent les toutes premières fictions des gestionnaires du pays : environ 370 km d’autoroute seront réalisés (en quelques décennies, même pas 20 km n'ont été réalisés); l’économie se situera au top des économies compétitives de l’UE en 2020 (c’est l’échéance des futures élections, cette équipe compte donc rester en place) ; les jeunes ne quitteront plus le pays, et ceux qui se sont expatriés reviendront.. Des aberrations semblables vont suivre, chaque jour aura son lot, on s'y prépare, avec souffrance et pop-corn. Le Ministre de l’Education correspond aux critères : il ne maîtrise ni la syntaxe ni le lexique de sa propre langue, et il fait une déclaration qui pourrait paraître stupéfiante quand on ne connaît pas les « normes » roumaines : il ne faudrait pas se focaliser sur les plagiats et porter ainsi atteinte à l'enseignement roumain, en définitive, la Loi ne prévoit nulle part des guillemets pour un texte que nous utilisons... On voit bien que la conscience nationale a du mal à intégrer la notion de fraude, qu’elle soit financière ou intellectuelle. Comment un pays où l’on n’accorde pas la moindre importance aux compétences est-il géré ? Il n’est pas géré, à proprement parler, il tourne selon ses propres lois, tel un mécanisme bien huilé par la corruption, le clientélisme, le népotisme, à tous les paliers, toutes les institutions, tous les dispositifs, tous les services, depuis des siècles.. 

Les Roumains ont le choix entre considérer que leur pays fonctionne, depuis des temps immémoriaux, sur le mode mythologique  (ils acceptent qu’ils créent des mythes, qu’ils se racontent des histoires et qu’ils fabriquent des récits à dormir debout), et reconnaître qu’ils sont pris en otages, avec leur consentement démocratique, par des réseaux bien organisés et indéboulonnables. La question à ce jour est de savoir s’il existe un risque pour la Roumanie de sortir de l’UE. Quand on voit à quel point cela est difficile, comme démantèlement d'accords et de traités, pour un membre qui le demande (la Grande Bretagne), on imagine ce que cela représenterait pour un membre qui, en principe, ne le souhaite pas. Et ce, sans parler du fait qu'il faudrait aligner l’initiative unanime de l'énorme bureaucratie bruxelloise et les (en)jeux politiques. La Roumanie ne sortira probablement pas. Mais elle fera partie de l’UE à la vitesse 3. Enfin, la dernière possible, si un jour il y a la vitesse 4.. L'UE et ses instances continueront de la surveiller, de l'admonester, de lui donner des échéances, etc. Le Président roumain, l'actuel ou le prochain (celui-ci possède deux atouts: l'allure physique et les deux langues majeures, l'allemand et l'anglais, qu'il parle couramment), ira régulièrement à Bruxelles pour rassurer quant aux standards éthiques de son pays. Et la danse continuera, une danse en rond, la ronde ancestrale..

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Inlassablement (l'anti-fraude, toujours)

Ainsi que je l'ai écrit plusieurs fois, Mme Puwak, l'ex-Ministre pour l'Intégration Européenne au Ministère roumain des Affaires Etrangères en 2002-03 avait  monté cette formation fantôme avec les fonds UE, après s'être approprié l'initiative de mon projet (pour être justes, en France aussi il existe des formations fantôme, j'ai eu l'occasion d'en rencontrer deux...).Bien évidemment, en sachant comment les fonds pouvaient être utilisés en Roumanie, et en connaissant trop bien le fonctionnement des réseaux, je m'étais adressée à la Direction Elargissement, de la CE (le Commissaire Verheugen, à l'époque), afin d'obtenir une petite subvention de départ et monter ce Centre de formation entre la France et la Roumanie. Et comme les réponses techniques de la CE étaient invariables et renvoyaient toujours à l'autonomie de chaque pays dans la gestion des fonds -"et cela que ce soit la Roumanie ou la France"-, j'avais saisi le Médiateur européen, à Strasbourg, à deux reprises. Même résultat. Le Ministère roumain de l'Intégration Européenne m'avait envoyé un courrier de félicitations pour mon initiative (les ministres français l'ont fait aussi, d'ailleurs...), et le Cabinet Puwak m'avait demandé de lui envoyer ma correspondance avec la CE, ainsi que le projet que j'avançais. Aucune réponse, bien sûr, mais quelques mois après, lorsque l'affaire Puwak était sortie dans la presse, j'avais remarqué l'étrange ressemblance entre la formation mise en place (avec une structure similaire en Allemagne), et mon projet...
Quand je lis qu'un jeune enthousiaste de 29 ans veut changer la donne en Roumanie, (stopper la pratique des détournements européens), parce que l'énorme pactole européen octroyé à la Roumanie exige d'être dépensé dans des projets viables, je suis plus que sceptique. Qui va vérifier le bien fondé de ces projets? Au risque de me répéter, les Eurocrates devraient trouver une solution moins bureaucratique pour s'assurer que les fonds servent à construire dans le concret, et non pas à financer des voyages, des vacances, sous couvert d'échanges et de séminaires plus ou moins scientifiques, ou  des formations autochtones assurées par les amis de nos amis qui sont nos amis... Et après tout, je crois que l'ancien ministre roumain a assez servi d'exemple de l'efficacité de la lutte anti-fraude...Il reste les autres centaines de milliers d'euros des programmes Sapard ou Phare...Soit dit au passage, au chapitre corruption, il existe toujours des exemples également rassurants, ailleurs (voir récemment, l'affaire Faurecia, en Allemagne). Accédez à l'intégralité de cet article sur Lemonde.fr
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0,36-803607,0.html

Mais puisqu'on est là, toujours à propos de mon petit projet, je n'ai pas été sans remarquer l'hostilité qu'il avait rencontrée en France - attitude qui n'a fait que m'enfoncer. En 2004, j'écrivais ceci dans un courrier à la CE ( je l'ai retrouvé et je l'ai envoyé à nouveau, en fwd, juste pour preuve que le temps passe, indifférent, et que rien ne change, en définitive, sauf les noms des destinataires: "Permettez-moi de vous informer que depuis le temps que
je m'efforce, en tant que femme créatrice d'entreprise,
de mettre en place ce projet, j'ai fait le tour de
toutes ces instances nationales -aussi bien en
Roumanie qu'en France.

Pour ce qui est de la Roumanie, il était bien inutile
d'essayer d'approcher les premiers paliers locaux,
puisque le fonctionnement du circuit administratif
roumain m'est bien connu, et c'est la raison pour
laquelle je me suis adressée directement au Ministre
roumain des Affaires Etrangères, à Monsieur Geoana,
qui a réagi de manière diplomatique, en m'encourageant
et en me recommandant au Ministère des PME et de la
Coopération. Jusqu'à ce jour rien ne s'est fait, sauf
que j'ai une très belle lettre du Ministère roumain
des Affaires Etrangères (Février 2004), en français et
avec l'emblème "Semper Fidelis Patriae".
En France, le point de départ de toutes mes recherches
liées à ce projet a été, évidemment la Chambre de
Commerce Nice Côte d'Azur et l'Euro Info Centre, et
cela dès fin 1999. En 2002, lorsque j'ai intégré le
dispositif de création d'entreprise ACCRE/EDEN en
essayant d'obtenir un petit financement par la
plate-forme d'initiative locale ADIE (j'imagine, sans
savoir avec précisison qu'il est question des mêmes
Fonds Structurels), j'ai approché à nouveau la Chambre
de Commerce de Nice, sans aucun succès.
Le mur était complet, je n'ai même pas été reçue pour
pouvoir exposer mon projet, on m'a accordé quelques
minutes au téléphone. J'ai rencontré la même attitude
à la Mairie de Nice, au Conseil Général, au Conseil
Régional (Route des Nouvelles Technologies) -je vous
épargne d'autres précisions, mais vous pouvez imaginer
aisément que durant toutes ces années j'aurais tout
essayé au niveau de l'Etat membre qu'est la France
(parce que vous faites référence à la gestion des
Fonds Structurels dans les Etats membres).
J'ignore si le manque de soutien à mon projet est dû
au spécifique de celui-ci (Centre de formation en
NTIC, formation des formateurs en psychothérapie pour
enfants défavorisés, et non pas salon de coiffure, ou
commerce de fruits et légumes), ou s'il est dû au fait
que je le porte toute seule. Les deux, peut-être. (...)".
Bien entendu, aujourd'hui je ne demande plus le soutien ni à la Roumanie, ni à la France. Encore moins à M.Chavez ... Let's guess!

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16/08/2006 | Lien permanent

La surveillance/The Bug

 
En Roumanie, pays européen démocratique, la surveillance des citoyens n'a jamais faibli, bien au contraire, en prenant appui sur les moyens technologiques actuels, elle s'est amplifiée. J'ai eu l'occasion de réagir plusieurs fois contre les abus d'une surveillance qui est, bien entendu parfaitement légitime uniquement lorsqu'il s'agit de la sécurité de l'Etat. Mon destin personnel et professionnel entre la Roumanie et la France, et celui de mon fils entre la Roumanie, la France et les US n'ont absolument rien de menaçant à l'adresse de l'Etat roumain (nous sommes toujours citoyens roumains).
Je viens d'adresser une fois de plus une lettre au gouvernement roumain, au Ministère de l'intérieur et de la Réforme administrative (oui, c'est bien son nom..) pour signaler le viol et/ou l'arrêt de la correspondence que j'adresse depuis la France en Roumanie (Galati) aux proches qui me restent, ou que mon fils leur adresse depuis les US. L'écoute des téléphones est déjà de règle (Statul român a autorizat S.I.E. sã asculte fãrã mandat telefoanele românilor - une décision interne du Conseil Suprême pour la Défense autorise la mise sur écoute de toute personne et à tout moment, sans besoin de mandat, ainsi que le contrôle de toutes les communications sur Internet, en utilisant l'équipement le plus sophistiqué).
Bien que j'aie reçu la confirmation que ma pétition a été adressée au Ministère de l'intérieur, aux Service des renseignements, à la Poste nationale, et qu'elle sera traitée, je suis sûre que ma réaction est, une fois de plus, un coup d'épée dans l'eau, et que son unique bénéfice est celui d'avoir fait circuler également en bcc la lettre écrite en roumain et en français, en guise de témoignage.
Quelqu'un avec qui j'en parlais récemment remarquait que c'est justement dans un pays comme la Roumanie qu'il faut surveiller le citoyen ordinaire, c'est lui qui est potentiellement dangereux, et prenait l'exemple de l'Italie, où il arrive que la Mafia ait des accointances dans l'Etat, mais où elle ne se confond pas tout à fait avec l'Etat...
 
De toute manière, rien ne pourrait m'empêcher de considérer la réalité d'un regard lucide et surtout honnête, et de l'exprimer comme je peux. Il n'est pas question que de la Roumanie, malheureusement. Quand vous lisez que l'UE enjoint la Roumanie de dépenser 8 millions d'euros par jour afin que les fonds soient absorbés, et que vous savez fort bien qui et comment utilise cet argent, vous ne pouvez pas ne pas réagir, même si vous êtes un grain de sable qui croit toujours que la machine pourrait être enrayée (UE ordonã României: cheltuiþi 8 milioane de euro pe zi! ). La machine, ce n'est pas que la Roumanie, je répète, mais également l'institution mammouth qui verse des millions démocratiquement, sans se soucier vraiment de ce qu'il en est (d'accord, on en voit pire - les aides qui tombent dans le désert, et les villas des présidents sur la Côte, et leurs comptes ailleurs, pendant que la démocratie se règle à la machette...etc, etc.).
En réfléchissant les yeux ouverts sur la marche de notre monde, j'affermis ma conviction que la justice et l'intégrité peuvent exister, mais seulement au niveau de l'individu dans la structure, et non pas au niveau des institutions. C'est-à-dire, à un moment donné, c'est un individu qui dit non ou oui à quelque chose, et c'est ce qui permet, d'ailleurs à la conscience de ne pas disparaître complètement du monde, et de faire avancer imperceptiblement mais constamment la pointe d'un triangle ou d'une pyramide imaginaire dont la base serait l'humanité, au sens large. J'ai de plus en plus le sentiment de vivre dans un monde où c'est la contre-façon de la démocratie qui a cours, en tout cas dans un monde fait de mots mais d'où le contenu s'est retiré..
Ma chanson de la semaine: Dire Straits/The Bug. Je viens de m'offrir le DVD "On the night"/1992, et j'écoute en boucle...The Bug! http://www.youtube.com/watch?v=_0wkxYUdT2c

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15/08/2008 | Lien permanent

Emploi en France (II)

Date: Wed, 10 Aug 2005 02:48:07 -0700 (PDT)
Numéro de l'offre : 818276Z
Code Métier ROME : 32214
Intitulé du poste : BIBLIOTHECAIRE
Type et nature du contrat : CONTRAT À DURÉE INDETERMINÉE / CONTRAT DE
TRAVAIL
Description du poste :

Compétences particulières :
- Veille documentaire.
- Réalisation d'études spécifiques et de dossiers documentaires.

Expérience : EXPÉRIENCE SOUHAITÉE DE 1 À 15 ANS
Formation et connaissances :
Lieu de travail : 06 - SAINT-PAUL
Salaire indicatif : MENSUEL DE 1220 A 1400 EUROS
Déplacements :
Horaires : 35H HEBDO

Si cette offre vous intéresse, veuillez adresser par mail votre CV et
une lettre de motivation, en précisant le numéro de l'offre à :
MLLE T...
EMAIL :
L...@EMERGENCES-RH.COM
From:
"Carmen Lopez"   Add to Address BookAdd to Address Book
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Subject: Dépôt de candidature/Anpe.fr/
To: L...@EMERGENCES-RH.COM
CC: dg.interventions@anpe.fr, cg06@cg06.fr, premier-ministre@cab.pm.gouv.fr, serghie_carmen@yahoo.com
Bonjour,
Suite à l'offre No.818276Z que j'ai reçue de l'anpe.fr dans le message ci-dessous, j'entends déposer par le présent courrier ma candidature pour le poste respectif.
Veuillez trouver plus loin mon CV.
Avec mes salutations distinguées,
Carmen Lopez
7, av. Thiers, appt.406 Nice 06000
tél:06 12 19 16 98
Date: Wed, 10 Aug 2005 03:39:39 +0200 (MEST)
From: "anpe.fr"   Add to Address BookAdd to Address Book
To: serghie_carmen@yahoo.com
Subject: Vous avez reçu 3 nouvelles offres d'emploi
    Mme Carmen Serghie Lopez,  Veuillez trouver ci-dessous 3 nouvelles offres d'emploi correspondant à  votre sélection de critères « TRAITEMENT D INFORMATION » .  Rappel de vos critères de recherche d'offres : - Emploi recherché : Spécialiste de la gestion de l'information (32214)    Cordialement,  L'équipe anpe.fr  Merci de ne pas répondre à ce message : votre réponse serait perdue. Si vous souhaitez nous contacter, cliquez sur www.anpe.fr puis sur le  lien « Contactez-nous » de la page d'accueil.  _______________________________________________________________________________  Numéro de l'offre : 818276Z Code Métier ROME : 32214 Intitulé du poste : BIBLIOTHECAIRE Type et nature du contrat : CONTRAT À DURÉE INDETERMINÉE / CONTRAT DE  TRAVAIL Description du poste :    Compétences particulières :  - Veille documentaire. - Réalisation d'études spécifiques et de dossiers documentaires.  Expérience : EXPÉRIENCE SOUHAITÉE DE 1 À 15 ANS Formation et connaissances :  Lieu de travail : 06 - SAINT-PAUL Salaire indicatif : MENSUEL DE 1220 A 1400 EUROS  Déplacements :  Horaires : 35H HEBDO  Si cette offre vous intéresse, veuillez adresser par mail votre CV et  une lettre de motivation, en précisant le numéro de l'offre à : MLLE TRIFFAUT EMAIL : L...@EMERGENCES-RH.COM      
FORMATION PROFESSIONNELLE

En Roumanie


1972-76 Maîtrise de lettres modernes,
Français-Roumain, Faculté des Lettres, Université de
Bucarest
1979-82 Maîtrise de philologie, Roumain-Anglais,
Faculté de Philologie, Université de Bucarest
1984 Grade IIe dans l'enseignement (formation
continue),Univ.Galati
1986-88 Grade Ier dans l'enseignement (équivalence en France pour le DEA de Sémiotique de la littérature),
Univ.Iassy

En France

1992-95 Doctorat de lettres modernes, Faculté des
Lettres, Université Sophia-Antipolis, Nice
1995-96 Formation DESS Institut pour l’Administration
de l’Entreprise, Faculté de Droit, Nice
1999 Formation CESI, APPE (Accompagnement du Projet
Professionnel dans l’Entreprise),Nice

EXPERIENCE PROFESSIONNELLE

En Roumanie

1976-95 Professeur titulaire de littérature française,
Ecole Normale « C.Negri » Galati

En France

1992-95 Monitrice à la Bibliothèque de la Faculté des
Lettres et de Droit, Nice (en tant que Doctorante)
Avril-2000-oct.2001 Agent d’accueil (réception,
documentation) au Centre Chrétien d’Information,
Evêché de Nice
Mai 2004-Octobre 2005 
Animatrice en BCD (bibliothèque centre de documentation), La Ligue de
l'enseignement, l'Ecole des Genêts, Nice

Langues : roumain, français, anglais
Connaissances en informatique :Word, Internet

AUTRES

1999 –Création d’une SARL en Roumanie dans le but de
mettre en place des projets internationaux motivés par
l’Elargissement européen
2000 –2002 –Recherches sur des programmes européens
ouverts aux PECOs (Pays d’Europe Centrale et
Orientale) (Phare, Leonardo da Vinci)
2003 – Conception d’un projet dans la formation des
cadres et recherche internationale de fonds (subventions, partenariats) pour le
mettre  en place - le projet consiste à créer en France un Centre de formation en
Management, Marketing et NTIC pour cadres roumains,
basé sur le transfert de savoir-faire français.






Carmen Lopez
Managing Director SC TORR SRL J17/673/93 Galati Romania

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12/08/2005 | Lien permanent

La Covid-19

(Mes photos- La première Super lune de l'année)coronavirus, sécurité sanitaire, église, philosophie

Il existe des moments quand le présent vous semble être en régression comparé à d’autres époques éclairées par des esprits brillants, trois ou quatre par siècle, pas plus. Parfois, cette évidence vous frappe, vous, spectateur et acteur à la fois, bien ancré dans le présent. C’est assez décourageant. L’Italie vient de décider la quarantaine pour ses 60 millions d’habitants. Rester chez soi, se déplacer en cas de nécessité. Ce sont les consignes à suivre. Tous les pays sont en train de prendre des mesures de sécurité sanitaire, mais les systèmes de santé sont différents. Les comportements civiques aussi. C’est le moment de prendre Pascal à la lettre : « Tout le malheur des hommes vient d’une seule chose, qui est de ne savoir pas demeurer en repos, dans une chambre »

Les Roumains quittent en hâte la péninsule (ils sont plus d’un million à y vivre, c’est la communauté la plus nombreuse), et ils retournent en Roumanie. Là, c’est connu, il n’existe pas de procédure prévue pour de tels moments, comme dans les pays occidentaux, et d’ailleurs, il n’existe pas de stratégie pour rien du tout, on fonctionne au jour le jour, depuis trente ans déjà. Heureusement, le pays est membre de l’UE, il copie sur les autres, il décrète les mêmes mesures que les autres. Sauf que le comportement des Roumains a du mal à s’y plier - ne pas respecter les règles, les contourner, s’arranger, se débrouiller, d’une façon ou d’une autre, c’est une manière de vivre. Un quotidien écrit que le nouveau sport national c’est d’arriver à tromper la police des frontières quant au lieu de départ: les gens déclarent donc venir de Grande Bretagne, d’Allemagne, en aucun cas d’Italie. Certains empruntent des trajets déviés, ils se rendent dans un pays voisin de l’Italie et de là ils prennent un vol à destination de la Roumanie. Il est vrai qu’en Italie les témoignages du personnel de santé dans les hôpitaux sont terribles, écrit « L’Obs » en ligne : « Nous devons choisir qui intuber, entre un patient de 40 ans et un de 60 ans qui risquent tous les deux de mourir. C’est atroce et nous en pleurons ».

Mais en Roumanie, qui ne dispose pas de moyens concrets suffisants pour faire face à une épidémie de proportions (quelles que soient les déclarations de circonstance des politiques), il y a un autre facteur aggravant : l’Eglise orthodoxe et ses déclarations décalées dans ce contexte, par exemple à propos de l’Eucharistie (les fidèles utilisent tous la même petite cuillère) et du rituel consistant à embrasser les icônes. « Nous, dans notre orthodoxie, nous ne négocions pas la préparation et célébration des fêtes pascales. » Et les intellectuels de la nouvelle vague, diplomates après ’89 et possesseurs de doctorats (en France !), y rajoutent des arguments un peu plus fins: « L’Eucharistie est une dimension spirituelle, qui doit être respectée par ceux qui l’assument. La distance entre l’espace sacré et l’espace profane ne saurait être abolie, car rien n’aurait plus de sens dans la vie spirituelle. Le croyant est simplement protégé quand il communie, ou quand il embrasse les icônes, c’est au-delà du rationnel, c’est supra-rationnel » (sic!) (Radio Europa libera en ligne). Le porte-parole de l’Eglise orthodoxe dit que celle-ci n’entrera pas en quarantaine, « car elle appartient au Christ, et non à une autorité séculière », « vous ne pouvez pas transformer l’Eucharistie en un élément pathogène, c’est un blasphème de point de vue spirituel, et une ineptie intellectuelle ». Voilà. Allez leur dire que le blasphème est un crime imaginaire…

Faisons un bond de plus de 350 ans en arrière, chez le Philosophe, afin de nous ressourcer, en feuilletant le livre de Frédéric Lenoir, excellent pour la circonstance. Selon Spinoza, les religions doivent être tolérées mais soumises à la puissance publique.

« Les pratiques ferventes et religieuses devront se mettre en accord avec l’intérêt public, autrement dit si certaines de leurs expressions sont susceptibles de nuire au bien commun, il faudra les interdire. » « Je déclare l’homme d’autant plus en possession d’une pleine liberté qu’il se laisse guider par la raison. » (Traité théologico-politique, 1670). Un siècle avant Voltaire et Kant, Spinoza est le premier théoricien de la séparation des pouvoirs politique et religieux et le premier penseur moderne de nos démocraties libérales. Spinoza n’est pas athée, bien sûr, mais il ne croit pas au Dieu révélé de la Bible. Pour lui, Dieu est un Etre infini, véritable principe de raison, de sagesse philosophique. Il propose un dépassement de toutes les religions par la sagesse philosophique qui conduit à l’amour intellectuel de Dieu, source de Joie et de Béatitude. Pour Spinoza, la religion correspond à un stade infantile de l’humanité. Il souhaiterait que les lumières de la raison permettent aux humains de découvrir Dieu et ses lois sans le secours de la loi religieuse et de tous les dogmes qui l’accompagnent, qu’il considère comme des représentations puériles, sources de tous les abus de pouvoir possibles.

La conception spinoziste de Dieu est totalement immanente : il n’y a pas un Dieu antérieur et extérieur au monde, qui a créé le monde (vision transcendante), mais de toute éternité, tout est en Dieu et Dieu est en tout à travers des attributs qui génèrent une infinité de modes singuliers, d’êtres, de choses, d’idées. Deus sive Natura. L’éthique immanente du bon et du mauvais remplace ainsi la morale transcendante et irrationnelle du bien et du mal. La Joie parfaite, la Béatitude, est le fruit d’une connaissance à la fois rationnelle et intuitive qui s’épanouit dans un amour universel, fruit de l’esprit, un amour intellectuel de Dieu. Il y a trois genres de connaissances : l’opinion et l’imagination, qui nous maintiennent dans la servitude, la raison, qui nous permet de nous connaître et d’ordonner nos affects, et un troisième, en prolongement du deuxième, l’intuition, par laquelle nous arrivons à l’adéquation entre notre monde intérieur et le cosmos entier. « Plus on est capable de ce genre de connaissance, plus on est conscient de soi-même et de Dieu, c’est-à-dire plus on est parfait et heureux » (Ethique). Donc, union à un Dieu immanent par la raison et l’intuition. « L’homme vertueux n’est plus celui qui obéit à la loi morale et religieuse, mais celui qui discerne ce qui augmente sa puissance d’agir ». Et c'est justement la libération de la servitude qui augmente notre puissance d’agir et notre joie. Plus nos sentiments et nos émotions seront réglés par la raison, plus nos passions seront transformées en actions, plus grande sera la part de notre esprit qui subsistera à la destruction du corps. La liberté s’oppose à la contrainte, mais non à la nécessité. On est d’autant plus libres qu’on est moins contraints par les causes extérieures et qu’on comprend la nécessité des lois de la Nature qui nous déterminent.  

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Le Dieu Saturne

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(Mes photos- Apollon et les illuminations de Noël, Nice

Fin d’année 2020. Il reste encore dix jours et cette année, qui fut terrible pour ceux qui la traversons aujourd'hui, va se terminer, tout en prolongeant sa trace, car le virus méchant n’a pas faibli. Bien au contraire, il mute (ce qui est normal, expliquent les spécialistes) et il semble presque hors de contrôle : l’Europe se confine de nouveau, les Etats-Unis enregistrent une hausse de cas spectaculaire. Le monde s’efforce de placer son espoir dans les différents vaccins qui sont prêts mais qui sont loin de faire l’unanimité, même parmi les scientifiques. Il faudra pourtant garder confiance en la vie, cette force qui dépasse l’action humaine tout en n’existant que grâce à celle-ci, du moins en partie.

Le 20 décembre, dans le calendrier des traditions roumaines, c’est le jour de l’Ignat, le jour où l’on tue le cochon, en prévision des fêtes d’hiver qui s’achèvent le 7 janvier, à la Saint Jean Baptiste selon le calendrier orthodoxe. Ainsi, cette tradition païenne est associée à une fête chrétienne. Le rituel de la mise à mort du cochon trouve ses origines dans les traditions de l’antiquité romaine, les Saturnales, qui célèbrent le Dieu Saturne, une semaine avant le solstice d’hiver. D'ailleurs, le mot Ignat vient du latin ignus, feu, car ce jour-là  était l’une des plus importantes fêtes solaires. Saturne était le dieu romain du Temps et de l’agriculture, un dieu paisible qui présidait aux semailles, à la germination et aux récoltes. Le porc représentait cette divinité dont la mort et la renaissance marquaient le moment de passage entre l’année qui s’en va et celle qui vient, et les conditions spécifiques de ce rituel se sont transmises au fil des siècles. Elles ont fait l’objet d’études d’anthropologie et d’ethnologie. Par exemple, ce récent article mis en ligne en juillet 2019 et intitulé Cosmogonie et agonie, le dilemme du cochon roumain. L’origine de l’article est une Thèse où l’auteur, anthropologue à l’Université catholique de Louvain, analyse les transformations de l’identité paysanne roumaine à l’heure européenne, à partir des nombreuses traces matérielles et symboliques de la présence et de la prégnance de l’élevage porcin au village roumain. Car le cochon peut être considéré comme un emblème de l’identité nationale roumaine. En 1962, il disposait déjà d’un timbre à son effigie. Or, nous rappelle l’auteur, le timbre postal, en tant que support de la mémoire nationale ayant pour double fonction la remémoration et la commémoration, à la fois miroir et vitrine, reflète les fondements idéologiques de l’Etat émetteur. Le cochon n’est donc pas anodin en Roumanie, il est une métonymie de l’espace national roumain. Cette bête singulière occupe une place majeure dans les assiettes et l’identité paysanne, mais aussi dans l’économie domestique roumaine. De Noël à Pâques, le cochon est la pièce maîtresse des repas. Comme il occupe une place centrale, le cochon est l’objet d’une grande attention de la part du petit paysan, il fait partie de la famille, il porte un nom, un hommage lui est rendu lors de sa mise à mort. Cependant, cette place lui est aujourd'hui disputée, signe d’un dilemme vécu par les éleveurs et leurs animaux, une quadruple pression: l’implantation de géants de l’agro-industrie porcine, le mode de domestication, l’imposition des normes sanitaires et de bien-être animal édictées à Bruxelles et qui altèrent aux yeux des petits éleveurs roumains la saveur de la chair porcine, les discours des défenseurs des droits animaux qui dénoncent la barbarie des paysans dits insensibles à la souffrance des animaux abattus de façon « inhumaine ». Enfin, notons que l’annexe B1 de la Directive européenne 93/119/CEE sur la protection des animaux au moment de leur abattage ou de leur mise à mort fixe les règles minimales ; cependant, un usage rusé de cette réglementation transforme la tuée du porc en rituel orthodoxe. Il en résulte que la nature profondément signifiante du cochon pour le "gospodar" [le petit paysan éleveur] est passée sous silence.

Cette année, le 20/21 décembre correspond également à un événement rarissime, lié à Saturne. Les deux plus grosses planètes du système solaire, Jupiter et Saturne seront si proches comme si elles ne faisaient qu’un seul astre. On appelle ce rapprochement la grande conjonction, les deux planètes ne seront séparées que par 6 minutes d’arc, c’est-à-dire que Jupiter gravitera à près de 900 millions de km du Soleil et Saturne à 1,6 milliards de km. En fait, ce phénomène longtemps interprété comme un signe annonciateur de grands bouleversements par les astrologues du Moyen Age, se produit tous les vingt ans, mais il n’est pas toujours observable en raison de sa trop grande proximité avec le Soleil. Dans la précédente conjonction, le 28 mai 2000, Jupiter et Saturne étaient éloignées de 68,9 minutes d’arc. Le 16 juillet 1623, à l’époque de Galilée, les deux géantes n’étaient éloignées que de 5 minutes d’arc. Il faut remonter quatre siècles en arrière, le 4 mars 1226, pour retrouver une telle configuration, visible à l’œil nu. Donc, cette année, à peine quelques jours avant le 25 décembre, nous aurons une Etoile de Noël, phénomène qui fait écho à la célèbre Etoile de Bethléem (mentionnée dans l'Evangile de Matthieu) et que plusieurs astronomes, dont Kepler au XVIIe, avaient mentionné comme résultant d’un alignement de Jupiter et Saturne en l’an 7 avant le début de l’ère chrétienne. Bien sûr, l’Etoile de Bethléem pourrait être le résultat d’une autre conjonction de planètes, d’une comète, d’une explosion d’étoile…(nous explique l'article Etoile de Noël:le rapprochement entre Jupiter et Saturne à ne pas manquer le 21 décembre dans Sciences et Avenir).

En tout cas, ce qui est sûr, c’est que le prochain rapprochement entre Jupiter et Saturne n’aura pas lieu avant 2080. C’est peut-être ma petite-fille Rowen Valentina qui le verra, je le lui souhaite.

Joyeux Noël ! Bonne fin d’année à tous !

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Lettre au Président de la CE

lettre envoyée en e-mail

A Monsieur José Manuel Barroso
Président de la Commission Européenne
Bruxelles

Monsieur le Président,

Je viens de retrouver dans mes fichiers un document informatif et j'ai pensé vous le faire parvenir.
Ceci, afin de vous prouver encore, si besoin est, ne fût-ce que par ce témoignage minuscule, le degré d'écart entre ce qui apparaît comme stratégie progressiste de l'Europe et la transposition concrète, dans la réalité.

On découvre avec étonnement aujourd'hui que la pédagogie européenne est défaillante, et on réalise que tout le processus de la construction européenne auquel des ressortissants de l'Est comme moi, par exemple, se sont attachés avec espoir et confiance, risque d'être compromis et, qui plus est ridiculisé, puisque impuissant, malgré toute une eurocratie bien huilée (des milliers de fonctionnaires) travaillant dans des centaines d'organismes, de centres et de fondations - un labyrinthe dont on ne trouve pas l'issue, lorsqu'on s'en approche.

Vous avez bien compris, je suis en train de vous rappeler ce petit projet dans la formation entre la Roumanie et la France, pour la concrétisation duquel j'ai frappé aux portes de vos Directions (Technologies de l'Information, Elargissement, etc) depuis 2000. J'imagine que même si Monsieur Prodi n'est plus en fonction, ou le Commissaire Verheugen, leurs Secrétariats n'ont pas complètement changé, et que l'on peut toujours retrouver la trace des messages et des dossiers réceptionnés.

Bien évidemment, je n'ai pas manqué de solliciter l'appui de la fondation européenne qui figure plus loin, j'ai contacté également le Cedefop (puisque le projet est susceptible, en principe, d'intéresser la France).
Les mêmes réponses creuses, formelles, émanant d'institutionnels dont le rôle n'est pas de s'engager à prendre une décision et le pari de suivre la mise en forme d'un projet, mais d'élaborer soigneusement une rhétorique de système et de s'y tenir.

Je vous prie de lire avec attention les objectifs de cette fondation européenne de formation: c'est exactement ce que poursuit mon petit projet dans la formation au bénéfice des cadres roumains. Et pourtant, jamais aucun décideur ne s'est donné la peine de regarder de plus près un projet pour lequel on s'est empressé de me féliciter (son opportunité, etc), dans la même rhétorique de bois.

Aujourd'hui, la perspective du rejet du Traité constitutionnel a au moins le mérite de rendre la Commission plus sensible à la réalité, c'est-à-dire, à la distance qui sépare ses Eurocrates (ce n'est pas péjoratif, c'est simplement étymologique) des problèmes concrets.
Sincèrement, je suis plutôt satisfaite que vous puissiez constater à quel point la pédagogie européenne est aussi ou surtout une question de politique interne, propre à chaque Etat membre.
A mon modeste niveau individuel, en m'engageant avec ma petite structure roumaine dans un projet lié à l'élargissement, j'ai compris, même si je ne voulais pas l'accepter, qu'en France ce projet ne trouverait jamais de soutien -et cela depuis les niveaux locaux ( plates-formes d'initiative locale, Mairie, Conseil Général), jusqu'au niveau national (Ministère pour les Affaires Européennes, etc).
Certes, le projet n'a jamais été rejeté, il n'y avait aucune raison de principe, et puis, cela n'aurait pas été politiquement correct. Bien au contraire, dans cet élégant style français (qui fait défaut aux institutionnels roumains, je le reconnais), on m'a suggéré un autre organisme, une autre piste, toujours une autre, pendant des mois, des années -une multitude de poupées russes.
A un moment donné, quelque part, un agent administratif m'a demandé avec une hostilité évidente: "Et vous poursuivez toujours votre projet européen?" En clair: "Nous n'avons pas encore réussi à vous faire abandonner l'idée?"

Je vous invite à lire quelques uns des commentaires faits à des notes sur mon weblog elargissement-ro. Je les ai laissés justement parce qu'ils montrent bien un état d'esprit réel et aussi la perception de l'Europe et de ses élargissements.
Une ligne politique soutenue pour des raisons d'Etat, c'est une chose, ses modalités de se propager, c'en est une autre.

Avec l'_expression de ma considération,

Carmen Serghie Lopez
(...)



Fondation européenne pour la formation


Missions :

La Fondation européenne pour la formation est une Agence de l’Union européenne établie à Turin en 1995 pour promouvoir une coopération efficace dans le domaine de l’enseignement et de la formation professionnels entre les pays de l’Union européenne et les pays issus de l’éclatement de l’Union soviétique. Cette mission a été étendue aux pays tiers méditerranéens.


Il s’agit de :

- soutenir le développement des systèmes d’enseignement et de formation professionnel dans les pays partenaires d’Europe centrale et orientale et dans les nouveaux Etats indépendants ;

- contribuer à la coordination et à l’évaluation de l’assistance fournie par l’Union européenne, ses Etats membres et les pays partenaires ;


La Fondation est à la fois un centre d’expertise, d’analyse et de conseils et un centre de gestion de programme qui développe des projets, participe à leur évaluation et dissémine les résultats.

Parmi les pays partenaires, les pays candidats à l’adhésion.


Activités :

- Assistance aux pays partenaires dans leur effort pour « créer un main d’œuvre qualifiée et compétitive, laquelle représente la stratégie la plus efficace dans la lutte contre le chômage et l’exclusion sociale » : définition des besoins en compétences et en formation, des priorités en matière de systèmes d’enseignement et de formation professionnelle.

- Diffusion d’information et promotion des échanges d’expériences (publications, réunions, séminaires)

- Assistance technique à la Commission européenne pour ce qui concerne la préparation et l’organisation des procédures de sélection et de contrôle

- Réseau d’observatoires nationaux des systèmes d’enseignement et de formation dans les PECO et les pays de l’ex-URSS : impulsé par la Fondation, il fournit à l’Union européenne, à ses Etats membres et aux pays partenaires ainsi qu’à toutes les parties intéressées, des informations sur des activités réalisées, les initiatives en cours et sur les besoins dans le domaine de l’enseignement et de la formation professionnels.


Fonctionnement :

La Fondation est un organisme indépendant sans but lucratif.

Son Conseil de direction est composé de représentants de chacun des Etats membres et de deux représentants de la Commission européenne. Il arrête le programme de travail et le budget annuel et adopte le rapport annuel.

La Fondation travaille étroitement avec le CEDEFOP, le Centre pour le développement de la formation professionnelle.


Adresses utiles :

Fondation européenne pour la formation

Villa Gualino, Viale Settimio Severo 65-I-

10133 Torino – Italie

Tél.: 00.39.11.630.22.22 – Fax : 00.39.11.630.22.00

info@etf.eu.int - http://www.etf.eu.int

Le CEDEFOP, actuellement, participe, aux côtés des Etats membres et de l’Union européenne, à la valorisation et à la promotion de la formation professionnelle des jeunes et de la formation continue des adultes en Europe.


Adresse utiles :

CEDEFOP – BP 22427 – Thessaloniki – Gr – 55102 Thessaloniki

Tél. : 00.30.31.49.01.11 – Fax : 00.30.31.49.01.02 – Norbert Wollschläger

info@cedefop.eu.int - http://www.cedefop.eu.int et http://www.trainingvillage.gr


Centre INFO, Centre pour le développement de l’information sur la formation permanente (correspondant pour la France) – 4 Avenue du Stade de France – F – 93218 Saint Denis la Plaine cedex

Tél. : 01.55.93.92.14 – Fax : 01.55.93.17.28 – Henriette Perker

h.perker@centre-info.fr - http://www.centre-info.fr




Carmen Lopez
Managing Director SC TORR SRL J17/673/93 Galati Romania


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22/03/2005 | Lien permanent

Un voyage très triste

Roumanie, administration, décès

(Mes photos -Le Danube en Roumanie)

Mon unique frère est décédé le 20 novembre dernier, au volant, sur une route départementale à 50 km de sa ville de résidence, G., en Roumanie. Il a eu un malaise, a perdu le contrôle de la voiture qui est entrée sur le contre-sens, a heurté un petit pont et s’est renversée. Il est resté incarcéré environ trente minutes, jusqu'à l’arrivée des secours, qui n’ont pas réussi à le ressusciter. Le médecin légiste a constaté l’arrêt cardiaque.

J’essaie de trouver un vol Nice-Amsterdam-Bucarest (avec KLM), durée 6 heures, puisque je fais un détour, je monte vers le nord pour descendre vers Bucarest, mais c’est la seule possibilité pour faire concorder les horaires, car ensuite je dois prendre un train de Bucarest à G. (un train qui met quatre heures pour 250 km). Le lendemain, je vais avec un proche à l’entreprise de pompes funèbres (elle a proposé ses services immédiatement après l’accident, plus exactement, c’est le policier qui a établi le procès-verbal de l’accident qui nous a passé le responsable au téléphone…). Une telle société en Roumanie s’occupe des obsèques tout court, c’est-à-dire de l’enterrement selon le rite orthodoxe (lequel est compliqué), et non des démarches administratives. Celles-ci sont de l’absurde à l’état pur. Je vais à la morgue pour laisser au médecin légiste les vêtements complets que l’entreprise de pompes funèbres nous a choisis, et pour régler la taxe d’embaumement. Avec ce document, je dois obtenir le certificat de décès, pour obtenir ensuite le certificat d’inhumation dans la tombe de la famille. Mais d’abord, il faut le tampon du procureur de service (le ministère public), et ensuite il faut aller à la mairie de la petite localité F., le lieu du décès. Je ne comprends pas pourquoi le certificat de décès ne peut être établi par la mairie de domicile du défunt, de la ville de G., pourquoi il n’y a pas de transmission de données, pourquoi rien n’est prévu pour ces situations. Si mon frère était décédé à l’autre bout de la Roumanie, à 1000 km distance de sa ville de résidence, il aurait fallu que la famille aille chercher le certificat de décès à 1000 km. J’obtiens du procureur qu’il mentionne comme lieu de décès G., la ville de résidence, et je me présente donc à la mairie. La fonctionnaire refuse catégoriquement de prendre en compte la mention du procureur, elle exige le certificat de décès établi par la mairie de F., la petite localité à 50 km de G., où a eu lieu l’accident. J’explique en vain qu’il m’est difficile de me rendre là-bas, que le défunt est déjà déposé dans la chapelle pour la veillée, et qu’il faut obtenir le certificat d’inhumation puisque l’enterrement est fixé pour le lendemain. C’est impossible. Mon proche m’emmène en voiture à F. A la mairie, la fonctionnaire me dit que le document signé par le procureur n’est pas bon, il a mentionné G., or il faut F. Je lui suggère de mettre un tiré entre les noms des deux localités, ce qui serait logique, puisque F. est une commune de G. Ah non, ce n’est pas possible, il faut que je retourne voir le procureur à G. afin qu’il modifie le papier. Je sens que je vais m’écrouler : retourner à G., 50 km, et ensuite revenir à F., 50 km, et le défunt attend (on peut le dire) dans la chapelle. Finalement, un ange passe quelque part, et la fonctionnaire dit qu’elle va voir monsieur le maire. Nous attendons, moi et mon proche, plus de vingt minutes, pendant lesquelles je me mets à prier, à ma façon : Mon Dieu, si vous existez, soulevez cette chape de bêtise pour que je m’en sorte. Et Dieu consent. La fonctionnaire revient dans son bureau, elle a parlé au procureur, etc., enfin, elle va faire une exception, et elle commence un long travail de transcription du certificat de décès dans de nombreux registres. Avec le précieux certificat, de nouveau les 50 km jusqu'à G., cette fois au cimetière, où, après plusieurs copies et signatures, on me délivre le certificat d’inhumation. Le fossoyeur responsable de la parcelle où se situe la tombe m’explique ce qu’il faut faire, quels matériaux il faut que je procure. Je l’écoute ahurie, mais c’est la version officielle, la plus longue, la version courte est ça vous revient à tant, et je m’occupe de tout, demain tout est prêt. Toute personne sensée choisit la version courte. Je me dis que si je réussis à faire reposer mon frère dans la tombe de la famille, c’est déjà gagné.

Mais ce n’est pas fini. Comme il faut retrouver la seule héritière, sans laquelle beaucoup d’aspects restent non résolus, je m’adresse à l’Etat civil de T.M, j’explique, j’envoie en documents attachés le certificat de décès, mon passeport, et quelques précisions. La ville de T.M est en Transylvanie, donc plus civilisée que la ville de G., à la frontière est de la Roumanie. L’Etat civil me répond qu’il faut d’abord payer 5 lei (environ 1 euro), une taxe pour informations fournies, dans un compte, et ensuite leur envoyer la quittance. Ils pourront interroger la base de données et entamer une procédure de recherche. Et là, le comble de l’absurde est que je ne réussis pas à acquitter les 5 lei dans le compte de l’Etat civil de T.M. A la Poste, on me demande le code fiscal de cette administration. On ne me l’a pas communiqué, je vais sur le site, je ne le trouve pas. Je vais à la banque, mais je n’ai pas de compte bancaire en lei, et de toute façon, il faut indiquer le code fiscal de l’Etat civil/la mairie de T.M, sans lequel la transaction risque d’être rejetée. J’appelle la mairie de T.M, demain c’est fête nationale, le téléphone est mis en dérangement, j’appelle un autre service, enfin, quelqu'un veut bien aller chercher ce code fiscal et me dicte les chiffres. Je passe plus de trois heures à essayer de payer une taxe de 5 lei dans le compte d’une administration roumaine. Une administration digne d’une république bananière, avec des systèmes obsolètes, et une informatisation précaire. Le plus terrible, c’est qu’ils ne se rendent pas compte, cela leur semble normal.  

Je me trouve encore en Roumanie le jour de la fête nationale. De la grisaille, de la pluie et de la neige mêlées, du patriotisme, du kitch, des popes, des costumes et des traditions, une avalanche de félicitations adressées aux Roumains de partout. Je pars le lendemain, un train à 5 heures du matin, et deux vols, Bucarest-Paris-Nice. A Paris, à l’aéroport CDG, j’ai peur de rater la correspondance, le terminal 2F est énorme, et une file de plus de 150 personnes qui attendent devant la Police aux frontières, où un seul guichet est ouvert, finalement avec deux policiers. J’arrive de justesse à la porte d’embarquement, où, après le contrôle du passeport, on me dit que, le vol étant complet, je devrai déposer mon bagage à main en soute. Mais je n’ai pas prévu de cadenas, c’est un tout petit bagage pour la cabine. Cela ne fait rien, on me rassure, on lui attache une cordelette et on me dit de le laisser dans le couloir, avant d’entrer dans l’avion. Cela me met en colère, vraiment, je refuse, car je ne comprends pas pourquoi c'est mon bagage qui a été choisi, tandis que les passagers entrent avec des valises beaucoup plus volumineuses. Le commandant de bord fait son apparition, il me dit que c’est aléatoire, et que chez Air France les bagages ne sont pas égarés, la compagnie se porte garante, etc. Je me sens contrariée jusqu'aux larmes, je regagne mon siège, heureusement il est côté couloir. Je reconnais l’agent au sol qui avait enregistré mon petit bagage en soute, elle entre dans l’avion et passe dans l’allée, et je lui fais remarquer : « C’est vous qui avez enregistré mon bagage en soute, vous avez pris mon passeport en priorité. Vous n’avez pas honte ». Elle ne répond pas. Mais je vise juste : « aléatoire », ça tombe sur un passeport roumain qui voyage en classe économique. Je refuse la collation, je demande seulement un verre d’eau et je prends un quart de propranolol. Au moment de sortir de l’avion, j’entends le commandant dire en roumain la revedere, cela m’est adressé, mais je ne réagis pas. Je me dis que je viens de quitter le Pays de la Bêtise pour entrer dans le Pays de l’Arrogance.

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